Les denrées végétales exposent moins aux accidents toxi-infectieux d’origine alimentaire que les denrées d’origine animale, notamment parce que les germes pathogènes pour l’homme sont le plus souvent d’origine animale et hébergés par des denrées d’origine animale. C’est une des raisons pour laquelle la règlementation sur la sécurité sanitaire des aliments vise essentiellement les denrées d’origine animale.

Toutefois, certaines circonstances peuvent être à l’origine de toxi-infections alimentaires ou d’intoxications chroniques liées à la consommation de denrées uniquement végétales :

  • les contaminations croisées entre végétaux et animaux :
    • les fumures organiques d’origine animale (fumiers et lisiers), fertilisants utilisés pour le maraîchage, lorsque les denrées végétales ne font l’objet d’aucune décontamination avant consommation.
    • les organismes nuisibles animaux (rongeurs, oiseaux, mollusques, insectes, ..) dont les excrétions peuvent souiller des végétaux et les denrées végétales (angiostrongylose nerveuse par exemple)
    • l’entreposage sans séparation des denrées de différentes origines avec contact direct ou indirect entre végétaux et denrées d’origine animale
  • les substances toxiques produites par les plantes :
    • toxines végétales (ou phytotoxine), produites par les plantes pour se défendre contre les prédateurs, les parasites ou des plantes concurrentes (alcaloïdes, terpénes, phénols, …).
    • mycotoxines produites par certaines moisissures et certains champignons (aflatoxines des fruits à coque, ochratoxine, patuline des pommes, alcaloïde de l’ergot,…) :
      les denrées végétales doivent être conservées au frais et au sec pour éviter la prolifération des moisissures.
    • biotoxines marines et phycotoxines produites par certaines algues (ciguatoxine produite par les dinoflagellés)
  • les substances toxiques contaminant les plantes :
    biocides (pesticides, insecticides et produits phytopharmaceutiques), PCB, dioxines, isotopes radioactifs, métaux lourds, …

Carambole

la consommation de ce fruit est dangereuse pour les patients ayant une fonction rénale altérée.
Elle peut entraîner un risque de séquelle neurologique importante, voire de décès.
Le CHPF a enregistré 3 cas en 11/2019, 01/2020 dont un avec coma en 07/2020.

Symptômes

L’intoxication se manifeste souvent initialement par la présence d’un hoquet incoercible et des troubles digestifs.
Les troubles peuvent évoluer rapidement quelques heures après l’ingestion jusqu’à une encéphalopathie métabolique avec coma et +/- convulsion, nécessitant une épuration extra rénale en urgence à réitérer.
Pour tout coma inexpliqué ou convulsion sans étiologie évidente associé à une fonction rénale altérée et la notion d’un hoquet incoercible, surtout chez la personne âgée, il faut penser à la consommation de Carambole.

Prévention

Les patients insuffisants rénaux doivent éviter la consommation de carambole sous toutes ses formes : en jus, en salade de fruit, en confiture, en sorbet ou en décoration dans les assiettes (pour ses tranches de forme étoilée).

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Fruits à coque, coprah et produits à base de coprah

Le coprah et l’ensemble des fruits à coque (fruits secs, arachides, …), dans des conditions d’entreposage favorables (chaleur et humidité), peuvent être contaminés par une moisissure (Aspergillus sp.) pouvant produire des aflatoxines toxiques pour le foie. La présence d’aflatoxine dans les denrées alimentaires potentialise les effets des hépatites virales (hépatite B, NASH, hépatite C, cirrhose) et accroit la probabilité de survenue de cancers hépatocytaires (CHC) dans la population.

Ainsi, en Polynésie, la prévalence des CHC dans la population est bien supérieure à ce qu’elle est en France.
Au sein même de la Polynésie, cette prévalence est encore plus importante aux Australes et dans cet Archipel, c’est à Rapa qu’elle est maximale.

Une étude des habitudes alimentaires spécifiques aux Australes et à Rapa, couplée à des analyses de denrées alimentaires devraient permettre de déterminer la cause et la source de cette sur-représentation des CHC dans leur population.

Les aflatoxines sont thermostables et ne sont pas détruites par la chaleur ou la cuisson.

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