La légionellose est une maladie d’origine bactérienne se manifestant par une infection pulmonaire aigüe, potentiellement mortelle. La bactérie, Legionella pneumophila, affectionne particulièrement les eaux tièdes (de 30 à 60°) et présente une affinité pour les systèmes modernes d’alimentation en eau comme les tours de refroidissement, les climatiseurs, les bains à jet, les bains à remous (jacuzzi), les canalisations d’eau chaude, etc…

La maladie doit son nom à une épidémie survenue en 1976 chez 182 participants du 58e congrès de la Légion Américaine à Philadelphie, dont 29 sont décédés : la bactérie s’était propagée par le système de climatisation de leur hôtel.

En Polynésie, la légionellose est une maladieà déclaration obligatoire.

Le CHSP est susceptible d’intervenir lorsqu’une enquête environnementale est décidée pour déterminer les causes possibles de la légionellose et les meilleurs moyens de la maîtriser, notamment dans l’habitat collectif.


Cause

Le genre Legionella comprend une cinquantaine d’espèces, elles mêmes recouvrant plusieurs dizaines de sérogroupes. Cependant, plus de 90% des cas de légionellose sont dus à la seule Legionella pneumophila et plus de 84% des cas sont même occasionnés par des isolats du sérogroupe 1. Les seules exceptions sont l’Australie et la Nouvelle Zélande où les souches de Legionella pneumophila de sérogroupe 1 sont responsables de seulement 45,7% des cas de légionellose et Legionella. longbeachae est associée à 30,4% des cas.

Les Legionella font partie de la flore aquatique et sont trouvées dans de nombreuses sources d’eaux douces chaudes. La présence de dépôts organiques et d’autres micro-organismes, ainsi que de fer, zinc et aluminium dans les installations favorisent leur croissance. Elles sont résistantes à la chaleur et peuvent de ce fait être retrouvées au fond de cuves d’eau chaude. Ce sont des bactéries intracellulaires mais qui peuvent survivre à l’extérieur des cellules. En milieu hydrique, elles se multiplient au sein des amibes présentes, puis, lorsque ces dernières meurent, elles se répandent dans l’eau et elles sont alors ingérées par un nouvel hôte (une cellule) qui va permettre de nouveaux cycles de multiplication.

Epidémiologie

La légionellose doit son nom à une épidémie survenue en 1976 chez 182 participants du 58e congrès de la Légion Américaine à Philadelphie, dont 29 sont décédés : la bactérie Legionella pneumophila, qui affectionne particulièrement les eaux tièdes (de 30 à 60°), s’était propagée par le système de climatisation de leur hôtel. L’émergence récente de cette maladie s’explique par son affinité pour les systèmes modernes d’alimentation en eau comme les tours de refroidissement, les climatiseurs, les bains à jet, les bains à remous (jacuzzi), les canalisations d’eau chaude, etc.

Des épidémies fréquentes

Depuis 1976, de nombreuses épidémies de légionellose ont été décrites en Amérique du Nord, en Asie et en Europe : on estime d’ailleurs que 8 000 à 18 000 le nombre de cas de légionellose chaque année aux Etats-Unis. Par contre, la vraie incidence n’est pas connue car tous les cas ne sont pas diagnostiqués. En France, entre 1200 et 1500 cas sont recensés chaque année.

L’amélioration de la surveillance permet désormais de détecter plus efficacement les foyers d’apparition de cas groupés et, depuis 1998, plusieurs épidémies ayant pour origine des tours aéro-réfrigérentes (Tar) ont été identifiées. L’épidémie intervenue dans le courant de l’hiver 2003 dans le Pas-de-Calais est la plus importante observée jusqu’alors tant en nombre de cas (près de 90 cas constatés et 17 morts) que pour l’étendue du territoire concerné : des personnes ont été contaminées à une dizaine de kilomètres du foyer identifié de propagation, une Tar située dans la ville de Harnes. Cette épidémie a mis particulièrement en lumière les difficultés de maîtrise des foyers de prolifération de Legionella pneumophila puisque, pour la première fois, deux arrêts de la source industrielle pour décontamination totale ont été nécessaires à un mois d’intervalle pour parvenir à stopper l’épidémie.

Transmission

Si certains doutes subsistent sur les différentes voies de dissémination des Legionella depuis leurs sources hydriques vers l’homme, l’hypothèse qui prévaut est celle d’une propagation par le biais d’aérosols émis par les Tar. Les huit épidémies décrites ayant pour origine des Tar ne représentent pour autant que la moitié du total des cas identifiés mais une étude récente suggère toutefois que les vaporisations issues des Tar industrielles pourraient également être à la source des cas sporadiques.

En milieu hospitalier, la contamination semble provenir majoritairement de l’alimentation en eau, plus que des systèmes d’aérations, et le renforcement des contrôles de la contamination et de la prolifération a permis une diminution notable du nombre de cas qui y sont observés.

Chez l’homme, après inhalation des aérosols, les bactéries présentes sont absorbées au niveau des alvéoles pulmonaires puis elles envahissent les macrophages, cellules du système immunitaire, qu’elles finissent par détruire. Il n’existe à ce jour pas de cas de contamination inter-humaine de légionellose reporté.

Symptômes et traitement

Après une période d’incubation de 2 à 10 jours, la légionellose se manifeste par des infections pulmonaires aiguës de type pneumopathies. Les premiers symptômes ressemblent à une grippe (fièvre, toux sèche) suivis par une augmentation de la fièvre qui peut atteindre 39.5 °C. Le malade ressent alors des sensations de malaise, ainsi que des douleurs abdominales (nausées, vomissements, diarrhées), accompagnées de troubles psychiques (confusion, désorientation, hallucinations pouvant aller jusqu’au delirium et au coma).

La maladie peut évoluer avec deux types de complications : une insuffisance respiratoire irréversible et une insuffisance rénale aiguë, qui sont alors souvent fatales. Les Legionella prolifèrent toutefois essentiellement chez les individus les plus fragiles tels que les personnes immunodéprimées ou les personnes fragilisées (opérés, personnes âgées, nourrissons).

La bactérie, naturellement résistante aux pénicillines habituellement utilisées dans le traitement des pneumopathies, peut être efficacement combattue par d’autres antibiotiques, s’ils sont prescrits à temps, comme l’érythromycine, la rifampicine et la ciprofloxacine.


Sources