Risques inhérents aux produits insecticides utilisés pour démoustiquer et leur toxicité

  • public
  • personnel en intervention
  • personnes fragiles
    • malades de bronchite
    • femmes enceintes
  • animaux domestiques
  • ruches
  • environnement

 

-  Est-ce que les traitements chimiques sont dangereux, et pour qui ou quoi ?

Les traitements larvicides avec le Vectobac (Bti) sont très peu dangereux pour qui que ce soit. Les traitements adulticides avec l’Aqua-K-Othrine (deltaméthrine) peuvent être dangereux pour les abeilles et les poissons en cas de surdosage si l’exposition est importante. Les animaux domestiques et les humains n’ont rien à craindre à la dose utilisée.

-  Combien de temps persiste l’effet de l’insecticide utilisé contre les moustiques adultes ?

L’effet de l’insecticide utilisé contre les moustiques et produit par les générateurs d’aérosols se limite au temps pendant lequel les gouttelettes d’aérosol restent en suspension dans l’air (1 à 2 heures suivant les conditions météorologiques). Après, le produit est dégradé rapidement par les ultra-violets solaires ou entrainé au sol par la pluie.

-  Combien de temps persiste l’effet du larvicide utilisé contre les larves de moustiques ?

Au maximum 2 semaines. Les stades les plus gros (larves de stade 4 et surtout nymphes) risquent de ne pas être touchés par le produit. Le larvicide ne constitue donc qu’une solution temporaire. Seule l’élimination définitive du gîte, son nettoyage régulier (hebdomadaire) ou son colmatage pour empêcher l’accès aux moustiques peuvent avoir un impact durable.

-  Quels produits puis-je utiliser contre les moustiques chez moi ?

  • des produits pour se protéger des piqûres : répulsifs cutanés, tortillons, diffuseurs ;
  • des produits pour tuer les moustiques (produits rémanents qui peuvent agir plusieurs semaines, appliqués sur les murs, la végétation, les bords de dalles, sous les pilotis) ;
  • des produits larvicides, pour tuer les larves de moustiques, à n’utiliser de préférence que s’il n’y a pas moyen d’éliminer définitivement le gîte ou de le rendre inaccessible aux femelles de moustiques afin qu’elles ne puissent pas y pondre.

Respectez les recommandations des fabricants pour votre sécurité et celle de vos proches. Les magasins spécialisés sont normalement en mesure de vous conseiller pour le choix des produits.

-  J’ai été exposé aux insecticides du Centre d’hygiène et de salubrité publique, est-ce dangereux ?

Les insecticides utilisés par le Centre d’hygiène et de salubrité publique sont recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé pour cette utilisation. Les doses utilisées respectent aussi les recommandations de cette organisation. Aucun problème d’intoxication n’a jamais été observé en Polynésie française à l’occasion des traitements contre la dengue. C’est aussi valable pour les animaux domestiques, à l’exception des poissons et des abeilles qui sont très sensibles aux insecticides utilisés.

-  Si les agents de la pulvérisation passent pendant mon petit déjeûner pris sur la terrasse, est-ce que je dois jeter la nourriture présente sur la table ?
Il n’y a pas de risque à consommer la nourriture, comme il n’y a pas de risque d’ailleurs à ce que la personne reste chez elle pendant le traitement. Les quantités d’insecticide qui vont se retrouver sur la nourriture sont très faibles.

-  Si les produits utilisés pour la lutte contre les moustiques ne sont pas dangereux pour les hommes, pourquoi est-ce que ceux qui les appliquent portent un harnachement de cosmonaute pour se protéger ?
Les agents qui appliquent les produits y sont exposés constamment pendant plusieurs heures par jour dans le cadre de leur travail alors que la population n’y est exposée que très ponctuellement.

 

-  Un malade atteint de la bronchite chronique se trouve dans une zone traitée avec de la deltaméthrine. Peut-il rester à la maison ? Quelles mesures prendre ?
Dans les conditions d’utilisation qui sont celles de la campagne en cours, il n’y a aucun risque pour la santé humaine, y compris chez les personnes malades ou fragiles (bronchitiques, asthmatiques, insuffisants respiratoire, etc, ..), . Les risques éventuels n’existent qu’en cas de contact direct massif avec le produit par les utilisateurs. Lors d’expositions anormales, des paresthésies au niveau des zones de contact (visage, avant-bras) peuvent apparaître : sensations de picotement, d’engourdissement, de brûlures. Elles apparaissent dans un délai d’une demi-heure à deux heures après l’exposition, avec maximum d’intensité vers la sixième heure puis régressent en une journée. Une toxicité neurologique n’est décrite que dans des conditions de travail inappropriées (manipulation à trop forte concentration, sans protection, pulvérisation contre le vent, chaleur et travail intenses…). L’inhalation d’aérosols concentrés peut provoquer une broncho-constriction en cas d’antécédents de bronchite chronique ou d’asthme. Les manifestations respiratoires après exposition accidentelle lors de l’épandage sont : signes irritatifs modérés (toux, sensation d’irritation et de gène respiratoire) et absence de signes à l’auscultation . Il n’y a pas de traitement spécifique, les signes respiratoires régressent spontanément en quelques minutes. En cas d’aggravation et/ou présence de signes à l’auscultation et/ou d’antécédents d’affection respiratoire (BPCO, asthme, …) on peut administrer des béta2-mimétiques ; la surveillance hospitalière est à discuter selon la tolérance clinique.

-  Quelles sont les recommandations pour une personne sous assistance respiratoire à domicile lors du traitement adulticide

Voir réponse précédente.

-  Je suis enceinte de 4 mois et je ne veux pas prendre de risque pour le bébé. Que faut-il faire ?
Voir réponse précédente.

-  Quels sont les risques de la deltaméthrine pour l’environnement ? Quelle est la spécialité commerciale utilisée ?
Le produit utilisé est de l’Aqua K-Othrine comportant 20 grammes par litre de deltaméthrine. Il est dilué à l’eau et pulvérisé à la dose de 1 gramme de deltaméthrine par hectare. A cette dose, la deltaméthrine ne présente aucun risque pour les mammifères ni les oiseaux. Le produit est dégradé très vite dans l’environnement. Les études réalisées notamment à La Réunion après une utilisation massive lors de l’épidémie de Chikungunya n’ont pas permis de déceler d’impact sur les différents compartiments environnementaux. Lors de l’application, les abeilles et les poissons doivent cependant être protégés pour éviter tout dommage.

-  Est-ce que la pulvérisation d’insecticide est nocive pour les animaux domestiques (chat, chien) ?

Non, il n’y a pas de risque pour les mammifères à la dose utilisée.

-  Quelle est l’attitude à adopter si je possède des ruches dans la zone à traiter ?

Les recommandations ont été établies par le Service du Développement Rural suite à des tests réalisés avec l’aide d’apiculteurs volontaires. Elles sont résumées dans un document présent sur ce site. Des informations peuvent aussi être obtenues au Service du Développement Rural au 40 42 81 44.