Les mesures de luttes contre les arboviroses et les moustiques sont mises en oeuvre selon une stratégie établie par le territoire.

-  Quelles sont les objectifs de la mise en œuvre des opérations de masse contre les moustiques ?
Le principal objectif est de ralentir l’évolution des épidémies en cours, comme le chikungunya, ainsi que l’apparition de complications graves telles que le syndrome de Guillain-Barré (complication rare pouvant entraîner une paralysie complète mais temporaire) ou les formes hémorragiques de dengue. En ralentissant les épidémies, on cherche à éviter que les structures de soins soient saturées. Par ailleurs, les actions permanentes de lutte contre les gîtes à moustiques devraient aussi permettre de limiter le risque qu’une épidémie d’une arbovirose que nous n’avons pas encore eu s’implante si une personne porteuse de virus entrait dans le Pays.

-  Qui décide de la nature des opérations ?

Les services du Pays, en collaboration avec la Direction de la Défense et de la Protection Civile (Haut-Commissariat), l’Institut Louis Malardé, des experts extérieurs (notamment envoyés par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ou encore l’EPRUS (Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires – un organisme métropolitain) ou consultés par visioconférence ou e-mail.

-  Qui fait quoi dans le dispositif de lutte contre les moustiques ?
1) Les agents communaux procèdent à la supression des gîtes à moustiques et aux traitements par larvicide biologique des gîtes qui ne peuvent pas être supprimés. 2) Les agents du Pays sont chargés des traitements contre les moustiques adultes par aérosols insecticides. Ils sont issus des divers services comme le SDR ou la DEQ. Ils procèdent aussi aux opérations d’évaluation en collaboration et sous la supervision des spécialistes de l’Institut Louis MALARDE. Le Centre d’hygiène et de salubrité publique, placé sous l’autorité de la direction de la santé, organise ces activités, s’occupe des aspects matériels et de la formation des agents. Le Bureau de la Veille Sanitaire joue un rôle décisif dans la collecte et l’analyse des données épidémiologiques. 3) L’Institut Louis Malardé apporte son expertise en entomologie médicale à tous les niveaux, ainsi que des moyens humains et techniques pour la réalisation des opérations d’évaluation.

-  A quoi a servi la venue ou la consultation d’experts extérieurs à la Polynésie pour nous aider à lutter contre les épidémies ?

A définir la stratégie de lutte contre le zika, notamment en se basant sur la stratégie adoptée dans d’autres pays, et notamment à La Réunion qui a connu une importante épidémie de chikungunya en 2005-2006. Le personnel de La Réunion dispose donc d’une bonne expérience de l’organisation d’opérations de lutte contre les moustiques à grande échelle.

-  Pourquoi est-ce que les traitements contre les moustiques adultes ne sont pas faits à titre préventif avant les épidémies ?
Les traitements contre les moustiques adultes ne sont effectués qu’en cours d’épidémie mais pas en période inter-épidémique car ils sont alors inutiles. Ils ne touchent pas les larves dans les gîtes. Lorsqu’on procède à ces traitements, l’objectif est d’éliminer les moustiques déjà adultes et porteurs de virus, mais de nouveaux moustiques (non porteurs de virus) ne tardent pas à sortir des gîtes et à les remplacer. Le seul moyen d’agir durablement à titre préventif est d’éliminer les gîtes à moustiques, ou d’envisager de mettre en œuvre des méthodes innovantes basées par exemple sur l’utilisation d’insectes stériles.