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Norovirus  /  Hépatite A  /  Hépatite E  /  Covid19  /  Sources

Les virus d’origine alimentaire sont une cause commune de gastro-entérite. Les aliments peuvent être contaminés par des manipulateurs infectés ou par contact avec de l’eau contaminée. Les denrées peuvent aussi plus rarement être issues d’animaux eux-mêmes contaminés.

Denrées les plus souvent mises en cause :

  • mollusques bivalves (huitres, moules,…) : ils se contaminent via les eaux usées en raison de leur aptitude à filtrer l’eau.
  • fruits et légumes bruts, salades et desserts, lorsqu’ils sont beaucoup manipulées pendant la préparation et qu’ils ne subissent pas de traitement thermique avant leur consommation.
  • certaines viandes insuffisamment cuites : porc, gibier.

Les virus concernés ne se développent pas dans l’aliment qui leur sert de simple « véhicule ». Ils ne sont pas nécessairement d’origine alimentaire et se transmettent souvent par contagion directe entre personnes plutôt que par les aliments. Tous les virus sont détruits par la chaleur et donc par la cuisson des aliments. Les denrées doivent être conservés avec soin pour éviter une contamination croisée avec de la nourriture non cuite.

Les principaux virus qui peuvent être d’origine alimentaire :

  • les Norovirus G1/G2 (aussi connu comme virus de Norwalk) qui provoquent la gastro-entérite :
    C’est l’infection virale d’origine alimentaire la plus courante.
    Elle se caractérise par des diarrhées, des vomissements et des douleurs abdominales
  • le virus de l’hépatite A.
  • le virus de l’hépatite E.
  • les rotavirus (particulièrement associés à la gastro-entérite infantile)
  • autres virus : d’autres virus peuvent plus rarement se transmettre par voie alimentaire accidentelle.

Norovirus

En France, les infections à norovirus représentent la première cause d’infection alimentaire en nombre (environ 500 000 en 2017) et l’une des premières causes en termes d’hospitalisation (environ 3 500 en 2017). Quelques décès sont à déplorer chaque année.

Les norovirus sont la cause majeure des gastro-entérites aiguës, toutes classes d’âges confondues. Seulement 15 % environ viendraient d’une source alimentaire directe. La majorité des épidémies de norovirus d’origine alimentaire est liée à la consommation de coquillages contaminés lors de déversements accidentels d’eaux usées ou d’eau de distribution du réseau suite à des dysfonctionnements de ce réseau. Une autre source est la contamination d’un aliment par une personne infectée et consommé en l’état ou insuffisamment cuits après manipulation.

Hépatite A

L’hépatite A (picornavirus à ARN) serait d’origine alimentaire dans 16 % des cas, soit environ 2 600 cas chaque année en France conduisant à environ 250 hospitalisations (1 décès en 2017). 95 % des contaminations sont bénignes ou inapparentes. En cause, pratiquement comme pour les norovirus, les infections par coquillages crus, les légumes pollués par une eau d’irrigation contaminée, mais aussi une contamination secondaire (cuisinier malade pouvant contaminer les aliments manipulés).

Hépatite E

L’hépatite E est rare, mais très fréquemment d’origine alimentaire : consommation d’eau non potable (principale voie de contamination dans les pays à faible niveau d’hygiène), de produits contaminés par une eau souillée (coquillages, légumes, fruits) ou encore de produits issus d’un animal porteur du virus, par exemple, viande et abats de sanglier, de porc et de cerf consommés crus ou insuffisamment cuits.

En France, elle est responsable de près de 60 000 cas annuels de toxi-infections alimentaires conduisant à près de 500 hospitalisations et plusieurs décès (les femmes enceintes ou les personnes ayant une maladie du foie sont particulièrement sensibles).

En Polynésie, les très rares cas recensés sont le plus souvent importés.

Le principal réservoir en France est le porc. Ce sont donc essentiellement les charcuteries crues, et particulièrement les produits à base de foie de porc cru qui sont mis en cause (saucisses de foie, foie sec, quenelles de foie, figatelli, etc.).

Le VHE, virus de l’hépatite E, présente une diversité génétique : 4 génotypes chez les mammifères (1 à 4) et 1 génotype aviaire. Les génotypes 1 et 2 sont présents uniquement chez l’Homme alors que les génotypes 3 et 4 sont présents à la fois chez l’Homme et plusieurs espèces animales : porc domestique, sanglier (Sus scrofa), cervidés (Cervus nippon, Cervus elaphus, Capreolus capreolus). Un seul sérotype est décrit pour les 4 génotypes majeurs présents chez les mammifères. Plus récemment, deux nouveaux isolats ne correspondant pas aux génotypes connus ont été identifiés respectivement chez le lapin et le rat.

Transmission du virus de l’hépatite E (4)

Covid-19

L’hypothèse d’une transmission de la maladie par la consommation de denrées alimentaires contaminées est théorique et aucun cas réel n’a jamais été rapporté.

Le virus se transmet par voie respiratoire et non par voie digestive.
Dans tous les cas, le virus est détruit par la cuisson.
Par précaution, il est recommandé de ne pas consommer cru des aliments qui ont été en contact avec une personne malade.
Pour éviter leur contamination par une personne malade, les aliments doivent être protégés et conservés avec soin.

L’avis du 09/03/2020 de l’ANSES indique que le risque paraît improbable et qu’aucune contamination n’a ainsi été observée.