{"id":10218,"date":"2025-06-05T13:41:45","date_gmt":"2025-06-05T23:41:45","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/?p=10218"},"modified":"2025-06-05T14:12:27","modified_gmt":"2025-06-06T00:12:27","slug":"documenter-la-pratique-du-ahimaa-hiroa-n-210-juin-2025","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/2025\/06\/05\/documenter-la-pratique-du-ahimaa-hiroa-n-210-juin-2025\/","title":{"rendered":"Documenter la pratique du ahim\u0101’a pour la transmettre \u00e0 nos enfants (Hiro’a n\u00b0 210 – Juin 2025)"},"content":{"rendered":"

Documenter la pratique du ahim\u0101’a pour la transmettre \u00e0 nos enfants (Hiro’a n\u00b0 210 – Juin 2025)<\/strong><\/h2><\/div>
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Edm\u00e9e Hopuu, agent de la Cellule des langues polyn\u00e9siennes de la Direction de la culture et du patrimoine (DCP), a assist\u00e9 au Festival des Australes qui s\u2019est tenu du 2 au 7 avril \u00e0 Rimatara. Une mission qui avait pour but de recueillir les savoirs et sp\u00e9cificit\u00e9s de chaque \u00eele des Australes sur la pratique du ahim\u0101\u0384a, ce four traditionnel. Derri\u00e8re ce travail de collecte, c\u2019est une r\u00e9elle volont\u00e9 de transmission \u00e0 la jeune g\u00e9n\u00e9ration qui se profile afin de garder vivant ces gestes ancestraux.<\/em><\/p>\n

Quel \u00e9tait l\u2019objectif de votre mission \u00e0 Rimatara ?<\/strong><\/p>\n

\u00ab Cette mission initi\u00e9e par la Direction de la culture et du patrimoine (DCP) avait pour objectif de recueillir le savoir traditionnel sur les mets culinaires des cinq \u00eeles des Australes. J\u2019y suis all\u00e9e accompagn\u00e9e de Mere Teriitehau-Tokoragi, \u00e9galement agent au sein de la Cellule des langues polyn\u00e9siennes de la DCP. Nous voulions profiter de ce festival pour cr\u00e9er les premiers contacts avec des personnes ressources, et notamment les chefs de ahim\u0101\u0384a<\/em>. Le projet est de recueillir ces savoirs afin de les pr\u00e9server, pour ne pas qu\u2019ils disparaissent. Heureusement que nous avons entam\u00e9 ce projet parce que, des premiers entretiens que j\u2019ai pu avoir, et notamment avec le r\u00e9f\u00e9rent et chef du ahim\u0101\u0384a<\/em> de Rurutu, Anua Maui, il ressort que les jeunes ne s\u2019investissent pas. Il a remarqu\u00e9 que les jeunes de son \u00eele commencent \u00e0 se d\u00e9mettre de tous ces savoirs. Il faut dire aussi qu\u2019ils vont poursuivre leurs \u00e9tudes sur Tahiti, et donc il y a une rupture dans la transmission. Il craint que, dans les ann\u00e9es \u00e0 venir, ils ne vont plus faire du ahim\u0101\u0384a<\/em>, mais cuire les aliments dans un four comme nous \u00e0 Tahiti. \u00bb<\/p>\n

Avez-vous rencontr\u00e9 des difficult\u00e9s sur place ?<\/strong><\/p>\n

\u00ab On s\u2019y attendait, mais on n\u2019a pu recueillir que peu de savoirs parce que les d\u00e9l\u00e9gations des cinq \u00eeles \u00e9taient d\u00e9j\u00e0 bien occup\u00e9es avec le festival en lui-m\u00eame. \u00c0 qui le plus beau costume, le plus beau chapeau, le plus beau ahim\u0101\u0384a<\/em>, les plus beaux chants, les plus belles danses. Ce qui \u00e9tait fabuleux, c\u2019est que les t\u0101vana<\/em> des cinq \u00eeles \u00e9taient les chefs de leur d\u00e9l\u00e9gation. Et ils les ont suivies du d\u00e9but \u00e0 la fin. Chaque jour, il y avait une th\u00e9matique diff\u00e9rente \u2013 l\u2019eau, la terre, l\u2019air, le feu et l\u2019homme \u2013 et chaque d\u00e9l\u00e9gation mettait en valeur ses savoirs. J\u2019ai essentiellement pu recueillir l\u2019information aupr\u00e8s des t\u0101vana. \u00bb<\/p>\n

Dressez-vous quand m\u00eame un bilan positif de cette mission ?<\/strong><\/p>\n

\u00ab Oui, ce travail de recueil des savoirs traditionnels li\u00e9s aux mets culinaires des Australes, avec les sp\u00e9cificit\u00e9s de chaque \u00eele, n\u2019a jamais \u00e9t\u00e9 fait. Dans nos fonds, nous n\u2019avons pas d\u2019enregistrements sur le sujet. En fait, on n\u2019a pas grand-chose sur les Australes en g\u00e9n\u00e9ral. On a travaill\u00e9 sur de gros dossiers comme les Marquises, ou encore Taputapu\u0101tea, et on avait un peu d\u00e9laiss\u00e9 les Australes. L\u00e0, nous sommes all\u00e9s avec un prestataire, le photographe Danee Hazama, qui a pris tout l\u2019\u00e9v\u00e9nement en photo afin d\u2019alimenter nos fonds. \u00bb<\/p>\n

Quelle est la suite de ce projet li\u00e9 aux Australes ?<\/strong><\/p>\n

\u00ab On nous a propos\u00e9 de retourner sur place. Aller voir comment ils pr\u00e9parent un ahim\u0101\u0384a<\/em>, du d\u00e9but \u00e0 la fin. C\u2019est-\u00e0-dire voir \u00e9galement les pr\u00e9paratifs en amont : couper des r\u00e9gimes de f\u0113\u0384\u012b<\/em>, chercher le taro, p\u00eacher le poisson, etc., jusqu\u2019au ahim\u0101\u0384a<\/em> \u00e0 partager avec la communaut\u00e9. Vraiment faire un travail de fond autour
\ndu ahim\u0101\u0384a<\/em>. T\u0101vana<\/em> Riveta de Rurutu, int\u00e9ress\u00e9 par un \u00e9ventuel recueil sur son \u00eele, voulait nous accueillir d\u00e8s le mois de mai, mais le d\u00e9lai \u00e9tait trop court pour enclencher une nouvelle mission. Nous pensons plut\u00f4t y retourner l\u2019ann\u00e9e prochaine. Nous souhaitons profiter d\u2019un grand \u00e9v\u00e9nement chez eux, pendant
\nlequel ils pr\u00e9pareraient un ahim\u0101\u0384a, pour nous y rendre. On ne veut pas qu\u2019ils en organisent un sp\u00e9cialement pour nous. \u00bb<\/p>\n

Pourquoi avoir choisi le sujet du ahim\u0101\u0384a en particulier pour d\u00e9velopper votre fonds sur les Australes ?<\/strong><\/p>\n

\u00ab Le ahim\u0101\u0384a<\/em>, c\u2019est un four traditionnel qui tend \u00e0 se perdre. \u00c0 Tahiti, il n\u2019y a plus beaucoup de familles qui le font aujourd\u2019hui, m\u00eame \u00e0 la presqu\u2019\u00eele. Et ceux qui le font encore, ne le font qu\u2019une fois par mois ou quand il y a un \u00e9v\u00e9nement comme un mariage. C\u2019est du travail, cela demande du temps et aussi d\u2019avoir son fa\u0384a\u0384apu<\/em>. \u00bb<\/p>\n

Quelle est la finalit\u00e9 de ce projet ?<\/strong><\/p>\n

\u00ab C\u2019est de pr\u00e9server, de sauvegarder et surtout de transmettre \u00e0 la nouvelle g\u00e9n\u00e9ration par la production de supports, comme les livrets que nous avons d\u00e9j\u00e0 publi\u00e9s sur le surf, matari\u0384i<\/em>, les l\u00e9gendes des Marquises, de Maupiti, etc. \u00bb<\/p>\n

En tant qu\u2019agent de la DCP, comment articulez-vous travail de terrain, de recherche et de valorisation ?<\/strong><\/p>\n

\u00ab Avant d\u2019aller sur le terrain, je proc\u00e8de d\u2019abord \u00e0 des recherches dans les publications existantes comme celles de Teuira Henry, Babadzan, Ellis\u2026 Je compile les travaux publi\u00e9s par ces auteurs, puis je vais collecter des informations sur le terrain pour enrichir, nourrir notre fonds, et enfin, produire des petits fascicules. \u00bb<\/p>\n

Quel est, selon vous, le plus grand d\u00e9fi aujourd\u2019hui pour pr\u00e9server les savoirs traditionnels ?<\/strong><\/p>\n

\u00ab La transmission. Je pense m\u00eame que le terme qu\u2019il faut employer aujourd\u2019hui, c\u2019est transmettre, transmettre, transmettre. C\u2019est la transmission de tous nos savoirs aupr\u00e8s de la nouvelle g\u00e9n\u00e9ration, sinon on va tout perdre. \u00bb<\/p>\n

Avez-vous r\u00e9fl\u00e9chi \u00e0 comment s\u2019attaquer \u00e0 ce probl\u00e8me ?<\/strong><\/p>\n

\u00ab Oui, nous y avons r\u00e9fl\u00e9chi. Cela commence dans les \u00e9coles. J\u2019ai repr\u00e9sent\u00e9 la DCP \u00e0 une r\u00e9union dans le cadre de la Charte de l\u2019\u00c9ducation. Il y avait \u00e9galement
\ndes parents d\u2019\u00e9l\u00e8ves et eux-m\u00eames disent qu\u2019il est urgent de transmettre tous nos savoirs \u00e0 nos enfants. Et c\u2019est aussi urgent pour nous de mettre en place des pratiques, qui visent, par exemple le mercredi apr\u00e8s-midi, \u00e0 amener nos enfants chez les agriculteurs et leur apprendre. C\u2019est un travail en collaboration avec les agriculteurs ou avec les p\u00eacheurs. Les enseignants des MFR et CJA le disent aussi, il faut de la pratique. Il faut que nos enfants aient ce contact avec le monde du travail, qu\u2019ils soient sensibilis\u00e9s tr\u00e8s t\u00f4t. Le d\u00e9fi aujourd\u2019hui, c\u2019est de travailler ensemble. \u00bb<\/p>\n

C\u2019est une priorit\u00e9 aujourd\u2019hui ?<\/strong><\/p>\n

\u00ab Oui, il faut donner \u00e0 nos enfants un avenir meilleur et surtout qu\u2019ils soient acteurs de leurs projets, qu\u2019ils donnent un sens \u00e0 leurs projets. Il faut que nos enfants soient acteurs de leur avenir. \u00bb<\/p>\n<\/div>

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Document \u00e0 t\u00e9l\u00e9charger :<\/h4>\n

Documenter la pratique du ahim\u0101’a pour la transmettre \u00e0 nos enfants (Hiro’a n\u00b0 210 – Juin 2025)<\/strong><\/a><\/p>\n<\/div>

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