{"id":10667,"date":"2025-10-06T11:35:53","date_gmt":"2025-10-06T21:35:53","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/?p=10667"},"modified":"2025-10-06T11:35:53","modified_gmt":"2025-10-06T21:35:53","slug":"les-vestiges-de-la-rhumerie-datimaono-reveilles-hiroa-n-214-octobre-2025","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/2025\/10\/06\/les-vestiges-de-la-rhumerie-datimaono-reveilles-hiroa-n-214-octobre-2025\/","title":{"rendered":"Les vestiges de la Rhumerie d\u2019Atimaono r\u00e9veill\u00e9s (Hiro’a n\u00b0 214 – Octobre 2025)"},"content":{"rendered":"
Rencontre avec Anatauarii Tamarii de la Direction de la culture et du patrimoine<\/em> Il y a des lieux qui incarnent plus que d\u2019autres l\u2019histoire de la Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise, la rhumerie d\u2019Atimaono en fait partie. \u00c0 Papara, sur le site d\u2019Atimaono (derri\u00e8re l\u2019actuel golf de Tahiti), les vestiges de la rhumerie, class\u00e9s monuments historiques depuis le 1er juillet 2025, ont fait l\u2019objet de travaux de nettoyage ces derni\u00e8res semaines. \u00ab Aujourd\u2019hui, on a une vision tr\u00e8s claire du fonctionnement de la rhumerie. Malgr\u00e9 les t\u00e9moignages des anciens, il nous manquait certains points de la fabrication encore invisibles \u00e0 l\u2019\u0153il nu. Le premier constat, qu\u2019on ne soup\u00e7onnait pas, c\u2019est finalement la dimension exceptionnelle de la rhumerie. C\u2019\u00e9tait un projet ambitieux \u00e0 l\u2019\u00e9poque \u00bb, pr\u00e9cise Anatauarii Tamarii<\/strong>, en charge du projet au sein de la DCP.<\/p>\n Au-del\u00e0 du patrimoine industriel (le seul en Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise avec le site de Makatea), c\u2019est l\u2019histoire de Tahiti et l\u2019arriv\u00e9e des Chinois au fenua<\/em> qui sont racont\u00e9es sur ce site de 5 000 m\u00b2, aujourd\u2019hui g\u00e9r\u00e9 par l\u2019Egat (\u00c9tablissement pour la gestion et l\u2019am\u00e9nagement de Teva<\/em>, charg\u00e9 aussi du golf). Le nettoyage, qui a n\u00e9cessit\u00e9 le retrait de 100 m\u00b3 de d\u00e9chets et un traitement par la soci\u00e9t\u00e9 TSP, va entrer dans une nouvelle phase : celle de la s\u00e9curisation et de la pr\u00e9servation des \u00e9difices. En 1863, William Stewart<\/strong> et son beau-fr\u00e8re Auguste Soares<\/strong>, surfant sur la hausse du prix du coton engendr\u00e9e par la guerre de S\u00e9cession, cr\u00e9ent la Polynesian Plantation Company<\/em>, qui deviendra la Tahiti Cotton and Coffee Plantation Company<\/em>.
\nTexte: ASF – Photos : DCP\u00a0<\/em><\/p>\n
Depuis le 1er juillet, ses vestiges sont class\u00e9s au titre des monuments historiques.
Un classement qui ouvre la porte \u00e0 une mise en valeur du site.
La premi\u00e8re \u00e9tape vient de se finaliser : le nettoyage va \u00e0 pr\u00e9sent laisser place \u00e0 la s\u00e9curisation et \u00e0 la pr\u00e9servation, toujours sous l\u2019\u00e9gide de la Direction du patrimoine et de la culture (DCP).<\/p>\nLes vestiges de la rhumerie d\u2019Atimaono r\u00e9veill\u00e9s<\/span><\/h3>\n
Apr\u00e8s plusieurs d\u00e9cennies d\u2019oubli, enfouies sous la v\u00e9g\u00e9tation, les roues immenses d\u2019une machine \u00e0 broyer la canne \u00e0 sucre sont ainsi apparues sous un nouveau jour.
Ce syst\u00e8me de broyage n\u2019est pas seul : une chaufferie aliment\u00e9e par les chaudi\u00e8res, un syst\u00e8me d\u2019extraction du jus, ainsi que quelques \u00e9l\u00e9ments m\u00e9caniques restant \u00e0 identifier t\u00e9moignent de l\u2019ing\u00e9niosit\u00e9 de cette installation industrielle, unique en Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise, r\u00e9v\u00e9lant toute la complexit\u00e9 architecturale et technique de ce site exceptionnel.<\/p>\nHistoire de la communaut\u00e9 chinoise<\/span><\/h3>\n
D\u2019ailleurs, dans le classement, ont \u00e9t\u00e9 int\u00e9gr\u00e9es les quelques tombes du tout premier cimeti\u00e8re chinois.<\/p>\n
\u00ab Aujourd\u2019hui, tout est \u00e0 nu, tout est ouvert. Il faut qu\u2019on arrive \u00e0 prot\u00e9ger au mieux ce qui a \u00e9t\u00e9 d\u00e9gag\u00e9, afin d\u2019assurer la conservation des \u00e9l\u00e9ments pour les ann\u00e9es \u00e0 venir \u00bb, explique Anatauarii.
Cette \u00e9tape va n\u00e9cessiter rigueur et minutie afin de mettre hors d\u2019eau les vestiges.
\u00c0 terme, il s\u2019agira sans doute d\u2019ouvrir ce site au public \u00e0 travers un parcours de visite coh\u00e9rent, du bord de mer \u2014 o\u00f9 se trouvait autrefois la maison Stewart \u2014, au c\u00f4t\u00e9 montagne avec les baraquements des travailleurs chinois.<\/p>\nUne terre de culture<\/span><\/h3>\n
Le domaine, nomm\u00e9 Terre Eug\u00e9nie<\/strong>, favorise l\u2019arriv\u00e9e de 1 000 travailleurs chinois<\/strong> \u00e0 partir de 1865.
Cette main-d\u2019\u0153uvre restera \u00e0 Tahiti malgr\u00e9 la faillite, survenue quelques ann\u00e9es plus tard.
La culture de la canne \u00e0 sucre, puis la cr\u00e9ation d\u2019une rhumerie, redonneront ses lettres de noblesse au domaine jusqu\u2019en 1966<\/strong>, date de la fermeture de la rhumerie.<\/p>\n<\/div>