{"id":6239,"date":"2022-11-28T10:01:07","date_gmt":"2022-11-28T20:01:07","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/?p=6239"},"modified":"2023-05-17T10:45:29","modified_gmt":"2023-05-17T20:45:29","slug":"arahurahu-la-restauration-du-marae-interroge-son-origine","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/2022\/11\/28\/arahurahu-la-restauration-du-marae-interroge-son-origine\/","title":{"rendered":"Arahurahu : la restauration du marae interroge son origine (Hiro’a n\u00b0181 – Novembre 2022)"},"content":{"rendered":"

Arahurahu : la restauration du marae interroge son origine.<\/h2><\/div>
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C\u2019est l\u2019un des plus beaux sites historiques de Tahiti et un arr\u00eat incontournable pour tous les touristes \u00e0 Paea… Suite \u00e0 un \u00e9boulement survenu en ao\u00fbt, l\u2019arch\u00e9ologue Mark Eddowes a \u00e9t\u00e9 missionn\u00e9 par le minist\u00e8re de la Culture pour restaurer la partie endommag\u00e9e.<\/p>\n

\u00ab Apr\u00e8s de fortes pluies, il est possible que de l\u00e9gers \u00e9boulis arrivent. Cependant, lorsque j\u2019ai constat\u00e9 l\u2019effondrement de la partie sud du ahu du marae Arahurahu, qui englobait les trois gradins et le mur d\u2019enceinte, soit une hauteur de 2,50 m sur une largeur de 3 m, je me suis dit que c\u2019\u00e9tait pr\u00e9visible… En effet, ce site, construit selon la technique des pierres s\u00e8ches, n\u2019est pas fait pour que les gens montent dessus. Autrefois, c\u2019\u00e9tait un lieu hautement tapu. Avec l\u2019usure du temps et l\u2019engouement touristique et culturel du lieu, c\u2019est pr\u00e9visible qu\u2019il s\u2019abime…! \u00bb<\/em>, explique Mark Eddowes, arch\u00e9ologue n\u00e9o-z\u00e9landais et chercheur reconnu dans le domaine de l\u2019anthropologie polyn\u00e9sienne. Toutes les pierres \u00e9boul\u00e9es ont \u00e9t\u00e9 tri\u00e9es et rang\u00e9es par taille. La mati\u00e8re servant de remblai a fait l\u2019objet de la m\u00eame attention. Aid\u00e9 par trois jeunes de Papara, en formation arch\u00e9ologique, Mark Eddowes a utilis\u00e9 la technique ancestrale de ma\u00e7onnerie \u00e0 pierre s\u00e8che, qui consiste \u00e0 mettre les pi\u00e8ces les plus importantes \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur puis \u00e0 ajouter des cailloux plus petits et enfin, \u00e0 verser des graviers de rivi\u00e8re m\u00e9lang\u00e9s \u00e0 un peu de terre argileuse humidifi\u00e9e afin de colmater l\u2019ensemble et consolider l\u2019\u00e9difice. Le chantier a dur\u00e9 un mois. \u00ab Il a fallu faire bien attention \u00e0 l\u2019ordre des pierres, chacune a \u00e9t\u00e9 taill\u00e9e \u00e0 la main et poss\u00e8de une forme diff\u00e9rente. Nous avons recr\u00e9\u00e9 l\u2019aspect ancien, tout en \u00e9tant oblig\u00e9s d\u2019harmoniser avec les restaurations pr\u00e9c\u00e9dentes qui ont m\u00e9lang\u00e9 les cailloux de diff\u00e9rents formats. Autrefois, les plus grandes pierres \u00e0 bossage (arrondies) \u00e9taient toujours fort symbolisme. Elles repr\u00e9sentent le cr\u00e2ne humain et celui de la tortue, symboles li\u00e9s au culte du dieu Oro. \u00bb<\/em><\/p>\n

Des questions quant \u00e0 son origine<\/strong><\/p>\n

En observant ce marae<\/em>, restaur\u00e9 \u00e0 plusieurs reprises, notamment par les militaires dans les ann\u00e9es 1950 dans le cadre de la mise en valeur de sites culturels touristiques, puis par les scouts sous l\u2019\u00e9gide d\u2019Eug\u00e8ne Doom et en\u00a0\u00bbn, dans les ann\u00e9es 1970, le sp\u00e9cialiste s\u2019interroge : le marae Arahurahu est-il un site ancien ou bien une structure plus r\u00e9cente relocalis\u00e9e ? \u00ab Dans un premier temps, j\u2019ai regard\u00e9 attentivement son architecture par rapport aux t\u00e9moignages des deux grands anthropologues am\u00e9ricains, Edward Smith Craighill Handy et Kenneth Pike Emory, qui ont \u00e9t\u00e9 les premiers \u00e0 \u00e9tudier ce site dans les ann\u00e9es vingt. Leurs descriptions situent le marae \u201c\u00e0 environ 3 miles dans la vall\u00e9e\u201d, beaucoup plus loin que l\u2019emplacement actuel. Ce que confirment les riverains, qui me disent tous : \u201cDans mon enfance, le marae \u00e9tait \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de la vall\u00e9e.\u201d Si c\u2019est vraiment le cas, alors comment ont \u00e9t\u00e9 transport\u00e9es toutes ces pierres ! \u00bb Ce premier questionnement s\u2019ajoute \u00e0 d\u2019autres observations qui interpellent le sp\u00e9cialiste! : \u00ab Lorsqu\u2019on s\u2019int\u00e9resse \u00e0 sa structure, l\u00e0 encore des interrogations demeurent : il ne semble pas y avoir de logique. Si on retrouve la technique de la pierre s\u00e8che, l\u2019agencement ne correspond pas. Autrefois, on posait deux pierres arrondies c\u00f4te \u00e0 c\u00f4te, et on venait mettre la troisi\u00e8me au-dessus, entre les deux, a$n de former un Y et consolider la construction. Pour la taille des pierres, on partait du tr\u00e8s gros, au plus petit au encore plus petit. \u00c0 Arahurahu, les pierres de diff\u00e9rentes tailles sont les unes sur les autres, et il n\u2019y a pas d\u2019ancrage en Y. C\u2019est d\u2019ailleurs pour cette raison que cela ne tient pas et que c\u2019est in\u00e9vitable qu\u2019un jour, cela s\u2019effondre…! \u00bb Autre point, les pierres de soubassement corail, sont, elles aussi, mal positionn\u00e9es car, non seulement leur c\u00f4t\u00e9 lisse n\u2019est pas toujours tourn\u00e9 vers l\u2019ext\u00e9rieur, mais certains blocs ont \u00e9t\u00e9 mis \u00e0 la verticale au lieu d\u2019\u00eatre \u00e0 l\u2019horizontale, cr\u00e9ant ainsi un d\u00e9s\u00e9quilibre. Et de conclure : \u00ab Pour ma part, je pense qu\u2019il existait un marae \u00e0 cet endroit mais tellement abim\u00e9 qu\u2019il a \u00e9t\u00e9 restaur\u00e9 notamment avec des pierres des marae voisins. Aujourd\u2019hui, le site menace de s\u2019effondrer parce que les restaurations n\u2019ont pas respect\u00e9 les techniques anciennes de construction. Il faudrait tout d\u00e9manteler pour le r\u00e9\u00e9difier correctement et l\u00e0, nous pourrions d\u00e9couvrir si ce sont des vestiges originaux. \u00bb<\/em><\/p>\n<\/div>

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Arahurahu : la restauration du marae interroge son origine (Hiro’a N\u00b0181 – Novembre 2022)<\/strong><\/strong><\/a><\/p>\n<\/div>

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