{"id":6242,"date":"2022-11-28T10:53:43","date_gmt":"2022-11-28T20:53:43","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/?p=6242"},"modified":"2023-05-17T08:19:31","modified_gmt":"2023-05-17T18:19:31","slug":"le-pifao-ou-muti-jeter-de-sort-ou-magie-noire","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/2022\/11\/28\/le-pifao-ou-muti-jeter-de-sort-ou-magie-noire\/","title":{"rendered":"Le pifao ou muti, jeter de sort ou magie noire (Hiro’a n\u00b0181 Novembre 2022)"},"content":{"rendered":"

Le pifao ou muti, jeter de sort ou magie noire<\/h2><\/div>
<\/div>
<\/div><\/div>
<\/div>
\n
\n
\n
\n

On trouve des indications sur le pi\u0308fao ou muti, l\u2019acte de jeter un sort, gra\u0302ce aux te\u0301moignages oraux ou e\u0301crits, aux le\u0301gendes ; en langue polyne\u0301sienne, des termes anciens, des constructions de phrases, des formules de narration, des terminologies archai\u0308ques sont autant de re\u0301fe\u0301rences a\u0300 des us et coutumes, des savoirs et savoir- faire anciens qui ont pu ou non se maintenir dans les i\u0302les de Polyne\u0301sie.<\/p>\n

Selon les anciens Polyn\u00e9siens, il y a te ao<\/em> (le monde des vivants) et te po<\/em> (le monde des besprits et des dieux, appel\u00e9 aussi Havai\u2019\u00ef<\/em>, Tonofiti<\/em>). Sur les marae<\/em>, on rendait hommage aux esprits qu\u2019on nommait, et aux dieux. Selon les croyances, dieu envoyait les maladies, la gu\u00e9rison et la mort.<\/p>\n

Jeter un sort<\/strong><\/p>\n

Quelqu\u2019un de vivant ou un mort pouvait jeter un sort \u00e0 un vivant avec ou sans l\u2019aide d\u2019un tahu\u2019a<\/em> (sp\u00e9cialiste) ; pour jeter un sort, il faisait des incantations demandant l\u2019appui d\u2019un esprit, d\u2019un taura<\/em> (esprit protecteur de famille), d\u2019un dieu ; quand il pronon\u00e7ait des phrases magiques, l\u2019ordre et la place des mots importait au point qu\u2019une inversion pouvait rendre funeste une incantation b\u00e9n\u00e9fique. Les tahu\u2019a<\/em> utilisaient des tupu<\/em> (support pour jeter un sort): des cheveux, de la salive, des ongles, un tupumoea<\/em> (natte ou morceau de natte) et ce, pour faire en fer un organe, rendre malade, faire mourir la personne \u00e0 qui appartenait ces objets. Les tahu\u2019a <\/em>conservaient ces objets dans un pua-roa <\/em>(panier des tahu\u2019a). Poti\u2019i-tarire<\/em> \u00e9tait le dieu des tahu\u2019a<\/em> et Roa<\/em> celui que les apa<\/em> priaient pour contrer le tahu\u2019a<\/em> et les siens.<\/p>\n

Conjurer un sort<\/strong><\/p>\n

On esp\u00e9rait que le taura<\/em> ou esprit ou dieu invoqu\u00e9 appr\u00e9cie les offrandes, les pri\u00e8res et agisse de sorte \u00e0 r\u00e9tablir le patient, le lib\u00e9rer de son entrave en annihilant l\u2019effet du sort jet\u00e9 \u00e0 son encontre. Un ou plusieurs tahu\u2019a<\/em> organisaient le turo\u2019o <\/em>(c\u00e9r\u00e9monie) pour un mort afin que celui-ci ne jette pas de \u2018aiea<\/em> (sort) aux vivants ni de \u2018aiora<\/em> (sort mortel). Si la famille pensait que la personne souffrait ou mourait d\u2019un sort, les tahu\u2019a<\/em> pronon\u00e7aient un tahurere<\/em> (pri\u00e8re) pour le malade ou le d\u00e9funt avant de jeter un sort \u00e0 son ennemi. Dans ce cas les tahu\u2019a <\/em>\u00e9taient appel\u00e9s ta\u2019ati\u2019i<\/em> (qui conjurent). Si leur sort entrainait la mort de la personne cibl\u00e9e,on les appelait alors rahu-pohe<\/em> (qui s\u00e8ment la mort). La premi\u00e8re personne d\u00e9truite par un tahu\u2019a<\/em> s\u2019appellait tapoa<\/em>. Les tahu\u2019a<\/em> qui conjuraient un terero (sort ; mar. kaha<\/em>) tressaient le \u2018aha<\/em> (cordelette sacr\u00e9e en bourre de coco), c\u2019est pourquoi on les appelait aussi natinati-\u2019aha<\/em>. Si les conjureurs avaient des visions ou des dons, on les disait tahutahu<\/em> (magiciens) ou hi\u2019ohi\u2019o <\/em>(voyants). Pour se prot\u00e9ger pendant les rituels, lestahu\u2019a<\/em> portaient un hereti<\/em> (ceinture deCordyline fruticosa) car les feuilles de ti<\/em> sont r\u00e9put\u00e9es avoir une vertu sacr\u00e9e et magique. d\u2019un sort, le tahu\u2019a<\/em> devait le paipai <\/em>(exorciser) afin de chasser le ihoihoa<\/em> (esprit qui inige la maladie ou la mort aux vivants) ou le \u2018oromatua<\/em> (esprit aux dispositions malveillantes qui provoque la maladie). Pour ou matahiti (charme pour rompre un sort). L\u2019expression \u2018aitoa<\/em> ! ou kaitoa<\/em> ! qui signifielitt\u00e9ralement \u00ab mange le guerrier ! \u00bb \u00e9tait aussi un charme pour rompre un sort maison observe un glissement s\u00e9mantique au cours des derniers si\u00e8cles, aujourd\u2019hui elle signifie davantage: \u00ab Bien fait !\u00bb.Le autahu\u2019a<\/em> (ensemble des pr\u00eatres) pouvait d\u00e9cider de prier ou d\u2019agir \u00e0 l’unisson pour amplifier la port\u00e9e de leur sort pour contrer et punir, d\u2019une part l\u2019attaquant, et d\u2019autre part pour que leur prot\u00e9g\u00e9 atteigne le moria<\/em> (gu\u00e9rison d\u2019une maladie grave). Les tahu\u2019a<\/em> aux aguets se \u00ab\u00a0aient beaucoup \u00e0 la manifestation des sympt\u00f4mes de la maladie et aussi aux mata-a-ta\u2019o<\/em> (pr\u00e9sages) ext\u00e9rieurs tels que le cri d\u2019un \u2018otare <\/em>(fauvette) au-dessus de quelqu\u2019un, pr\u00e9sage de mort. La coutume veut encore, selon les anciens, que lorsqu\u2019une personne sent la pr\u00e9sence ind\u00e9sir\u00e9e d\u2019un esprit, que les cheveux se dressent sur sa t\u00eate, que la chair de poule court sur son corps ou qu\u2019elle sent une pr\u00e9sence ou voit une apparition, elle injurie l\u2019esprit en utilisant la formule \u2018aitoa<\/em> !, le chasse et retrousse son pareu<\/em> pour lui montrer son s\u00e9ant et le faire fuir.<\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>

\"\"<\/a><\/h4>\n

Document \u00e0 t\u00e9l\u00e9charger<\/strong><\/h4>\n

Le pifao ou muti, jeter de sort ou magie noire (Hiro’a N\u00b0181 – Novembre 2022)<\/strong><\/strong><\/a><\/p>\n<\/div>

<\/div><\/div><\/div><\/div><\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"","protected":false},"author":279,"featured_media":6219,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_seopress_robots_primary_cat":"none","_seopress_titles_title":"","_seopress_titles_desc":"","_seopress_robots_index":"","footnotes":""},"categories":[8,55],"tags":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/6242"}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/users\/279"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=6242"}],"version-history":[{"count":6,"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/6242\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":6968,"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/6242\/revisions\/6968"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/media\/6219"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=6242"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=6242"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=6242"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}