{"id":7412,"date":"2023-10-05T14:36:57","date_gmt":"2023-10-06T00:36:57","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/?p=7412"},"modified":"2023-11-08T07:45:53","modified_gmt":"2023-11-08T17:45:53","slug":"un-artisan-accompli-de-lancien-musee-de-tahiti-et-des-iles-hiroa-n190-octobre","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/dcp\/2023\/10\/05\/un-artisan-accompli-de-lancien-musee-de-tahiti-et-des-iles-hiroa-n190-octobre\/","title":{"rendered":"Un artisan accompli de l’ancien Mus\u00e9e de Tahiti et des \u00eeles – (Hiro’a n\u00b0190 – Octobre 2023)"},"content":{"rendered":"

Un artisan accompli de l’ancien Mus\u00e9e de Tahiti et des \u00eeles<\/h2><\/div>
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Rencontre avec Hiro Owen, artisan joallier. Texte : Natea Montillier Tetuanui – Photo : DR<\/em><\/p>\n

Ses parures de cou ou colliers en nacre sont reconnaissables entre tous et <\/strong><\/em>nul n\u2019est besoin de pr\u00e9senter celui qui a \u00e9lev\u00e9 son artisanat au rang d\u2019art. <\/strong><\/em>Pourtant, Hiro Owen, passionn\u00e9 d\u2019arch\u00e9ologie et amoureux des objets <\/strong><\/em>anciens, a aussi un parcours moins connu notamment en lien avec le <\/strong><\/em>Mus\u00e9e de Tahiti et des \u00eeles. Nous l\u2019avons rencontr\u00e9.\u00a0<\/strong><\/em><\/p>\n

Il a grandi dans la famille tahitienne de Hiro Mata\u0384o\u0384a et, c\u2019est muni d\u2019un CAP deprimeur, fraiseur et dessinateur qu\u2019Hiro Owen effectue, en guise de service militaire, un stage technique \u00e0 Paris pour le CEA et le minist\u00e8re des Outre-mer. Puis, la Thompson-CSF de Paris l\u2019envoie deux ans \u00e0 Tahiti. Log\u00e9 au Ta\u0384aone, il travaille \u00e0 Mahina en bureau d\u2019\u00e9tudes. Tous les six mois, il rentre trois semaines dans la capitale de l\u2019Hexagone. Son envie : s\u2019installer \u00e0 Tahiti, sur le terrain de sa grand-m\u00e8re. Le photographe Christian Beslu l\u2019informe alors que le mus\u00e9e, construit par Bengt Danielsson, cherche un dessinateur et c\u2019est \u00e0 ce poste qu\u2019Hiro est embauch\u00e9 par son directeur, Henri Lavond\u00e8s.<\/p>\n

Artisan du premier Mus\u00e9e de Tahiti<\/strong><\/p>\n

Les deux anciens mus\u00e9es \u2013 l\u2019\u00e9co-mus\u00e9e de la navigation et des premiers visiteurs popa\u0384\u0101<\/em> de Tahiti, simple abri pr\u00e8s du phare de la pointe V\u00e9nus \u00e0 Mahina (exposant des panneaux et des costumes de marins d\u2019\u00e9poque) et celui de Papeete de la rue Lagarde \u2013 sont vid\u00e9s en trois mois au profit de celui de Punaauia \u00e0 la pointe Nu\u0384uroa. Hiro assiste ainsi \u00e0 la mise en place du premier Mus\u00e9e de Tahiti et des \u00eeles, au soclage des objets, \u00e0 la sc\u00e9nographie et l\u2019agencement con\u00e7us par Anne Lavond\u00e8s, \u00e9poused\u2019Henri et anthropologue de l\u2019Orstom, qui pr\u00e9pare une th\u00e8se de doctorat sur les outillages polyn\u00e9siens. Il n\u2019y a alors qu\u2019une boutique et pas encore de r\u00e9serve.<\/p>\n

La salle Tenete, du nom de l\u2019association fond\u00e9e par le p\u00e8re O\u2019Reilly qui rassemble protestants et catholiques, d\u00e9place toute une foule de Tahitiens, v\u00eatus de robes et costumes blancs, venus chanter des h\u012bmene t\u0101rava<\/em> \u00e0 l\u2019occasion de son inauguration, qui devance celle du premier Mus\u00e9e de Tahiti et des \u00eeles.<\/p>\n

Les objets anciens, un int\u00e9r\u00eat partag\u00e9<\/strong><\/p>\n

Aurora \u0101 Natua raconte \u00e0 Hiro l\u2019histoire de quelques objets et de leurs d\u00e9posants, en tahitien.<\/p>\n

La directrice Manouche Lehartel l\u2019envoie en stage pendant six mois dans les mus\u00e9es du Louvre, le mus\u00e9e de l\u2019Homme et le MAO. C\u2019est une exposition sur l\u2019art \u00e9gyptien du pharaon, par laquelle il est \u00e9bloui, qui va susciter sa carri\u00e8re d\u2019artisan d\u2019ornements.<\/p>\n

Hiro est plus particuli\u00e8rement int\u00e9ress\u00e9\u00a0 par les parties arch\u00e9ologie, p\u00eache et ornements marquisiens. Il effectue alors plusieurs stages d\u2019arch\u00e9ologie \u00e0 Huahine aupr\u00e8s de Yosihiko Sinoto et travaille aussi sur les vitrines et salles d\u00e9di\u00e9es au tapa, \u00e0 la navigation, la vannerie, la guerre (patu, casse-t\u00eate, \u0384\u014dmore, lance), la musique (Australes, Marquises), la mort, les objets de prestige, la religion (ti\u0384i<\/em>), P\u014dmare (objets de Tenete), les guerres de 14-18 et de 39- 45, les pirogues… Le mus\u00e9e, qui expose quelques tableaux d\u2019artistes, montre aussi une petite pirogue de p\u00eache taill\u00e9e par son grand-p\u00e8re. Hiro constate, au cours de sa carri\u00e8re, que peu de Polyn\u00e9siens viennent au mus\u00e9e parce qu\u2019ils pensent, \u00e0 tort, que ces objets appartiennent au pass\u00e9 et n\u2019ont pas d\u2019autre int\u00e9r\u00eat que touristique. En 1985, il enregistre quinze heures d\u2019une \u00e9mission en tahitien avec l\u2019acad\u00e9micienne Vaetua, intitul\u00e9e \u00ab Visite du mus\u00e9e de Tahiti et des \u00eeles \u00bb, qui sera diffus\u00e9e tous les vendredis soir sur la cha\u00eene t\u00e9l\u00e9vis\u00e9e RFO pour pr\u00e9senter les objets et qui deviendra populaire.<\/p>\n

Le mus\u00e9e acquiert de nombreuses oeuvres ; quelques collectionneurs y apportent des objets en d\u00e9p\u00f4t. Hiro ressent le mana de certaines pi\u00e8ces, notamment de deux ti\u0384i<\/em> du mus\u00e9e \u2013 l\u2019un identifi\u00e9 par un tahu\u0384a \u00e0 Papara, l\u2019autre en tuff sauv\u00e9 du feu \u00e0 Tautira et aux Marquises \u2013, ainsi que de ceux de la vall\u00e9e de Vaipa\u0384e\u0384e, \u00e0 Ua Huka o\u00f9, invit\u00e9 par L\u00e9on Litchl\u00e9, il mettra en place l\u2019\u00e9co-mus\u00e9e.<\/p>\n

Le mus\u00e9e, une source d\u2019inspiration<\/strong><\/p>\n

Selon Hiro, les tresseurs tahitiens experts en vannerie devraient savoir reproduire des objets anciens, sans avoir \u00e0 les d\u00e9monter. En tant qu\u2019artisan sculpteur graveur, Hiro pense qu\u2019il est important de refaire des objets anciens miniaturis\u00e9s et de les socler, notamment pour apprendre la technique, les motifs, les canons de la beaut\u00e9 polyn\u00e9sienne. Mais les mat\u00e9riaux manquent. L\u2019os animal remplace l\u2019os humain pour un putaiana. La carapace de tortue, l\u2019ivoire, l\u2019os de cachalot sont interdits \u00e0 la vente. La nacre sauvage des Tuamotu commence \u00e0 se faire rare. On utilise de la r\u00e9sine pour emplir les craquellements du bois de sculpture. Le bois de \u0384aito, noir, ressemble \u00e0 de l\u2019\u00e9b\u00e8ne, il est facile \u00e0 sculpter \u00e0 la machine, mais certains pr\u00e9f\u00e8rent le sculpter \u00e0 la main. La partie externe de vieux cocotier, tr\u00e8s dure, ressemble au pandanus. Les anciens poteaux de maisons coloniales sur pilotis \u00e9taient en pandanus, ils sont beaux et r\u00e9sistent \u00e0 la pourriture.<\/p>\n

Hiro encourage les artisans \u00e0 cr\u00e9er leurs propres oeuvres et de se laisser inspirer en allant au Te Fare Iamanaha, le nouveau Mus\u00e9e de Tahiti et des \u00eeles. Amoureux des objets anciens, il reconna\u00eet que son m\u00e9tier et son exp\u00e9rience au mus\u00e9e ont beaucoup enrichi son m\u00e9tier d\u2019artisan. \u25c6<\/p>\n<\/div>

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Un artisan accompli de l’ancien Mus\u00e9e de Tahiti et des \u00eeles – (Hiro’a N\u00b0190 – Octobre)<\/b><\/a><\/b><\/p>\n<\/div>

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