L’Océanie est une région du monde marquée par la richesse de son histoire, par la diversité de ses peuples et leurs cultures et par l’étendue de ses territoires. Elle demeure néanmoins mal connue et peu représentée à travers le monde. Un des objectifs du FIFO est de faire de Tahiti la capitale océanienne du film documentaire afin de permettre aux Océaniens de se rencontrer et de se révéler aux yeux du monde. Trait d’union entre le monde polynésien, micronésien et mélanésien, depuis sa création, le FIFO est devenu un lieu privilégié où la parole est donnée à l’Homme du Pacifique. C’est également un événement culturel d’importance qui permet la promotion de la région à travers ses images. Le FIFO est un rendez-vous incontournable pour un véritable partage du patrimoine audiovisuel océanien dans un monde où le poids et la voie de l’image sont des axes majeurs et privilégiés de l’établissement du dialogue et de l’échange.
Le festival est né en 2004 sur une idée fédératrice de Walles Kotra, alors directeur régional de RFO Polynésie et Heremoana Maamaatuaiahutapu ancien directeur de Te Fare Tauhiti Nui – Maison de la Culture. Le FIFO a, année après année, conquis le public océanien. Il a rapidement attiré les réalisateurs d’Océanie et du monde entier qui y ont vu une formidable occasion de porter un regard nouveau sur la région à travers le prisme de l’authenticité et de la diversité, deux éléments-clés de son succès immédiat.
L’association du FIFO aura le plaisir d’organiser le 17ème Festival International du Film documentaire Océanien du 1er au 9 février 2020.

 

 

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Président du Jury du FIFO 2020

Depuis le début, le festival a eu la chance d’accueillir des membres du jury prestigieux tels que Hervé Bourges, Laure Adler, Pierre-Henri Deleau, Florence Aubenas, Stéphane Martin, Véronique Cayla, Luc Jacquet, Elie Chouraqui, Greg Germain, Jan Kounen, Abderrahmane Sissako, Stéphane Martin, Éric Lavaine et Carl Aderhold. L’amitié de ces personnes et leur renommée ont grandement aidé au développement du FIFO, à sa reconnaissance et à son rayonnement. Cette année, le FIFO a le plaisir d’accueillir à la tête de son jury M. Éric Barbier, auteur de films et réalisateur. Éric Barbier, président du jury (France)
Éric Barbier est un réalisateur et scénariste français diplômé de l’Institut des hautes études cinématographiques. Très vite, il réalise ses premiers courts-métrages de fiction : La malédiction de
Saint Merry (1980), Who’s in The Raincoat (1981), Shanghai (1981) et La face perdue (1982) qui remporte le grand prix du festival d’Albi.
En 1985, le prix Victor Hugo lui permet de réaliser son premier long-métrage Le brasier, avec Maruska Detmers et Jean-Marc Barr, qui sort en 1991 et remporte le prix Jean Vigo. En 1993, il réalise Les années lycée, téléfilm pour ARTE, puis Toreros en 1999 avec Olivier Martinez et Claude Brasseur.
En 2006, il réalise le polar Le serpent, avec Yvan Attal, Clovis Cornillac et Pierre Richard. En 2012 sort Le dernier diamant avec Bérénice Bejo et Yvan Attal. En 2017, il sort La Promesse de l’aube,
d’après le roman de Romain Gary, avec Charlotte Gainsbourg, Pierre Niney, Catherine McCormac, Didier Bourdon et Jean-Pierre Darroussin.
Enfin, en 2019, il réalise le film Petit pays adapté du roman de Gael Faye, avec Jean-Paul Rouve. La sortie du film est prévue en mars 2020 et est présenté en avant-première au 17e FIFO.

Présentation du jury 

Lisa Taouma (Nouvelle-Zélande)
Réalisatrice et productrice récompensée à maintes reprises, Lisa Taouma a imposé sa marque dans l’industrie en promouvant un storytelling du Pacifique à l’écran. Elle produit de nombreux contenus télé et web, dont le programme phare de TVNZ Fresh. Elle a également créé le portail internet The Coconet pour lequel elle a produit de nombreux documentaires.
Lisa a grandi dans le village de Faleasi’u, sur l’île de Upolu à Samoa avant de s’installer à Auckland dans les années 80.
Aujourd’hui, elle travaille principalement dans la région pour valoriser les histoires des communautés du Pacifique. Son film Marks of Mana, présenté aux FIFO 2019, a remporté de nombreuses récompenses dans différents festivals ou instituts du film dans le Pacifique et dans le monde.
« Je souhaite privilégier un regard autochtone du Pacifique dans mon travail, plus particulièrement, un regard autochtone féminin. Il n’y a pas suffisamment d’histoires portées à l’écran qui placent le Pacifique comme narrateur et acteur véritable et authentique, et qui s’adresse à nous comme à un public autochtone. » Elle est une défenseuse passionnée de la richesse des histoires du Pacifique qu’elle souhaite célébrer afin de porter notre univers océanien au reste du monde.

Paul Damien Williams (Australie)
Paul Damien Williams est auteur et réalisateur du long-métrage documentaire Gurrumul. Acclamé par la critique, récompensé par de nombreux festivals et institutions audio-visuelles régionales
et internationales et primé au FIFO 2019, le film raconte le parcours du chanteur aborigène aveugle Geoffrey Gurrumul Yunupingu.
Paul Williams prépare l’adaptation cinématographique du livre révolutionnaire The Unlucky Australians de Frank Hardy, publié en 1968.
Enfin, il est le responsable du département “Documentaires” à Screenwest, l’agence de l’industrie du film en Australie Occidentale, à Perth.

Emmanuel Kasarhérou (Nouvelle Calédonie)
Après des études d’histoire et d’archéologie à Paris, Emmanuel Kasarhérou est nommé en 1985 conservateur du Musée de la Nouvelle-Calédonie. En 1994 il rejoint l’Agence pour le Développement de la Culture Kanak où il est nommé directeur culturel responsable du projet artistique et de la préfiguration du centre Tjibaou qui ouvre ses portes en 1998. De 2006 à 2011 il
devient le directeur général de l’institution, opérant dans le domaine de l’art contemporain, du spectacle vivant, de la recherche et de la collecte du patrimoine matériel et immatériel.
En 2011, il rejoint le Musée Quai Branly-Jacques Chirac où il organise l’exposition “Kanak. L’art est une parole.” Il y assume depuis 2014 les fonctions d’adjoint au directeur du patrimoine et
des collections.

Joe Wilson (Hawaii)
Joe Wilson est réalisateur et producteur de documentaires basé à Hawaii. Son travail porte essentiellement sur la répression et la prise de pouvoir dans les communautés les plus vulnérables
de la société. Distingués à plusieurs reprises (Berlinale, Human Rights Watch, AFI Docs, Los Angeles, Toronto, Yamagata), ses films ont été diffusés sur des réseaux internationaux tels que PBS et ARTE. Ses campagnes d’impact ont permis de toucher des milliers de communautés populaires et des écoles dans le monde entier.
Sa filmographie inclut Out in the Silence, Kumu Hina (prix spécial du jury et prix du public au FIFO 2015), A Place in The Middle et Leitis in Waiting (prix spécial du jury au FIFO 2018).
En 2019, Joe a coordonné le Good Pitch Local Hawaii en partenariat avec Doc Society, le Sundance Institute et la fondation Ford afin de réunir des soutiens en faveur de réalisateurs locaux pour des projets audiovisuels à fort potentiel d’impact culturel, environnemental et sociétal.

Tauarii Lee (Polynésie française)
Tauarii est journaliste à Polynésie La 1ère. Il débute sa carrière à RFO en Juin 2000 après des études à l’université de la Polynésie française où il obtient une Licence de Lettres, Langues et
Civilisations polynésiennes.
Il a fait une grande partie de sa carrière à la radio, puis à la télé où il présente le journal, les débats politiques et soirées électorales. Il a été nommé rédacteur en chef adjoint il y a 7 ans. Son penchant pour le sport le conduit à couvrir régulièrement les grands événements sportifs comme la Hawaiki Nui Va’a ou les Juex du Pacifique. Depuis toujours, il
est particulièrement attaché au reo mā’ohi et a été beaucoup inspiré par Turo Raapoto, Henri Hiro et John Mairai.

Jacques Vernaudon (Polynésie française)
Jacques Vernaudon est linguiste, maître de conférence à l’université de la Polynésie française.
Né à Tahiti en 1973, il débute sa carrière en 1999 à l’université de la Nouvelle-Calédonie où il participe à la promotion de l’enseignement des langues kanak à l’université et dans le système
éducatif calédonien. Depuis 2013, il a rejoint l’université de la Polynésie française et poursuit ses travaux qui s’articulent autour de deux axes complémentaires, l’un centré sur la description
grammaticale de langues océaniennes, désormais plus particulièrement les langues polynésiennes, l’autre sur la transmission de ces langues en contexte plurilingue.

Sélection officielle des films documentaires du FIFO 2020

Comme chaque année vient le moment d’annoncer le retour du Festival International du Film Océanien. Il s’agira de la 17° édition de ce rendez-vous culturel et audiovisuel du Pays, du 1er au 9
février 2020. L’équipe du FIFO peut commencer à mettre en mots la vague d’images qui va déferler sur les spectateurs des salles de Te Fare Tauhiti Nui avec son flot d’émotions et de visages d’hommes, de femmes ou d’enfant de l’0céanie. Ils seront emportés, sans danger aucun, dans l’univers visuel du Pacifique. Pris par les différentes cultures et pensées de cet espace, ils seront baignés par leurs arts, leurs Histoires, leurs passions comme par leurs craintes, leurs problèmes et les solutions qu’ils envisagent.
Du temps a passé depuis le premier FIFO en 2004. Ses images étaient alors surtout consacrées aux cultures et aux traditions. Le FIFO 2020 montrera que les Océaniens sont toujours très attachés à ces deux thèmes mais il manifestera aussi d’une évolution : les traditions sont parfois contestées, remises en question, les sujets présentés sont plus variés, inscrits dans le monde contemporain et peut-être davantage liés aux préoccupations d’autres continents. Deux autres évolutions peuvent être signalées : les longs métrages sont de plus en plus longs et, par conséquent, les films peuvent être plus complexes, faisant ainsi place à des sujets qui peuvent relier plusieurs thèmes différents.

Les 13 films documentaires présents en compétition sont représentatifs de l’Océanie d’hier et d’aujourd’hui. La première thématique que l’on puisse évoquer est celle qui met en avant la tradition, un des marqueurs du FIFO. Thématique qu’on retrouve dans Ruahine : Stories in her skin sur le tatouage féminin māori et dans Rurutu, terre de ‘umuai, avec des mariages communautaires, moments de joie et de festivité, et tradition renouvelée. Ces films font le lien avec l’identité, autre marqueur important de l’espace océanien. Il est essentiel aussi pour In My Blood It Runs il y est associé au thème de la mémoire, de la langue aborigène, de l’héritage du mana. The Australian Dream traite également de l’identité mais dans l’univers du sport et surtout marquée par le racisme.
Le FIFO 2020 fera la part belle à l’Histoire avec un grand H. Elle est au cœur de À l’autre bout de la Guerre documentaire sur l’Océanie française et la IIe Guerre Mondiale. Ce même conflit est au cœur d’un film de Nouvelle-Zélande au ton très différent, Vapnierka, sur le deuil, le souvenir familial des morts et la mémoire du sacrifice. Ophir présente une autre guerre et sa durée, sur l’île de Bougainville.
Quant à Lost Rambos, il évoque la guerre en PNG avec ses guerriers, ses pacificateurs et ses victimes. La mort n’est pas tenue à l’écart de la vie des Océaniens. Deux films lui donnent une place importante Vapnierka, mais aussi From Music to Silence où un harpiste accompagne les mourants. Mais ce musicien fait aussi sourire les nourrissons et aide à la guérison des malades.
Les femmes jouent un rôle primordial dans les sociétés océaniennes comme au sein du FIFO. Dans le film Mereta : How Mum Decolonised The Screen, Mereta Mita est la personnalité qui incarne à la fois la lutte pour les droits des femmes et la lutte pour les droits des Māori en Nouvelle-Zélande. Les violences que subissent les femmes en Océanie se retrouvent dans Bombardées (Nouvelle Calédonie) alors que Ruahine : Stories in Her Skin montre l’univers traditionnel des femmes.
L’environnement est un thème aujourd’hui universel. Le FIFO qui s’en fait l’écho depuis des années le met en avant avec Blue Boat. Bateaux de pêche pirates et fonds marins détruits y sont liés au problème de la pauvreté de certains pays. Eating up Easter – Haka Puai Te Kainga, quant à lui, nous emmène à l’île de Pâques pour aborder le sujet des déchets et de leur traitement.
Des portraits sont présents, une femme (Merata : How Mum Decolonized The Screen). Un enfant (In My Blood It Runs). Des hommes (The Australian Dream et From Music to Silence).

À l’autre bout de la guerre
(2018 – 90 min – France)
Version française, sous-titrée en anglais
Réalisation : Charles-Antoine de Rouvre
Production : Zéta Production, Bleu Lagon, France Télévisions

Blue Boat
(2019 – 52 min – Nouvelle-Calédonie, France)
Version française, sous-titrée en anglais
Réalisation : Dominique Roberjot, Christine Della-Maggiora
Production : Latitude 21 Pacific

Bombardées
(2019 – 52 min – Nouvelle-Calédonie)
Version française, sous-titrée en anglais
Réalisation : Florence d’Arthuys
Production : Têtemba Productions, aaa production, NC La 1ère, Caledonia

Eating Up Easter – Haka Puai Te Kainga
(2018 – 77 min – Île de Pâques, Hawaii)
Version anglaise, sous-titrée en français
Réalisation : Sergio M. Rapu
Production : Mara Films LLC, Kartemquim Films, Pacific Islanders in Commnication

From Music Into Silence
(2018 – 72 min – Australie)
Version anglaise, sous-titrée en français
Réalisation : Farshid Akhlaghi
Production : Butterfly Media

In My Blood It Runs
(2019 – 85 min – Australie)
Version anglaise et aborigène, sous-titrée en anglais et en français
Réalisation : Maya Newell
Production : Closer Productions

Lost Rambos
(2019 – 23 min – Australie)
Version anglaise, sous-titrée en français
Réalisation : Chris Phillips
Production : Pursekey Production

Merata : How Mum Decolonized The Screen
(2018 – 84 min – Nouvelle-Zélande)
Version anglaise, sous-titrée en français
Réalisation : Heperi Mita
Production : Chelsea Winstanley

Ophir
(2019 – 97 min – Royaume-Uni, France)
Version anglaise, sous-titrée en français
Réalisation : Alexandre Berman, Olivier Pollet
Production : Arsam International, Fourth World Films, Kristian Lasslett

Ruahine : Stories In Her Skin
(2019 – 40 min – Nouvelle-Zélande)
Version anglaise, sous-titrée en français
Réalisation : Hiona Henare
Production : Brown Bitty Pictures, Muaūpoko Trial Authority

Rurutu, terre de ‘umuai
(2018 – 52 min – Polynésie française)
Version française, sous-titrée en anglais
Réalisation : Virginie Tetoofa
Production : Ahi Company, France Télévisions

The Australian Dream
(2019 – 105 min – Australie)
Version anglaise, sous-titrée en français
Réalisation : Daniel Gordon
Production : Nick Batzias, John Battsek, Virginia Whitwell, Sarah Thomson

Vapnierka
(2019 – 59 min – Nouvelle-Zélande)
Version anglaise, sous-titrée en français
Réalisation : Fiona Apanui-Kupenga
Production : Te Amokura Production

Cet événement est organisé avec le soutien de la Polynésie française