La ministre de la Modernisation de l’administration, en charge du numérique, Tea Frogier, a prononcé, un discours, jeudi matin, lors de l’ouverture au public du Digital festival Tahiti, à la Présidence, en présence notamment du Président Edouard Fritch, du Haut-commissaire, René Bidal, de plusieurs membres du gouvernement, et du président de l’association Digital festival Tahiti, Olivier Kressmann.
« Le ‘tout digital‘ est dorénavant la norme. Aussi, la Polynésie française s’est-elle engagée, avec son administration, sur la voie de la transformation numérique, en définissant son Schéma Directeur d’Aménagement du Numérique (SDAN) et en élaborant, avec l’ensemble des acteurs et partenaires du numérique, son Plan d’actions baptisé SMART Polynesia », a indiqué la ministre.
Rappelant les défis liés à la Polynésie française, avec 118 îles réparties sur une surface maritime de 5,5 millions Km², soit une superficie comparable à celle de l’Europe, la ministre a aussi insisté sur le fait qu’il ne fallait pas perdre de vue le facteur humain dans la transformation numérique.
Fin 2018, le câble Natitua, d’un coût de 6,5 milliards Fcfp permettra aux populations des Tuamotu et des Marquises d’accéder au Haut débit. Et, d’ici la fin 2019, le câble Manatua reliant Tahiti-Cook-Samoa, pour un coût de 5 milliards Fcfp, permettra de sécuriser les liaisons de la Polynésie française avec l’extérieur et de rendre le câble Honutea économiquement viable.
« Parce que notre ambition est de faire de la Polynésie française une société numérique performante et humaine, qui permette à tous les citoyens d’accéder à leurs droits, de s’approprier les usages et potentialités numériques, nous veillerons à ce que l’usager demeure au centre de la démarche de la e-administration, avec, à terme 100 % de numérisation des démarches », a expliqué la ministre.
Dans cette optique, le Pays s’attache tout à la fois à simplifier et numériser l’action publique au quotidien qu’à créer, en back office, les infrastructures technologiques voulues pour introduire de la fluidité dans le partage d’informations entre administrations.

 

Celles-ci doivent en effet pouvoir échanger des données de manière sécurisée, créer des démarches dématérialisées en quelques minutes, de façon à permettre à chaque citoyen d’accéder aux services publics de façon extrêmement simple. Au final, le numérique dans l’administration va permettre d’apporter davantage de services publics à la population et surtout des services plus proches d’eux, en ayant pour objectif plus de simplicité, de sécurité et d’innovation.

« L’humain reste le premier acteur de la transformation numérique publique. Nous devons en effet nous garder d’une transformation numérique purement technologique alors qu’elle est avant tout organisationnelle, culturelle et donc humaine », a indiqué la ministre. Plusieurs intervenants extérieurs, spécialistes de ces thématiques, sont, par ailleurs, invités à cet évènement : Stéphane Distinguin, président de la grande école de numérique, Paul Duan, fondateur de Bob Emploi, ou encore Siret Schutting responsable du programme Cybernetica de l’Estonie

« Aujourd’hui, la question n’est pas de savoir quand la transformation de l’Intelligence Artificielle impactera notre administration. Cette transformation, je l’affirme, aura lieu et nous nous emploierons, dans le cadre du quinquennat en cours, à mettre notre administration en capacité de s’y préparer et d’en faire une réalité. La transformation numérique de l’action publique polynésienne est en route et nous sommes fiers d’en être les acteurs »,  a souligné la ministre. Les différents stands situés sous le chapiteau de la Présidence sont ouverts au public jusqu’à samedi à la mi-journée.