Deezer, Spotify, Pandora: les sites de musique en streaming sont magiques. On peut y \u00e9couter de la musique \u00e0 l\u2019infini pour un abonnement d\u00e9risoire voire inexistant. Apr\u00e8s 10 ans d’iTunes, l\u2019industrie de la musique est face \u00e0 un nouveau bouleversement. Les sites de streaming explosent, mais les artistes gagneront-ils un jour de l\u2019argent avec?<\/p>\n
Le New York Times s’interroge. Les r\u00e9mun\u00e9rations actuelles des artistes, proportionnelles au nombre d\u2019\u00e9coutes de leurs morceaux \u2013plus le morceau est \u00e9cout\u00e9, plus l\u2019artiste gagne de l\u2019argent\u2013 sont pour l’instant extr\u00eamement faibles. Les sites de musique en streaming reversent tr\u00e8s peu aux maisons de disques, qui elles-m\u00eame reversent tr\u00e8s peu aux artistes.<\/p>\n
Le New York Times prend l\u2019exemple de Zoe Keating, violoncelliste californienne:<\/p>\n
\u00abSur Pandora, ses chansons ont \u00e9t\u00e9 \u00e9cout\u00e9es plus de 1,5 million de fois en six mois et elle a gagn\u00e9 1.652,74 dollars (1.225 euros). Sur Spotify, 131.000 \u00e9coutes l’an dernier lui ont procur\u00e9 \u00e0 peine 547,71 dollars (406 euros) soit une moyenne de 0,42 cent (0,3 euro) par \u00e9coute.\u00bb<\/p>\n
C\u2019est peu. A moins d\u2019\u00eatre PSY, qui a d\u00e9j\u00e0 g\u00e9n\u00e9r\u00e9 avec son tube Gangnam Style 8 millions de dollars sur Youtube pour 1,2 milliard de vues (soit 0,6 cent la vue), ce mod\u00e8le ne semble pas viable pour un artiste qui n’est pas num\u00e9ro un du hit-parade.<\/p>\n
Pourtant, il devient majoritaire dans certains pays comme en Su\u00e8de o\u00f9 \u00able streaming repr\u00e9sente 57% des revenus de la musique et 90% du march\u00e9 num\u00e9rique, alors que ce mod\u00e8le n’existait pas il y a quatre ans\u00bb, pr\u00e9cise Le Monde.<\/p>\n
Sur le site du journal Pitchfork, deux musiciens s\u2019interrogeaient en novembre 2012 sur leur avenir, et ne semblaient pas tr\u00e8s optimistes:<\/p>\n
\u00abAujourd’hui, pour la plupart d\u2019entre nous, il n’est plus possible de gagner un salaire, m\u00eame modeste, avec nos disques.\u00bb<\/p>\n
D\u2019apr\u00e8s leur calcul, \u00abpresser 1.000 singles en 1988 donnait un potentiel de gain \u00e9quivalent \u00e0 plus de 13 millions d\u2019\u00e9coutes en streaming en 2012\u00bb.<\/p>\n
Pour Donald S.Passman, avocat sp\u00e9cialis\u00e9 en musique et \u00e9crivain interrog\u00e9 par le New York Times, nous sommes en phase de transition. Plus le nombre d\u2019abonn\u00e9s aux plateformes de streaming continuera d\u2019augmenter, plus les artistes seront r\u00e9mun\u00e9r\u00e9s. C\u2019est le \u00abprocessus typique observ\u00e9 \u00e0 chaque fois qu\u2019une nouvelle technologie\u00bb fait son entr\u00e9e sur le march\u00e9:<\/p>\n
\u00abQuand les CD ont \u00e9t\u00e9 introduits, les artistes ne gagnaient pas beaucoup d\u2019argent non plus. [..] Et puis quand c’est devenu la norme, le pourcentage revers\u00e9 aux artistes a lui aussi augment\u00e9. C\u2019est ce qui va se passer ici.\u00bb<\/p>\n