Depuis lundi, cinq artistes graffeurs locaux s\u00e9lectionn\u00e9s pour le festival international du graffiti Ono\u2019u<\/b>\u00a0s\u2019activent sur des postes \u00e9lectriques de Papeete pour les mettre en couleurs. Le public sera invit\u00e9 \u00e0 la fin du mois d’avril et en collaboration avec Polyn\u00e9sie 1re \u00e0 choisir son artiste coup de c\u0153ur. Il s’agit d’un pr\u00e9ambule au festival et au concours international d\u2019art graffiti des 10 et 11 mai prochains sur la place To\u2019ata. Les cinq artistes locaux s\u00e9lectionn\u00e9s pour repr\u00e9senter la Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise lors des battles de graff face aux artistes venus du monde entier, travaillent sur des postes \u00e9lectriques en centre ville, gr\u00e2ce \u00e0 un partenariat avec EDT.<\/p>\n
Sur ces espaces limit\u00e9s de mobilier urbain, les organisateurs du festival Ono\u2019u ont propos\u00e9 aux cinq artistes de laisser libre cours \u00e0 leur imagination<\/b>\u00a0color\u00e9e. \u00abIl s\u2019agit d\u2019une action locale in\u00e9dite de promotion de l\u2019art contemporain urbain en ville. L\u2019objectif est de d\u00e9montrer que le graffiti peut contribuer \u00e0 l\u2019embellissement de la ville\u00bb soulignent des repr\u00e9sentants de Tahiti Nouvelle g\u00e9n\u00e9ration, organisateurs du festival Ono\u2019u. Jusqu\u2019\u00e0 vendredi prochain, c\u2019est aussi l\u2019occasion de d\u00e9couvrir les artistes locaux : Abuz, Cronos, HTJ, Jops et Tahe en pleine s\u00e9ance de travail et de discuter directement avec eux pendant leur performance. L\u2019art est sur le trottoir, il faut en profiter.<\/p>\n
HTJ : le street art plut\u00f4t que le graff<\/b>
\nA 30 ans, HTJ pour Hell Ton Jonh a d\u00e9j\u00e0 pass\u00e9 la moiti\u00e9 de sa vie \u00e0 pratiquer le graffiti. Graphiste patent\u00e9 aujourd\u2019hui, il reconna\u00eet n\u00e9anmoins que sa pratique graphique a \u00e9volu\u00e9 naturellement vers la peinture, avec une sp\u00e9cialit\u00e9 av\u00e9r\u00e9e et d\u00e9lib\u00e9r\u00e9ment choisie pour le street art. Il a d\u2019ailleurs d\u00e9laiss\u00e9 les bombes de couleurs pour les pinceaux. \u00abJ\u2019ai des commandes pour \u00e7a et j\u2019expose une fois par an \u00e0 la galerie Winkler pour faire conna\u00eetre mon travail\u00bb. Pour ce travail en pleine rue, devant le restaurant Mac Do de Papeete, HTJ est parti au feeling \u00e0 partir de l\u2019\u00e9l\u00e9ment central de son \u0153uvre en gestation, \u00e0 partir d\u2019un tiki \u00e0 \u0153il de cyclope. Beaucoup de couleurs vives dans ce travail. HTJ assure que sa performance en live va durer au moins jusqu\u2019\u00e0 ce soir, alors si vous voulez le voir \u00e0 l\u2019\u0153uvre avec ses pinceaux, c\u2019est le moment.<\/p>\n
CRONOS : artiste en dilettante<\/b>
\nC\u2019est au lyc\u00e9e que Cronos d\u00e9marre le graffiti et qu\u2019il s\u2019y d\u00e9couvre un certain talent. Depuis ce temps-l\u00e0, il pratique r\u00e9guli\u00e8rement mais plus comme un passe-temps que comme une profession. N\u00e9anmoins \u00e0 29 ans, cette passion pour le graffiti ne l\u2019a pas abandonn\u00e9, bien au contraire. \u00abJ\u2019ai fait des graffitis sur la Route des plaines, dans les skate-parks et dans des endroits cach\u00e9s\u00bb admet-il \u00e9galement. Pour cette performance dans le cadre du festival, Cronos s\u2019est vu attribuer le poste \u00e9lectrique situ\u00e9 \u00e0 l\u2019arri\u00e8re du CESC. Depuis lundi, sa performance graphique, en cours d\u2019\u00e9laboration, visible de la rue lui attire pas mal d\u2019interruption. \u00abCe sera fini mercredi soir au plus tard. Je n\u2019ai pas donn\u00e9 de nom \u00e0 cette composition qui est partie compl\u00e8tement au feeling. J\u2019avais juste choisi les couleurs comme fil conducteur principal\u00bb.<\/p>\n
\nArtiste graffeur et peintre d\u2019int\u00e9rieur depuis 8 ans, Jops est un professionnel qui a fait de sa passion un m\u00e9tier. A 32 ans, Jops pratique les bombes depuis longtemps. \u00abJ\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 t\u00e2tonner \u00e0 l\u2019\u00e2ge de 18 ans, maintenant c\u2019est mon gagne-pain. Je ne vis que de \u00e7a\u00bb. En d\u00e9pit de r\u00e9alisations fines au pinceau pour des peintures murales int\u00e9rieures repr\u00e9sentant des ambiances zen selon les exigences des clients, Jops a gard\u00e9 un pied engag\u00e9 dans le graff. C\u2019est \u00e0 lui que l\u2019on doit le graffiti repr\u00e9sentant la charrette des politiques polyn\u00e9siens sur la RDP, cr\u00e9\u00e9 il y a trois ans. \u00abCe festival c\u2019est l\u2019occasion inesp\u00e9r\u00e9e de mesurer mon travail avec ce qui se fait ailleurs, \u00e0 l\u2019international\u00bb dit Jops qui a l\u2019intention d\u2019aller t\u00e2ter le terrain aux Etats-Unis. \u00abCe sera une nouvelle connexion vers d\u2019autres projets\u00bb.<\/div>\n