{"id":5207,"date":"2019-05-03T11:47:52","date_gmt":"2019-05-03T21:47:52","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/dpam\/?p=5207"},"modified":"2019-05-03T13:09:29","modified_gmt":"2019-05-03T23:09:29","slug":"la-surpeche-menace-la-survie-des-oceans","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/dpam\/2019\/05\/03\/la-surpeche-menace-la-survie-des-oceans\/","title":{"rendered":"La surp\u00eache menace la survie des oc\u00e9ans"},"content":{"rendered":"
Des navires plus grands, des filets plus profonds, des sonars plus efficaces : pour r\u00e9pondre \u00e0 l’app\u00e9tit insatiable pour les poissons, les techniques de p\u00eache ne cessent de s’am\u00e9liorer, au risque de vider la mer d’une partie de ses ressources.<\/p>\n
En 2017, 92,5 millions de tonnes de poissons et de fruits de mer ont \u00e9t\u00e9 captur\u00e9s dans le monde<\/strong><\/span>, soit plus de quatre fois plus qu’en 1950, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).<\/p>\n Cette progression s’explique par l’accroissement de la population, et par une consommation en hausse par habitant.<\/p>\n Mais les ressources de la mer ne sont pas in\u00e9puisables: un pic de captures de poissons a \u00e9t\u00e9 atteint en 1996, selon la FAO et depuis, elles stagnent.<\/p>\n Un tiers des stocks de poissons sont surexploit\u00e9s dans le monde, avertit la FAO. Cela ne signifie pas que les esp\u00e8ces concern\u00e9es peuvent dispara\u00eetre, car un stock de poissons correspond \u00e0 une population dans une zone g\u00e9ographique donn\u00e9e.<\/p>\n En revanche, cette situation peut menacer leur p\u00eache \u00e0 l’avenir. Des stocks surexploit\u00e9s \u00ab\u00a0peuvent tomber \u00e0 des niveaux d’abondance tellement faibles qu’il n’est plus rentable de les p\u00eacher\u00a0\u00bb, explique Didier Gascuel, chercheur et membre du conseil scientifique de l’institut de recherche Ifremer.<\/p>\n \u00ab\u00a0L’histoire des p\u00eaches est une longue fuite en avant: moins il y a de poissons dans la mer, plus on invente des moyens efficaces pour aller les pe\u0302cher\u00a0\u00bb, poursuit-il. (NDLR : C’est le cas de la p\u00eache \u00e9lectrique en particulier)<\/p>\n Aujourd’hui, les chalutiers assurent la moiti\u00e9 des captures mondiales, mais ils ne sont pas toujours s\u00e9lectifs avec leurs filets en forme d’entonnoir.<\/p>\n La situation est pire pour le chalutage de fond: le filet est lest\u00e9, une technique critiqu\u00e9e par des ONG. \u00ab\u00a0On laboure le fond des oc\u00e9ans pour p\u00eacher des poissons sans distinction, avec un impact sur les coraux, les \u00e9ponges…\u00a0\u00bb, critique Fr\u00e9d\u00e9ric Le Manach, de l’association Bloom a\u0300 l’origine d’une campagne contre la p\u00eache en eaux profondes, interdite par l’Union europ\u00e9enne en 2016.<\/p>\n La palangre<\/strong> – une ligne avec des milliers d’hamec\u0327ons qui peuvent aussi attraper oiseaux ou tortues – ou les dispositifs de concentration de poissons (DCP)<\/strong> sont aussi mises \u00e0 l’index.<\/p>\n – Quotas n\u00e9cessaires –<\/strong><\/p>\n L’UE a carr\u00e9ment interdit la p\u00eache \u00e9lectrique a\u0300 partir de 2021, une pratique controvers\u00e9e effectu\u00e9e principalement par les Pays-Bas. C’est \u00ab\u00a0un nouveau coup dur pour les p\u00eacheurs n\u00e9erlandais (qui) re\u0301duit a\u0300 n\u00e9ant les perspectives d’avenir de leurs entreprises\u00a0\u00bb, s’affole VisNed, principale organisation de p\u00eacheurs du pays.<\/p>\n Face a\u0300 la surexploitation, ONG et scientifiques plaident pour une p\u00eache plus raisonn\u00e9e. \u00ab\u00a0La p\u00eache est un enjeu de s\u00e9curit\u00e9 alimentaire\u00a0\u00bb, en particulier dans des pays pauvres, rappelle Franc\u0327ois Chartier, en charge du dossier chez Greenpeace.<\/p>\n Les p\u00eaches sont r\u00e9gul\u00e9es au niveau des pays, de l’Union europ\u00e9enne ou encore d’organisations r\u00e9gionales de gestion des p\u00eaches (ORGP). Mais \u00ab\u00a0il est difficile de faire adopter des mesures rigoureuses\u00a0\u00bb au sein de ces derni\u00e8res, vu le poids des industries de la p\u00eache, de\u0301plore Franc\u0327ois Chartier.<\/p>\n Re\u0301duire la flotte n’est qu’une partie de la solution alors que les navires restants sont de plus en plus puissants. \u00ab\u00a0Il faut limiter la capture et mettre en place des quotas\u00a0\u00bb, ass\u00e8ne Didier Gascuel.<\/p>\n Pour les ONG, il faut lutter contre la p\u00eache ill\u00e9gale, les subventions encourageant la surp\u00eache, remettre en cause la p\u00eache minoti\u00e8re qui sert a\u0300 nourrir d’autres animaux, promouvoir les m\u00e9thodes de p\u00eache passives (casiers, filets fixes…), mettre en place des aires marines prot\u00e9g\u00e9es, cr\u00e9er des labels plus stricts, soutenir les p\u00eacheries permettant aux stocks de se reconstituer et qui cr\u00e9ent des emplois…<\/p>\n \u00ab\u00a0R\u00e9cup\u00e9rer les stocks surexploit\u00e9s permettrait d’augmenter la production d’environ 25%\u00a0\u00bb, indique Manuel Barange, de la FAO, a\u0300 l’AFP.<\/p>\n Le changement climatique risque de ne pas arranger les choses. Il \u00ab\u00a0va provoquer une certaine redistribution dans les stocks de poissons\u00a0\u00bb et il est \u00e0 craindre que \u00ab\u00a0les r\u00e9gions tropicales et les petits Etats insulaires doivent probablement faire face aux impacts les plus n\u00e9gatifs, tandis que les r\u00e9gions polaires b\u00e9n\u00e9ficieront d’augmentations\u00a0\u00bb, avertit Manuel Barange.<\/p>\n D\u00e9p\u00eache de l’AFP – Agence France Presse<\/strong><\/p>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div>\n<\/div> Illustration AFP<\/strong> : La p\u00eache \u00e9lectrique est une nouvelle m\u00e9thode qui a des effets d\u00e9vastateurs sur les ressources.<\/p>\n<\/div> Des milliers de bateaux de p\u00eache partent en mer le 16 septembre 2015 \u00e0 Ningbo, en Chine, apr\u00e8s un moratoire de trois mois et demi dans la mer de Chine orientale. Photo : Getty Images \/ ChinaFotoPress<\/p>\n<\/div><\/span><\/div>
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