{"id":7960,"date":"2020-04-22T16:30:41","date_gmt":"2020-04-23T02:30:41","guid":{"rendered":"https:\/\/www.service-public.pf\/dpam\/?p=7960"},"modified":"2020-04-22T16:37:12","modified_gmt":"2020-04-23T02:37:12","slug":"point-sur-la-situation-du-thonier-echoue-a-arutua","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.service-public.pf\/dpam\/2020\/04\/22\/point-sur-la-situation-du-thonier-echoue-a-arutua\/","title":{"rendered":"Point sur la situation du thonier \u00e9chou\u00e9 \u00e0 Arutua"},"content":{"rendered":"

Mercredi 2\u00e9 avril 2020 – Le ministre du Logement, en charge des transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou, et le ministre de la Culture, en charge de l\u2019Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu, ont fait un point, mercredi, sur le navire qui s\u2019est \u00e9chou\u00e9 le mois dernier \u00e0 Arutua.<\/p>\n

Le navire chinois \u00ab\u00a0Shen Gang Shun 1\u00a0\u00bb s\u2019est en effet \u00e9chou\u00e9 le 21 mars dernier sur le platier r\u00e9cifal ouest de l\u2019atoll de Arutua, avec 250 tonnes de carburant \u00e0 bord, 15 tonnes de poissons et 62 tonnes d\u2019app\u00e2ts, selon les indications fournies par l\u2019armateur.<\/p>\n

Le manque d\u2019informations pr\u00e9cises et l\u2019absence d\u2019expertise a conduit la Polyn\u00e9sie fran\u00e7aise \u00e0 diligenter sa propre mission d\u2019expertise qui s\u2019est rendue sur place en avion le 18 avril dernier avec six personnes\u00a0: un agent de la Direction de l\u2019Environnement (DIREN) \u00e9quip\u00e9 d\u2019un drone, deux plongeurs, un ing\u00e9nieur et un technicien sp\u00e9cialis\u00e9 d\u2019une soci\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e ainsi qu\u2019un expert d\u2019une autre soci\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e mandat\u00e9e – et qui agit d\u00e9j\u00e0 sur le d\u00e9mant\u00e8lement du thonier \u00e9chou\u00e9 \u00e0 Marutea Nord.<\/p>\n

L\u2019\u00e9quipe a pu constater que le navire est stable, totalement pos\u00e9 sur le r\u00e9cif entre deux failles. Le talon du navire est pos\u00e9 sur le r\u00e9cif et une fissure a \u00e9t\u00e9 constat\u00e9e de laquelle s\u2019est tr\u00e8s vraisemblablement \u00e9chapp\u00e9 du carburant. Une forte odeur de carburant se fait sentir \u00e0 150 m\u00e8tres autour du bateau. Cinq pr\u00e9l\u00e8vements d\u2019eau de mer ont \u00e9t\u00e9 effectu\u00e9s \u00e0 diff\u00e9rents endroits autour du navire, qui doivent \u00e0 pr\u00e9sent \u00eatre analys\u00e9s.<\/p>\n

Le drone a permis de constater qu\u2019il y a une zone du r\u00e9cif noircie longue de plusieurs dizaines de m\u00e8tres. Il n\u2019est pas possible en l\u2019\u00e9tat de dire si ces constatations, qui n\u2019ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9tect\u00e9es sur les images du drone qu\u2019au retour \u00e0 Tahiti, r\u00e9sultent de l\u2019\u00e9chouement et sont un effet direct d\u2019une pollution ou de la prolif\u00e9ration d\u2019algues brunes sur le platier sous l\u2019effet du choc.<\/p>\n

Outre 250 tonnes de carburant, figurent \u00e9galement d\u2019autres produits dangereux et polluants\u00a0: 22 bouteilles de 20 kg de R22 (le fr\u00e9on n\u00e9cessaire aux chambres froides), de grosses quantit\u00e9s de piles et de peinture. Le stock de poisson a entam\u00e9 sa d\u00e9composition, de sorte que l\u2019\u00e9quipe n\u2019a pas pu descendre dans les cales \u00e0 poisson en raison de la saturation de l\u2019atmosph\u00e8re en CO2. Des pr\u00e9l\u00e8vements ont \u00e9t\u00e9 effectu\u00e9s depuis l\u2019ouverture de la cale \u00e0 poisson dans laquelle se trouvent environ 70 tonnes de poissons, prises et app\u00e2ts confondus.<\/p>\n

Le ressac et la faible profondeur d\u2019eau sous la coque interdisent toute op\u00e9ration consistant \u00e0 colmater par l\u2019ext\u00e9rieur la br\u00e8che ouverte par le safran. Le navire p\u00e8se 500 tonnes. La situation est techniquement compliqu\u00e9e, mais elle est d\u00e9sormais plus claire. A l\u2019instar de l\u2019op\u00e9ration de Marutea Nord, l\u2019op\u00e9ration d\u2019Arutua s\u2019annonce complexe et lourde. Il ressort des \u00e9changes avec les experts qui ont particip\u00e9 \u00e0 la mission, qu\u2019il faut envisager plusieurs phases, la plus urgente \u00e9tant de limiter les effets de la pollution, puis d\u2019extraire le plus rapidement possible les mati\u00e8res dangereuses.<\/p>\n

Trois \u00e9tapes ont \u00e9t\u00e9 sugg\u00e9r\u00e9es\u00a0lors de cette premi\u00e8re approche :<\/strong><\/p>\n

La premi\u00e8re \u00e9tape serait mise en place d\u2019un barrage filtrant pour limiter la pollution du lagon<\/strong>. Cette premi\u00e8re \u00e9tape, sous r\u00e9serve de la disponibilit\u00e9 des barrages flottants, pourrait \u00eatre install\u00e9e en deux jours et n\u00e9cessiterait 48h \u00e0 72h de pr\u00e9paration. Il faut prendre en consid\u00e9ration que le lagon d\u2019Arutua n\u2019est accessible \u00e0 aucun navire, ni barge.<\/p>\n

La deuxi\u00e8me \u00e9tape serait l\u2019extraction de la cargaison de poissons en putr\u00e9faction ainsi que les mati\u00e8res dangereuses et polluantes<\/strong> (bonbonnes de fr\u00e9on, piles, batteries et peinture). Les experts estiment entre 3\u00a0et 4 semaines le d\u00e9lai n\u00e9cessaire pour monter l\u2019op\u00e9ration, rassembler les mat\u00e9riels, et la d\u00e9ployer sur place. Une fois op\u00e9rationnelle, ils estiment qu\u2019il faudra entre 3 et 4 semaines pour extraire la cargaison. Il y aura 70 tonnes de poissons en putr\u00e9faction \u00e0 extraire \u00e0 la main. Compte tenu de la concentration en CO2, potentiellement en ammoniac, les \u00e9quipes ne pourront pas rester plus de deux heures dans la cale, m\u00eame \u00e9quip\u00e9es de masques et scaphandres adapt\u00e9s. Il faut pr\u00e9voir un roulement. Il faudra \u00e9galement extraire 62 tonnes d\u2019app\u00e2ts encore en carton. Lors de cette phase, les experts sugg\u00e8rent \u00e9galement d\u2019extraire des cales les huiles du navire, et de les entreposer dans des cubitainers sur le pont du thonier, pour \u00e9carter tout risque de pollution, dans l\u2019attente de pouvoir les \u00e9vacuer lors de la phase suivante.<\/p>\n

La troisi\u00e8me \u00e9tape portera sur l\u2019extraction du carburant, sachant qu\u2019il y a 250 tonnes de carburant \u00e0 bord.<\/strong><\/p>\n

Se posera ensuite la question du sort de l\u2019\u00e9pave, son d\u00e9s\u00e9chouement et\/ou de son d\u00e9mant\u00e8lement. Mais au moins d\u2019ici l\u00e0, la cargaison, et l\u2019ensemble des fluides dangereux \u00e0 bord de ce navire ne repr\u00e9senteront plus de risque de pollution pour l\u2019environnement. Dans un d\u00e9lai de 12 \u00e0 15 jours les experts seront en situation de proposer des options techniques pr\u00e9cises, leur faisabilit\u00e9 et leur chiffrage.<\/p>\n

Le Pays a d\u2019ores et d\u00e9j\u00e0 engag\u00e9 les proc\u00e9dures et sommations n\u00e9cessaires en justice, y compris pour la d\u00e9tention d\u2019esp\u00e8ces prot\u00e9g\u00e9es. Les armateurs, qu\u2019ils soient locaux ou \u00e9trangers, doivent assumer leurs responsabilit\u00e9s.<\/p>\n<\/div>

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Le ministre en charge du transport interinsulaire et le ministre de l’environnement ont donn\u00e9 une conf\u00e9rence de presse conjointe pour faire le point sur la situation du thonier chinois \u00e9chou\u00e9 \u00e0 Arutua apr\u00e8s la mission d’expertise diligent\u00e9e par le pays vendredi 18 avril 2020.<\/p>\n<\/div>

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Le drone a permis de constater qu\u2019il y a une zone du r\u00e9cif noircie longue de plusieurs dizaines de m\u00e8tres sur le flan gauche du thonier. Il n\u2019est pas possible en l\u2019\u00e9tat de dire si ces constatations, qui n\u2019ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9tect\u00e9es sur les images du drone qu\u2019au retour \u00e0 Tahiti, r\u00e9sultent de l\u2019\u00e9chouement et sont un effet direct d\u2019une pollution ou de la prolif\u00e9ration d\u2019algues brunes sur le platier sous l\u2019effet du choc. Il a aussi constat\u00e9 une zone de blanchiment des coraux dans le prolongement de la proue du navire.
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Le talon du bateau est enti\u00e8rement pos\u00e9 sur le r\u00e9cif. Le choc a enfonc\u00e9 le safran et probablement endommag\u00e9 les r\u00e9servoirs arri\u00e8res. La faible profondeur d’eau et le ressac permanent rendent quasi impossible une colmatage de la br\u00e8che par l’ext\u00e9rieur.<\/p>\n<\/div>

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