Le service de l’artisanat traditionnel a organisé une formation sur l’atoll de Ahe dans l’archipel des Tuamotu-Gambier, à la demande de l’association Tamariki Hinapoevai, dirigée par Mme Célestine MAIFANO. Cette formation portant sur les savoir-faire en matière de confection de bijoux traditionnels en coquillages, avait pour objectif de favoriser l’insertion professionnelle des artisans de l’île en leur donnant des bases solides pour exercer le métier de bijoutier traditionnel.

Ce stage s’est tenu du 3 au 14 avril, au village de Tenukupara sur l’atoll de Ahe, et a été dispensé par Mme Mareva ORBECK, artisane experte et formatrice en bijouterie traditionnelle disposant de l’agrément ‘Ihi rima’ī mā’ohi. Elle est notamment reconnue depuis plus de 18 ans pour son talent, sa créativité et ses multiples œuvres traditionnelles à base de nī’au blanc.

La particularité de son approche est de se concentrer sur les coquillages de plage, cassés ou non, et d’utiliser leurs multiples formes et couleurs une fois nettoyés pour créer des compositions originales et élégantes. Les stagiaires ont ainsi commencé par repérer ces coquillages et par le ramassage de la matière première.

La première partie de ce stage, qui a rassemblé 22 artisans résidents sur l’atoll, s’est poursuivie par la sensibilisation à la sécurité, avec le port des équipements de protection individuel afin qu’ils soient parés à utiliser le touret à meuler, outil indispensable des bijoutiers. Par la suite, Mme ORBECK a confectionné des couronnes de tête, sous l’œil attentif des élèves, avant de leur apprendre le tri, le calibrage, le perçage et le décapage des coquillages sur le touret. Après avoir assimilé ces différentes étapes, place à l’apprentissage des techniques de tressage du nī’au blanc, souvent utilisé comme base pour les accessoires en coquillages.

La seconde partie de la formation étant axée sur la pratique, le challenge pour les artisans a été de devoir présenter trois couronnes de coquillages réalisées par leurs soins et avec leur touche personnelle. Ce travail a permis aux stagiaires de mettre en pratique les techniques apprises et pour la formatrice d’évaluer la qualité du travail fourni.

Pour couronner ces 10 jours de formation, une exposition-vente a été organisée à la mairie de Ahe, où les stagiaires ont présenté les trois couronnes de tête réalisées ainsi que des modèles de ras de cou en patiki et matamimi, des bracelets, des bagues tressées sur du nī’au, des accessoires divers pour les chapeaux en nī’au ou en kere, des vases ou encore des lustres ornés de coquillages. Des créations qui illustrent avec brio tout le travail effectué et les compétences acquises par les artisans.

     

Les articles similaires :