Firmin Timau suit le même chemin que son père. D’abord chef de chantier en maçonnerie comme lui, puis sculpteur comme lui ! À Tahuata, l’île dont il vient, la sculpture est un art qui s’apprend en regardant.

C’est à côté de sa maison de Punaauia qu’il a installé son atelier. Là qu’il fait bouillir les os pour les débarrasser de toutes leurs impuretés, qu’il les fait sécher au soleil et qu’il les sculpte pour en faire de la décoration ou des bijoux. Firmin Timau a tout appris en regardant son père. « Sans rien faire, juste observer », précise-t-il. Il a d’abord travaillé pendant dix-sept ans comme chef de chantier en maçonnerie et dirigeait une équipe de quarante gars. Le même métier que son père exerçait autrefois. Et puis la société a fait faillite : « Une chance ! » dit-il aujourd’hui avec le sourire. Il repart chez lui à Tahuata et participe à une formation en gravure avec Éric Marchand, venu spécialement sur l’île pendant deux semaines.

Avec cette formation, Firmin Timau est décidé à se lancer et a opéré une reconversion tout comme son père avant lui. Il revient sur Tahiti, travaille pendant un mois dans le bâtiment et avec son salaire achète son premier matériel. « Tout ce que je faisais était tordu ! rigole-t-il. Ce n’était pas facile. Je vendais sur les marchés aux puces tous les week-ends. La galère ! Et petit à petit je me suis amélioré. » Est-il devenu un professionnel ? Firmin refuse d’utiliser ce terme : « On travaille tous les jours, on n’est jamais un professionnel. »

Mais il est aujourd’hui un sculpteur reconnu et apprécié : les élèves du Centre des métiers d’art sont nombreux à demander un stage chez lui. Il en attend deux pour les jours prochains. Et surtout il expose désormais dans les salons et festivals polynésiens ou marquisiens à l’étranger.

France, Rapa Nui, États-Unis… Firmin Timau part régulièrement pour y vendre ses créations. Et le succès est au rendez-vous : le public apprécie ses pièces travaillées, aux symboles marquisiens à interpréter. Pas question de proposer des pièces sans signification, le sculpteur se plonge dans les livres spécialisés pour trouver l’inspiration et proposer une histoire. Famille, richesse, voyage, protection, sagesse, longévité… Chacun choisit selon ses besoins et ses envies. Firmin Timau exposera au salon de Noël de Mamao et au marché de Noël de Papeete autour de la cathédrale et, en février, il retournera en France pour un festival marquisien. Ainsi, au plaisir de sculpter s’ajoute celui de parler de sa culture et de la partager.

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