La CDC (Caisse des dépôts et consignations) et l’ACSEL (l’association de l’économie numérique) viennent de rendre publics les résultats du 3ème baromètre de la confiance des Français dans le numérique. Cette étude réalisée par l’IDATE a pour objet d’appréhender les leviers de la confiance dans les services numériques, en interrogeant les internautes français sur leurs pratiques dans 4 grands domaines: l’e-administration, la banque, le e-commerce et les réseaux sociaux. Cette nouvelle édition qui a bénéficié du concours de la CNIL sur les aspects relatifs à la vie privée, confirme une maturité dans les usages numériques et une préoccupation croissante des français sur la question des données personnelles.
Les principales tendances qui ressortent du 3ième baromètre
- Globalement, un tassement des usages à des niveaux élevés avec désormais près de 90% des internautes français qui utilisent des services d’e-administration, de banque en ligne ou de e-commerce, et 77% les réseaux sociaux ;
- un niveau de confiance stable dans ces différents univers à l’exception notable de l’e-administration qui perd 10 points depuis la dernière édition. Elle se retrouve ainsi à un niveau de confiance de 69 %, désormais derrière la banque qui reste à 76% mais toujours devant le e-commerce à 53% (- 3 points). Ce niveau demeure en revanche toujours faible pour les réseaux sociaux avec seulement 32% des internautes ;
- une complexification de la vie numérique : signe de l’augmentation croissante des identités numériques, un internaute français dispose en moyenne de 16,4 comptes en ligne (contre 12 en 2010, et 13,6 en 2011) et 43% d’entre eux se disent gênés par la gestion des mots de passe.
Une sensibilité forte aux données personnelles
C’est l’un des enseignements importants de cette nouvelle édition. La protection des données personnelles apparaît comme une source de préoccupation importante pour les internautes français dans leurs pratiques numériques, tous domaines confondus.
- La conservation des données personnelles constitue l’un des sujets les plus sensibles : 92% jugent important qu’elle soit limitée dans le temps. Ce résultat fait d’ailleurs écho à la consultation lancée récemment par la CNIL auprès des internautes à propos du droit à l’oubli numérique ;
- La géolocalisation est également un sujet majeur de préoccupation des Français : 75% disent la refuser ;
- L’utilisation abusive des données est citée en moyenne par plus de 40% des Français comme un risque perçu dans les domaines de l’e-administration, la banque en ligne et l’e-commerce. 52% des utilisateurs de réseaux sociaux manifestent quant à eux des craintes sur l’accès éventuel de tiers à leurs données.
Deux sujets soulèvent des questions nouvelles chez les utilisateurs:
- Le cloud : seuls 34% déclarent avoir confiance en l’hébergement en ligne. Les craintes qui ressortent sont en premier lieu liées à un usage abusif possible des données personnelles (57%), à l’éventuelle perte des données ensuite (52%), et à leur consultation par un tiers (48%).
- La publicité : bien qu’une faible majorité des internautes aient conscience que leurs données puissent être utilisées à des fins publicitaires (55%), certains le craignent (30% des utilisateurs de réseaux sociaux) et ils sont une très large majorité à en être gênés (82%).
Pour se prémunir contre ces risques, les utilisateurs adoptent plusieurs types de stratégies :
- Le refus de communiquer des informations sur leur vie personnelle : seuls 35% acceptent de communiquer des informations sur « leur vie personnelle », contre 49% lors de la 1ère vague ;
- Régler avec soin les paramètres de confidentialité : 77% des utilisateurs affirment avoir modifié leurs paramètres de confidentialité sur Facebook.
- Donner de fausses informations : 47% donnent volontairement de fausses informations, dont les 2/3 pour limiter la diffusion d’informations personnelles.
- Protéger son identité par le pseudonymat : 16% se présentent sous un pseudonyme sur les réseaux sociaux.