Le ministre en charge du numérique a présenté au gouvernement le schéma directeur des infrastructures numériques de la Polynésie française. La dématérialisation des services publics de la Polynésie française, en ce qu’elle représente de progrès dans le rapport à l’administré n’est plus aujourd’hui une simple nécessité, mais une obligation et une urgence. La dématérialisation est un des leviers majeurs de la modernisation de l’administration.
Le Service de l’Informatique est un acteur majeur du projet de modernisation et de transformation numérique de l’administration. Ce chantier fondamental, qui impacte l’ensemble des services publics, au-delà des outils techniques, implique en effet une réflexion en profondeur sur la gouvernance du Système d’Information de l’administration et les méthodes de travail.
La gestion dématérialisée des données offre suffisamment de garanties, de sécurité et de facilités, pour organiser l’échange de données non sensibles entre services, voire la mutualisation de la gestion des données communes.
La transformation digitale de l’administration exige des investissements à moyen terme importants mais garantit, en retour, des gains de productivité considérables accompagnés d’une plus grande efficience du service public, surtout dans un territoire aussi morcelé que la Polynésie française.
Le chantier d’adaptation du service informatique aux enjeux de l’e-administration s’articule autour de deux piliers principaux : les infrastructures (réseaux, serveurs et stokage) et l’architecture applicative.
Un schéma directeur d’infrastructures a été élaboré. Il propose un plan d’actions à cinq ans articulé autour de 4 axes stratégiques :
La fiabilisation de la gestion des infrastructures informatiques afin d’assurer une qualité optimale et continue de l’e-administration ;
La qualité et les délais des projets ;
La souplesse et l’agilité d’une infrastructure adaptée aux nouveaux enjeux ;
La sécurisation des accès internes afin de permettre l’ouverture aux citoyens.
Parmi les scénarii proposés pour atteindre la cible, il a été retenu, d’organiser une gestion unifiée et simplifiée du stockage et des serveurs en mode cloud, au sein d’un « Datacenter » et de construire un réseau inter services public très haut débit sécurisé, qui facilitera les échanges entre les administrations et permettra la continuité de l’action gouvernementale en cas de dysfonctionnement grave d’internet.
Cette nouvelle infrastructure et ce réseau très haut débit seront le « socle » pour le développement de l’E-administration qui sera clairement la clé de voûte de la numérisation du Pays.
La gouvernance de la transformation digitale s’appuie sur une commission stratégique, mais aussi sur un Service de l’Informatique, bras opérationnel, réorganisé afin d’assumer le pilotage et garantir la réalisation effective des projets. Un chantier de refonte du bureau des projets a été lancé et des formations ont été dispensées en 2017 afin de garantir à toute l’équipe de conception et développement (26 personnes formées entre 2016 et 2017) une maitrise homogène du socle technique. Cette démarche permet ainsi d’appuyer les méthodes de développement sur les méthodes « agiles ». Un cycle de vie des projets a été formalisé afin de garantir un pilotage efficace, en concordance avec la gouvernance forte.
Le portefeuille de projets est amené à s’étoffer fortement, avec le lancement à venir de nombreux programmes et chantiers d’envergure, dont les programmes de santé publique, de gestion financière et des ressources humaines, ou encore de planification économique, ainsi qu’un portefeuille de 150 applications propres à chaque service.
L’évolution du Service de l’Informatique est une étape préalable indispensable pour entreprendre et, surtout, réussir, le virage digital de l’administration. Devenu un support performant et expert, au service des exigences métiers, il doit veiller à combler le retard en matière de e-services, pour une administration en phase avec son temps et au plus près des citoyens.
L’effort initial important que devra fournir le Pays, tant sur le plan financier qu’en termes de ressources humaines, sera, à moyen terme, compensé par les gains apportés dans la qualité de service. C’est le choix que font toutes les administrations de tous les pays développés. C’est le pari que fait le gouvernement aujourd’hui pour la Polynésie française.