L’appareil « 3D Printer X Tatoo Machine » sera-t-elle le début d’une révolution dans le monde du tatouage ? Cet enchevêtrement de câbles et d’engrenages semble tout droit sorti d’un film de science-fiction, mais pourtant ce prototype serait totalement fonctionnel. Il a été développé par une équipe de trois étudiants français de l’Ecole Nationale Supérieur de Création Industrielle (ENSCI Les Ateliers).Leur aventure commence en octobre 2013, alors que leur école héberge un atelier organisé par le ministère de la Culture et sponsorisé par un revendeur d’imprimantes 3D et expert en production industrielle, le FabShop. Alors que les autres équipes restent dans la banalité, un groupe de trois étudiants a l’idée d’utiliser une des imprimantes 3D disponible et de la détourner pour en faire un robot tatoueur. « Ils ont appris des représentants de FabShop que leur concept était plus que faisable. Ils pouvaient en faire un prototype eux-mêmes, en utilisant les équipement de leur école » explique le compte-rendu du projet. En 8 heures de travail lors de l’atelier, ils « hackent » l’imprimante et mettent au point un prototype qui dessine un tatouage au stylo sur un volontaire. De quoi éveiller leur soif d’innovation. Ils continuent donc de développer leur projet pendant leur temps libre avec l’aide de leurs profs de d’autres étudiants.
Ils trouveront finalement un pistolet de tatouage prêtée par un tatoueur amateur, et l’installeront sur leur robot. Les premiers tests sur de la peau artificielle se déroulent sans problème, et ils font alors appel aux volontaires pour tester leur invention. Le but est de dessiner un cercle parfait, une tâche presque impossible pour un humain mais parfaitement à la portée d’une machine. Et les étudiants se bousculent pour avoir une chance d’être le premier à être encré par un robot. C’est finalement Antoine Goupille qui entrera dans l’histoire. Il reste quelques réglages, par exemple comment configurer la machine pour « imprimer » sur une surface molle et courbe (c-à-d le volontaire). Finalement un système de sangles est élaboré. Si l’on en croit les premières vidéos publiées par les étudiants, l’expérience a fonctionné même s’ils n’ont pas encore révélé d’image du tatouage final.
Malgré cette prouesse documentée en détails, ce premier prototype n’est pas encore prêt de remplacer nos artistes tatoueurs actuels. Mais si cet appareil est un aperçu de l’avenir, un jour, peut-être que le métier de tatoueur sera un job de geeks qui créeront des dessins sur ordinateur et les imprimeront sur leurs clients à l’aide de robots automatiques.

Imprimantes 3D : la révolution est en marche
Les imprimantes 3D sont acclamées comme les outils de la troisième révolution industrielle qui est censée transformer le monde dans la décennie à venir. Elles peuvent déjà presque tout imprimer, que ce soit des objets du quotidien (couverts, vases…), des pièces de rechange, des constructions massives (des maisons), en passant par des organes humains (des oreilles ou des dents sont ainsi déjà imprimées dans les cercles de la recherche médicale).
Aroma, le guitariste du groupe Tikahiri et un tatoueur très connu localement, a réagi à la nouvelle : « C’est très futuriste. Ca va changer totalement le sens du tatouage, surtout si il y a moins de douleur. Mais il y en a comme moi qui resteront puristes, attachés au sens du mot « Tatau » dans le dictionnaire. Ceux-là garderont leurs tatoueurs et continueront à aller les voir avec leurs propres designs. » Le musicien est tatoué des pieds au cou. Il explique que ses encrages aux jambes ont été faits au peigne traditionnel, et le reste à la machine. Mais ce n’est finalement pas tellement la technique utilisée qui lui importe mais les évolutions dans les dessins : « Les tatoueurs modernes ont des dessins avec plus de reliefs et des ombrages, leurs designs donnent l’impression d’être posés sur la peau au lieu de venir de l’intérieur, comme les tatouages polynésiens. »
Rédigé par JFF le Jeudi 10 Avril 2014 – Tahiti Infos