La 15e édition du colloque annuel de l’Autorité, animé par Delphine Cuny, journaliste à La Tribune, et Solveig Godeluck, journaliste aux Echos, a réuni, jeudi 17 octobre, plus de 300 participants tout au long de la journée. De nombreux parlementaires ont assisté ou pris part aux débats : Laure de la Raudière, députée d’Eure-et-Loir, et Corinne Erhel, députée des Côtes d’Armor, participaient à deux tables rondes. Daniel Raoul, président de la commission des affaires économiques du Sénat, Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et Patrice Martin-Lalande, député du Loir-et-Cher, étaient présents dans l’assistance.
Lire le compte rendu du colloque
Lire les prises de parole de Jean-Ludovic Silicani, président de l’Autorité
. Le discours d’introduction au colloque
. L’interview donnée aux Echos le 17 octobre 2013
. L’édito de la Lettre Hebdomadaire de l’Autorité
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Retour sur les conclusions du colloque de l’ARCEP par jean Ludovic Silicani (Président de l’ARCEP)
Les très riches, et souvent vifs, échanges qui se sont déroulés hier ont permis de dégager quelques grandes orientations sur les multiples leviers qui pourront être mobilisés pour porter la croissance du secteur des télécoms. Cette croissance s’inscrit dans un contexte de passage au très haut débit et d’augmentation du « besoin numérique » qui ouvrent nombre de voies nouvelles aux opérateurs pour innover.
Cette évolution du secteur conduit la régulation à s’adapter. Elle se fait ainsi plus symétrique et plus sélective. Elle doit également, comme la loi le prévoit, veiller à la réalisation d’investissements efficaces, ce qui peut se traduire, non seulement pour le fixe, ce qui est déjà le cas, mais aussi pour le mobile, par la mutualisation de certains éléments de réseaux dont la duplication serait inutilement coûteuse sans pour autant se traduire par un gain pour les utilisateurs.
Ce contexte en pleine évolution invite également à s’interroger sur le niveau souhaitable de concurrence. Celle-ci, dès lors qu’elle est juste et loyale, ce à quoi veille le régulateur, demeure la meilleure incitation à l’innovation, tant il est vrai qu’il n’y a pas de création de richesse sans cette innovation. Ainsi, un modèle qui conduirait à réduire sensiblement le niveau de concurrence ne serait dans l’intérêt ni du secteur des télécoms, ni de la filière numérique, ni de l’économie dans son ensemble, dont la dynamique est largement portée par cette filière qui compte parmi les forces sur lesquelles notre pays – et plus largement l’Europe – doivent pouvoir compter dans le futur. La concurrence et le rythme rapide des évolutions technologiques et de services supposent néanmoins un effort supplémentaire de pédagogie vis-à-vis des utilisateurs, afin que chacun ait bien conscience que la qualité du service consommé est liée à celle de l’infrastructure et au savoir-faire de chaque opérateur et que ceci a un prix.
Enfin, le secteur des communications électroniques doit être replacé dans son environnement, celui de l’écosystème numérique (opérateurs, en amont les équipementiers et, en aval les fournisseurs de services en ligne). Si l’évolution des positions au sein de la chaîne de valeur a pu se faire au profit de nouveaux acteurs de services en ligne, il ne faut pas oublier que, dans cet écosystème, aucune position n’est durablement acquise, à condition que chaque acteur dispose des mêmes chances au départ. D’où, là encore, l’importance de la concurrence. La neutralité du net y contribue en garantissant qu’aucun acteur ne discrimine ou ne bloque les services offerts à l’internaute. En tout état de cause, la nature même de cet écosystème, qui repose sur une très forte interdépendance de ses acteurs, invite à œuvrer pour éviter que des antagonismes durables ne s’installent, que ce soit entre les acteurs eux-mêmes ou vis-à-vis des utilisateurs.
Le secteur des télécoms doit encore faire face à de multiples défis. Mais cela est inscrit dans une histoire rythmée par des cycles de progrès technique rapides nécessitant d’importants investissements. Le secteur a néanmoins la chance de pouvoir compter sur une demande déjà forte et qui ne peut que croître. Il y a donc lieu de faire preuve d’un optimisme raisonné, celui de la volonté.
Source : ARCEP[/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]