« La Polynésie française est représentée par une délégation de femmes à la 13ème conférence régionale des femmes du Pacifique, qui se tient du 2 au 5 octobre, à Suva, aux îles Fidji.

Cette délégation comprend Armelle Merceron, représentante à l’Assemblée de Polynésie française et membre de l’union francophone des femmes océaniennes (UFFO), Mickaella Folituu, vice-présidente du Conseil des femmes, Irmine Tehei, présidente de l’UFFO, Maeva Bourgade, présidente de l’association Vaiumete, Mata Simpson, membre du conseil des femmes, Nathalie Parau, membre de l’UFFO, ainsi que Heimata Tang, déléguée à la famille et à la condition féminine et Tumata Helme, représentante du ministre des Solidarités et de la Santé.

Cette conférence est organisée tous les trois ans par la Communauté du Pacifique avec l’appui des territoires et pays du Pacifique. La thématique est orientée vers l’émancipation économique des Océaniennes. Il s’agira durant ces quelques jours de partager les expériences, les pratiques qui favorisent l’insertion économique des femmes, tout en respectant les spécificités liées à la vie au sein de l’Océanie (développement durable, respect des cultures entre autres).

« La Polynésie française a notamment présenté les dispositifs mis en place pour favoriser l’insertion économique des femmes, à savoir les microcrédits, les mesures fiscales et le forum de la micro-entreprise.

Dans le Pacifique, les disparités entre les sexes à l’origine de l’exclusion des femmes sont directement liées aux rôles dévolus aux hommes et aux femmes par la société, aux obstacles structurels et comportementaux à la participation égale des hommes et des femmes à la prise de décision, au manque d’accès à la justice, à l’héritage et à la propriété, et aux systèmes de valeurs de certaines communautés du Pacifique, selon lesquels les hommes exercent une autorité sur les femmes.

Dans ce contexte, l’émancipation économique des Océaniennes consiste donc à promouvoir l’égalité économique dans les secteurs formel et informel par la création de débouchés professionnels et la réduction de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes, avec notamment la levée des freins aux activités du secteur informel, qui concernent majoritairement des femmes, et la simplification des procédures pour l’établissement d’entreprises et l’octroi de prêts.

Les femmes contribuent déjà pour beaucoup aux économies des États et Territoires insulaires océaniens. Aux îles Salomon, le marché central d’Honiara génère un chiffre d’affaires annuel de 10 à 16 millions de dollars des États-Unis, les femmes assumant environ 90 % de l’activité du marché en tant que grossistes et détaillantes. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les femmes assurent une grande part de la production alimentaire, estimée à 55 millions de dollars des États-Unis par an. Au Samoa, les micro- entreprises, dont 40 % seraient dirigées par des femmes, représentent 80 % du tissu privé. Plusieurs raisons expliquent le fait que les femmes limitent souvent leurs activités au secteur informel. D’un point de vue culturel, on ne s’attend pas à ce qu’elles réussissent en affaires, bien qu’elles puissent être appelées à participer à des activités génératrices de revenus.

Toutefois, dans certains pays, comme aux Tonga, l’entrepreneuriat féminin est de plus en plus admis, du moins dans le secteur du commerce individuel. Il convient néanmoins de noter que, comme dans bon nombre de sociétés, les femmes actives ont une « double journée de travail », car elles assument à la fois les responsabilités domestiques et leurs activités économiques. À titre d’exemple, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les femmes travaillent en moyenne quasiment deux fois plus d’heures que les hommes, tandis qu’aux Tonga, elles consacrent 0,5 fois plus d’heures que les hommes aux activités non économiques chaque semaine. « 

Communiqué du bureau de la communication de la Présidence.