Le ministre de l’Economie numérique et de la communication, Marcel TUIHANI, s’est rendu jeudi au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel à Paris où il a été reçu par Messieurs Olivier Schrameck, président du CSA, et Patrice Gelinet, membre du CSA.
« Cette rencontre a été l’occasion d’évoquer le contenu de la convention qui s’apprête à être signée entre le CSA et la Polynésie française, et surtout de son article 1er composition de la commission de travail instituée par cette convention », a indiqué Marcel Tuihani au sortir de son entretien avec le président du CSA. « En tant que ministre en charge de l’audiovisuel j’ai souhaité m’impliquer personnellement dans cette commission de travail, c’est à ce titre que Monsieur Schrameck a accepté la proposition que cette commission de travail soit co-présidée par un membre du collège du CSA, M. Gelinet en l’occurrence. C’est une réelle avancée puisque jusqu’à présent aucun membre du CSA ne coprésident cette commission », s’est-il réjoui.

Dans l’esprit de Marcel TUIHANI, cela démontre la volonté du CSA et du Pays de travailler ensemble sur le sujet de l’audiovisuel en Polynésie française. L’article 25 de la loi organique portant statut d’autonomie de la Polynésie française associe le Pays à la politique de communication audiovisuelle. Il prévoit que le gouvernement polynésien soit consulté en la matière par le CSA sur toute décision réglementaire ou individuelle intéressant la collectivité.

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a confirmé qu’il continuerait d’accompagner la Polynésie française dans ce cadre. Au cours de cet échange, aussi constructif que cordial, Marcel Tuihani a également souhaité défendre l’accès des Polynésiens aux langues régionales polynésiennes et, plus largement aux langues parlées dans le Pacifique sud.

Télécommunications : création prochaine d’une autorité de régulation en Polynésie

Un peu plus tôt dans l’après-midi Marcel Tuihani s’était entretenu avec M. Benoît Loutrel, directeur général de l’ARCEP, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes. « Simultanément à l’adoption du droit de la concurrence, la Polynésie française envisage de créer son autorité de régulation pour intervenir, notamment, dans le secteur des télécommunications. L’ARCEP intervient dans le secteur de la régulation des communications électroniques et postales en métropole, c’est donc l’entité de référence. Nous avons souhaité bénéficier de l’expérience de cette autorité administrative indépendante et voir dans quelle mesure nous pourrions établir un partenariat », a expliqué Marcel Tuihani.

Administration de l’Etat, l’ARCEP est indépendante du gouvernement et des acteurs économiques qu’elle régule. L’ARCEP a été mise en place afin de veiller à ce que les opérateurs puissent exercer leur activité dans un cadre ouvert à la concurrence et « surtout éviter des positions dominantes qui empêcheraient l’entrée de nouveaux opérateurs », a précisé Marcel Tuihani.

L’ARCEP se définit comme le « gendarme » et le « catalyseur » des marchés qu’elle supervise. « Comme son président me l’a indiqué, si l’autorité nationale de la concurrence intervient lorsque le mal est fait, l’ARCEP, elle, agit pour éviter que le mal ne survienne. C’est en ce sens que les deux missions, celle de régulation de la concurrence et celle, plus large, de régulation du marché des télécommunications, doivent aller de pair en Polynésie » a-t-il confié.