Stéphane Jarlégand, nouveau directeur de cabinet du Haut-Commissaire, a visité mardi le laboratoire de géophysique (LDG) de Pamatai. À la tête de la cellule de crise et des secours qui sont de la responsabilité de l’État, celui-ci souhaitait assister à une présentation des principales missions du LDG telles que  la surveillance de la sismicité régionale et du volcanisme, ainsi que la gestion des alertes aux forts séismes (en relation avec la Protection Civile) pour la prévention des tsunamis. Ce laboratoire créé en 1960 par le Professeur Roccard, à l’époque pour l’expérimentation nucléaire, surveille l’activité sismique de l’ensemble de la Polynésie française. Le laboratoire de Pamatai est une antenne du DASE (Département Analyse Surveillance Environnement du CEA). De plus, la mise en application du traité d’Interdiction Complet des Essais Nucléaires (TICE) signé en 1996 par la France, implique une surveillance à l’échelle mondiale pour ce qui concerne l’air, la terre et les océans. Ainsi, la recherche de tout événement passe par l’interrogation des capteurs de différents types.

La synchronisation de nombreuses technologies liées aux TIC

Ces opérations représentent une synchronisation de nombreuses technologies complémentaires pour la surveillance, la mise en réseau et l’analyse des données. Une dizaine de stations sismiques sont en effet réparties sur les archipels de la Polynésie française. Par ailleurs, ces données doivent pouvoir être communiquées en temps réel à la cellule de crise en cas d’alerte, de manière à pouvoir en avertir la population. Les critères de mise en place d’une alerte sont les suivants : détection, localisation, magnitude (à partir de 7), profondeur, énergie. Si ces critères sont réunis, le sismologue d’astreinte alertera la Direction de la Protection civile qui, elle, avertira les responsables du Pays, les médias, les gendarmes. Des hauts-parleurs indiqueront la conduite à tenir. Le LDG est également chargé du suivi des marégraphes installés à Papeete et aux Gambier. Il exploite aussi la station géomagnétique installée par l’Institut de physique du globe à Paris, et qui fait partie du programme INTERMAGNET. Par ailleurs, le LDG peut détecter des éboulements à l’intérieur de l’île de Tahiti, et prévenir ainsi tout risque de catastrophe lors de la formation de barrage naturel dans le lit des rivières L’ensemble fait appel de manière particulièrement exemplaire aux technologies numériques dans le traitement informatique des données et dans leur communication. (TIC)

Ainsi, par exemple, 145 stations du réseau mondial sont reçues en temps réel au LDG-Pamatai (via Internet). Ces stations traitées par le système SEISCOMP permettent d’obtenir une localisation rapide et un calcul de magnitude robuste. En complément, le système d’alerete TREMORS, basé sur la staion de Papeete (reçue par fibre optique) sert de système de secours en cas de panne du réseau internet.

En savoir plus

Pour plus d’information, on peut lire un article de vulgarisation scientifique sur la prévention des risques de tsunami en Polynésie française, réalisé par l’association Proscience. De manière beaucoup plus fouillée, on se référera à un rapport* du Sénat fait au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques : « L’évaluation et la prévention du risque du tsunami sur les côtes françaises en métropole et outre-mer ». Le dispositif polynésien y est présenté.

* (rapport provisoire 2007. Le rapport définitif, intégré à la présentation d’autres travaux, est trop lourd à télécharger)