Le FIFO 2012 a été l’occasion de découvrir un atelier d’initiation à la photo interactive. Organisé en complément des ateliers habituels de prise de vue, de montage audio-visuel et d’écriture de scénario, il était animé par Luce Pasquini, professeur au Centre des métiers d’art (CMA) de Papeete. L’objectif était de réaliser des animations permettant de visionner les objets (sculptures, parures, ou autre) sous tous les côtés, c’est-à-dire à 360°.

L’approche proposée est originale  mais accessible à tous. Les animations ne sont en effet composées que de photos numériques (non de 3D), mais l’utilisateur peut faire tourner l’objet sur la droite ou la gauche, et zoomer sur une partie, en utilisant sa souris. Ces animations, explique Luce Pasquini, « peuvent facilement s’intégrer à une page web, et sont une façon très originale, professionnelle, et pertinente, de présenter un objet. Cette technique peut être très appréciée par les artistes et artisans qui souhaiteraient montrer leurs créations à distance ». Les logiciels utilisés pour réaliser ces travaux sont Photoshop ou Xnview (logiciel libre), ou encore Object2VR. Les photos doivent être naturellement prises à partir d’un appareil photo numérique de manière à pouvoir les redimensionner et les recadrer selon un script spécifique.

Le multimedia enseigné au Centre des métiers d’art

Luce Pasquini enseigne les arts numériques et le multimédia au Centre des Métiers d’Art depuis janvier 2011. Son enseignement permet aux élèves du CMA de  découvrir et apprendre à utiliser des outils numériques afin de leur apporter un nouveau moyen d’expression et de création. Durant les trois années de leur formation, les élèves peuvent ainsi apprendre à utiliser tout un panel d’outils multimédia, dans les domaines de la vidéo, de la photo, de l’infographie et de l’interactivité. « L’objectif est de leur ouvrir des portes vers des formations plus spécialisés, en leur faisant découvrir toutes les possibilités qu’offre le monde de la création numérique, et de leur apporter des bases dans différents domaines », explique encore cette jeune femme qui a étudié l’informatique en école d’ingénieur (UTBM), à Belfort, en métropole. « Je souhaite également qu’ils puissent être à même d’utiliser les outils numériques de façon créative, et non consumériste comme c’est souvent le cas chez les jeunes ».

Un nouveau moyen pour exprimer la culture polynésienne

Pour Luce Pasquini – qui a aussi suivi un Master Professionnel « Création Multimédia » à la faculté de Toulouse-le Mirail,  il ne s’agit pas, au Centre des Métiers d’Art, de plonger les élèves dans une culture différente de la leur, bien au contraire. « L’idée est de leur apporter un nouveau moyen pour s’exprimer sur leur propre culture, pour la mettre en valeur, la faire perdurer. Toutes les disciplines étudiée au CMA sont en fait complémentaires : il sera difficile de créer un motif polynésien numérique sans avoir des bases de dessin, et la réalisation de schémas numériques très facilement modifiables, peut servir de base pour une sculpture. Le numérique peut également être utilisé comme moyen de présentation et de diffusion de la création polynésienne, via la numérisation (photo numérique, scan…) et la mise en ligne de ces media sur Internet ».

En savoir plus : On peut trouver les résultats d’atelier du CMA sur le site dédié à cet effet : http://www.cma.pf/travaux/.