Le CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) et la CCISM (Chambre de Commerce et d’Industrie, des Services et des Métiers) partagent la même volonté de répondre aux besoins de formations identifiés en Polynésie française par des actions de proximité au bénéfice des jeunes en insertion, des demandeurs d’emploi, des professionnels salariés et dirigeants.
En conséquence, les deux parties conviennent de la nécessité de développer leur coopération dans les domaines de la formation et de matérialiser leurs relations partenariales à travers une convention de partenariat. Cette convention s’inscrira principalement dans la mise en œuvre d’un projet d’ouverture prochaine par le pôle formation de la CCISM de L’ECOLE DES ARTS ET MÉTIERS DU NUMÉRIQUE DE TAHITI. La CCISM se propose aujourd’hui de franchir une nouvelle étape dans son activité au service des entreprises et du Pays en créant une Ecole des Arts et Métiers du Numérique en Polynésie (POLY3D) plus particulièrement dédiée au jeu vidéo (JV).

POLY3D – Pourquoi ?

Les Jeux Vidéo arrivent désormais en tête des activités culturelles des Français : 60% d’entre eux, dont 46% de femmes, jouaient aux Jeux Vidéo en 2013. D’après le rapport d’étude 2013 de la Direction Générale de l’Economie Numérique de Polynésie française, 66 % des internautes des ISLV jouent en ligne tous les jours.
Il ne s’agit pas uniquement d’une nouvelle forme de divertissement mais le secteur des jeux vidéo prend également d’autres formes comme les serious games, en utilisant les ressorts ludiques pour diffuser un message, prodiguer un entrainement ou favoriser un échange de données. C’est ce qui se passe avec les advergames (JV publicitaires), les edutainment games (JV à vocation éducative) ou les edumarket games (JV pour la communication d’entreprise).
Il n’est donc pas étonnant que les Jeux Vidéo, dont le taux de croissance (au niveau mondial) est de 15% l’an (pour un marché de plus d’un milliard de joueurs), constituent un puissant moteur de croissance pour l’ensemble de l’économie numérique : à l’échelle internationale, leur chiffre d’affaire (53,3 milliards de dollars en 2012) a dépassé, depuis 2006, ceux du cinéma ou de l’industrie musicale.
Les Jeux Vidéo vont constituer en France, avec le développement durable, la santé et les transports, l’un des 4 grands secteurs de la croissance dans les 10 prochaines années.
En Polynésie française, le Conseil des Ministres a décidé de « faire du numérique un vecteur essentiel du développement économique en 2013/2018 ». Dans cette orientation, POLY3D a vocation à s’articuler avec les perspectives de l’incubateur et de la pépinière d’entreprises spécialisées dans le numérique que le Pays est sur le point de créer en Polynésie française.

POLY3D – Un pôle d’innovation dans le secteur du numérique

Le rôle que pourrait jouer POLY3D au sein de ce processus serait de contribuer à créer un pôle d’innovation dans ce domaine des nouvelles technologies en développant des aspects innovants comme l’animation en 3D, la post production des JV et leur intégration au sein des activités traditionnelles.
Le brassage de ces jeunes acteurs du numérique avec les autres porteurs de projet accueillis par l’incubateur du Pays permettrait d’établir des synergies, de partager des compétences et, de manière plus générale, d’impulser le développement du processus de fertilisation croisée dont a besoin la Polynésie française pour donner naissance à un véritable pôle de compétences dans ce secteur technologique d’avenir.

POLY3D – une filière complète dans le numérique

Ainsi, POLY3D souhaite contribuer à bâtir un pôle d’excellence dans le domaine du numérique. A cet effet, cette école consulaire a l’ambition de créer, dans une première phase de deux ans, un cursus de formation débouchant sur un diplôme de niveau III (bac+2) délivré par le CNAM, puis poursuivre sur une Licence professionnelle. Une partie de ses lauréats pourrait alors s’orienter, au cours d’une deuxième phase de deux ans, vers un Master spécifique. A terme et au cours d’une troisième phase, POLY3D pourrait même participer à la création d’une Ecole doctorale spécialisée dans la délivrance des Doctorats CIFRE : Conventions Industrielles de Formation par la recherche.
Simultanément et à partir de ce triple cursus successif de formation – Licence, Maîtrise, Doctorat – débouchant sur des métiers autant que sur des diplômes, il pourrait être créé un Institut de recherches sur l’Anthropologie et la Créativité dont la mission serait de fédérer des partenaires (privés, publics, locaux ou non) afin de créer, à Tahiti, une Fondation internationale dédiée aux Arts et Métiers du Numérique.
POLY3D – une formation gratuite et pratique.
C’est dans cette perspective d’ensemble que s’inscrit le présent dossier d’ouverture d’un nouvel établissement de formation consulaire : POLY3D. Cette nouvelle école ne veut pas seulement participer à l’effort du Pays dans le domaine du développement des arts et métiers numériques, elle entend également lutter contre les causes structurelles du chômage en privilégiant une politique de mixité sociale par le biais d’une stratégie pédagogique adaptée aux spécificités polynésiennes.
En autorisant la gratuité des frais de scolarité, par l’intégration de mécènes locaux incontournables dans le secteur du numérique, POLY3D permettra notamment aux jeunes passionnés par les nouvelles technologies et issus de catégories socioprofessionnelles les plus démunies de s’inscrire dans ce programme favorisant la diversité des talents pour développer de solides compétences. Par ailleurs, un enseignement fondé sur la pratique (mise en œuvre d’une pédagogie active qui génère des apprentissages au travers de la réalisation de projets au cours desquels les apprenants intègrent des savoirs mais également des savoir-faire et des savoir-être nouveaux) viendra consolider la réussite de ce « Défi ».

Source et photo : Tahiti infos