L’audiovisuel constitue, dans un monde largement imprégné par l’image, un secteur dont les enjeux économiques et culturels ont toujours retenu l’attention du Pays.
Parallèlement, le développement du numérique semble ouvrir de nouvelles perspectives à l’audiovisuel.
Pendant des années, il a été question de convergences des technologies et des moyens.
Désormais, le gouvernement, au-delà des mots, démontre qu’il est désormais dans l’action au quotidien et le SCAN est la parfaite illustration d’un dispositif innovant capable de répondre à la fois aux exigences d’une meilleur gestion des deniers publics et d’une volonté affirmée de soutien à l’économie numérique au sens large.

L’acte fondateur de cette nouvelle impulsion politique a été la création, courant 2013, de la direction générale de l’économie numérique. Ce nouveau service constitue la « force de frappe numérique », témoin à la fois de cette volonté de mieux rationaliser le service public, et de faire de l’administration un outil capable de contribuer à la croissance des entreprises du secteur numérique.
Créé en 2007, le premier dispositif d’aide à l’audiovisuel, l’APAC, avait pour objectif d’aider à la formation des jeunes professionnels aux métiers de l’audiovisuel. Son impact économique direct et indirect reste aujourd’hui vague et peu mesurable. Un récent constat a permis surtout de mesurer un dispositif vieillissant, inadapté et qui, contrairement aux objectifs initiaux, avait laissé place au financement majoritaire de documentaires qui certes contribuent à la visibilité de notre Pays mais qui emploient peu de personnels.

Contrairement à son prédécesseur, le SCAN sera un outil mieux encadré, permettant une utilisation optimale et ciblée des fonds publics. Le SCAN est également conçu pour répondre aux exigences d’une professionnalisation du secteur de l’audiovisuel en lui attribuant une place aux côtés des instruments nécessaires au développement du numérique.

Dans son volet « audiovisuel », les diffuseurs télévisuels sont à la croisée des mécanismes de production. Ils en sont aussi les principaux bénéficiaires. Le SCAN impliquera encore plus ces derniers, notamment en exigeant de leur part des engagements financiers chiffrés.

Les objectifs du SCAN sont clairs : il s’agit d’offrir un soutien plus équitable, où les professionnels sont considérés comme tels, et où les premières œuvres ont également une chance d’aboutir. Outre la professionnalisation attendue de la filière, le SCAN, c’est investir dans le développement de l’audiovisuel, mais c’est également prendre en compte des garanties de retombées économiques, notamment en terme d’emplois locaux. Le montant de l’aide, dans le cas d’une production audiovisuelle, sera ainsi plafonné à 50% des dépenses locales.

Le SCAN, est un dispositif plus rationnel qui écarte volontairement les projets budgétivores. Les longs-métrages cinématographiques sont ainsi exclus du dispositif.
Pour autant, ceci ne veut pas dire que la Polynésie française abandonne les projets de longs-métrages. Les retombées que peuvent avoir des projets comme « L’ordre et la morale » ou « Thérapie de couples » sont importantes, avec plus 600 millions Fcfp de dépenses locales. Le gouvernement a d’ores et déjà entamé une large consultation avec les professionnels du secteur pour identifier d’autres outils d’accompagnement.

Pendant des années, les échanges ont porté sur le potentiel du câble sous-marin, notamment en termes d’exportation de nos images, de nos projets, de notre culture, de notre société. La révolution numérique connecte les peuples, balaie les barrières géographiques et commerciales, supplante les intermédiaires traditionnels, et a fait rentrer la Polynésie française dans une période d’innovation radicale comme le reste du monde.

Le SCAN est le premier dispositif d’aide qui va permettre la mise en place de nouvelles pratiques et de nouveaux outils pour inventer, développer et financer ces innovations.

Le volet « numérique » du SCAN permettra de répondre, enfin, aux nouveaux défis qu’impose le monde de l’Internet. Il permettra de valoriser, à sa juste valeur, les initiatives de nos start-ups dans les différents métiers du numérique.
L’arrêté d’application du SCAN vient d’être adopté par le conseil des ministres et fixe les modalités d’application de la loi du Pays.

Une première commission aura lieu le jeudi 12 mars 2015. Le dépôt des demandes d’aides sera clos 30 jours avant cette date. Les formulaires de demande d’aides au SCAN seront disponibles à partir du 15 janvier 2015 par simple demande par courriel à l’adresse suivante : contact@dgen.gov.pf

La DGEN, qui a la gestion du dispositif, sera présente sur le FIFO 2015 pour présenter le SCAN, délivrer les formulaires de demande d’aide, répondre aux questions des professionnels et récupérer les demandes d’aides de la première commission.

Le site Internet www.audiovisuel.pf consacré à l’audiovisuel polynésien et au SCAN sera également mis en ligne en janvier 2015.La crise économique a révélé l’urgence de s’adapter aux besoins de nos entreprises mais aussi aux contraintes financières du Pays. Le dispositif SCAN est une des réponses que propose le gouvernement.