Car avant de pouvoir se présenter devant cette assemblée d’experts de l’animation 3D et de l’éducation, les candidats ont dû prouver leur valeur d’une façon extrême : en deux semaines, ils ont dû télécharger et installer le logiciel Maya de création et d’animation 3D, et créer, en « légions » de deux candidats, un personnage et un décor correspondant à leurs scénarios. Sachant que la plupart d’entre eux n’avaient jamais utilisé le logiciel…
Pour l’entretien final, l’organisation réservait une surprise à ses « légions » : pendant l’examen, ils devaient porter une robe de diplômé à la tahitienne, un casse-tête et même un masque en bois. De quoi rester dans l’ambiance du jeu jusqu’au bout.
Les organisateurs du jeu, après un mois à accompagner les candidats, à leur prodiguer des conseils et à assister à leurs progrès fulgurants, avaient bien besoin de regards extérieurs pour arriver à départager les jeunes. D’où l’arrivée d’un cadre de l’OPT, principal financieur de l’école, et de la directrice adjointe des Gobelins, une école de graphisme de renommée internationale qui assistera Poly3D et participera à l’éducation un peu atypique de ses étudiants, sur le même modèle que l’école parisienne.
« Pendant l’audition, il y avait beaucoup de choses importantes à juger » explique Christophe Gomez, directeur de Poly3D. « Comment ils ont géré le stress du défi, leur réaction face aux problèmes dans les équipes, avec les logiciels, le matériel, leur persistance dans l’effort, leur projet professionnel… » L’objectif ultime ? « Nous allons créer des équipes de 5, et il ne faut pas 5 étudiants identiques. Il faut des codeurs, des graphistes, des leaders, des écrivains… Des gens qui ne semblent pas si brillant peuvent avoir des qualités très complémentaires à d’autres devenir les piliers d’une équipe. Enfin, il faudra juger leur capacité à tenir les trois ans, et leur culture et ouverture d’esprit. »