Madame Béatrice Chansin, Ministre de la Santé recevait vendredi matin à 10h un groupe de missionnaires spécialistes en télémédecine afin qu’ils puissent lui faire part de leur premier bilan et de leurs premières impressions sur le système de Santé en Polynésie Française. Ce groupe était composé du professeur Louis Lareng (fondateur du Service d’Aide Médicale d’Urgence – SAMU), du Docteur Dominique Salvoldelli, de Madame Karine Seymour (Chef de projet informatique) tous trois membres du groupement de Coopération Sanitaire de Télésanté de Midi-Pyrénées, mais également du Docteur Jean-Louis Ducassé des Hôpitaux de Toulouse ainsi que de Monsieur Laurent Braak (Ingénieur Docteur Biomédical) du MEDES. Ils ont en effet pu profiter d’un court séjour de cinq jours pour appréhender au mieux le fonctionnement du système de santé polynésien ainsi que ses nombreuses contraintes géographiques.

Le Professeur Lareng, président de la Société Européenne de télémédecine et de e-santé et membre du comité exécutif de la société internationale de télémédecine a notamment expliqué l’intérêt de la mise en place de ce nouveau mode de pratique de la médecine dans notre vaste territoire, qui servirait à « éradiquer la solitude des archipels ». Le but de cette mission est de proposer un rapport qui contiendra les orientations essentielles à adopter afin de développer la télémédecine en Polynésie, rapport qui sera remis au Ministre de la Santé à Paris ainsi qu’à son homologue polynésienne avant la fin de l’année 2013.

Les missionnaires ont pris le temps de bien expliquer aux journalistes présents qu’il s’agissait d’optimiser l’accès au soin (en urgence mais aussi aux soins spécialisés) de la population dans son ensemble, en utilisant les nouvelles technologies comme moyen d’apporter un soutien et un avis complémentaire au personnel de santé déjà présent dans les archipels. Afin d’illustrer cette idée, qui n’est du reste pas particulièrement récente mais grandement améliorée par les nouvelles technologies, les spécialistes ont cité l’exemple en Polynésie de la réponse aux urgences médicales en mer du MRCC qui sont déjà bien aidées par la télémédecine, en arguant que ce qui était faisable sur un bateau pourrait également l’être sur une île.

Cette démarche qui s’inscrit dans une vision à long terme s’effectuera en plusieurs phases. Tout d’abord l’évaluation des besoins des personnels de santé qui exercent déjà dans les îles (médecins, infirmiers, auxiliaires), parfois durant des périodes très longues et avec souvent très peu de moyens, afin de pouvoir leur fournir une formation qui leur permettrait d’améliorer leur pratique. Viendra ensuite la mise en place d’une phase de test dans un archipel qui reste à être déterminé afin de pouvoir évaluer rapidement quels seraient les problèmes qu’il faudrait résoudre si l’on souhaite généraliser cette pratique au reste du territoire.

Ces spécialistes ont tenu à rappeler qu’ils étaient venus comprendre le système de santé local afin de pouvoir apporter des solutions adéquates et non tenter d’imposer une vision de la télémédecine. Ils se sont montrés admiratifs des praticiens des îles dont le travail considérable sera grandement amélioré par la mise en place d’un « Pôle E-Santé », pôle qui selon eux pourrait être créé sans difficulté au CHPF qui dispose de tous les moyens nécessaires. Ils se sont dits prêts à accompagner et aider la Polynésie en transmettant leur expertise et leur savoir entre autres, par le biais de conventions notamment. La réussite de cette réorganisation dépendra donc essentiellement de la coopération de tous les acteurs impliqués.

Communiqué de presse