C’est suite aux travaux de Carl von Linné au XVIIIe siècle que la nomenclature binomiale pour nommer les espèces a été adoptée bien qu’elle ait déjà été utilisée deux siècles auparavant. Le nom scientifique, appelé aussi nom latin ou nom botanique, comprend deux parties :

  • un nom de genre, commençant par une majuscule ;
  • un épithète spécifique qui identifie l’espèce au sein du genre.

La combinaison des deux constitue le nom de l’espèce, toujours en deux parties (au moins).
ex : nom de genre Coffea (caféier), épithète spécifique : arabica (d’Arabie) pour l’espèce Coffea arabica.

Quoiqu’on parle de nom latin, les noms d’espèce sont en réalité pour beaucoup latinisés, par exemple à partir du grec. Il est d’usage pour la prononciation de se rapprocher du latin, tout en l’adaptant à la langue du locuteur.

Une plante portant un nom commun utilisé dans une région porte souvent un autre nom dans une autre région. Le même nom commun peut identifier des plantes différentes.

Par exemple, « kava » désigne, à Tahiti et Samoa, Pometia pinnata (fruits de « kava ») et Piper methysticum (« kava » à boire), ce qui peut être source de confusion. Le nom vernaculaire de Pometia pinnata à Rarotonga,Tonga, Fidji et aussi à Samoa est « tava ». Il est intéressant de noter qu’à Tahiti, le nom de « kava » est utilisé plutôt que celui de  » ‘ava ».

L’abbréviation « sp. » est utilisée après un nom de genre quand l’épithète spécifique n’est pas connu ou n’a pas besoin d’être mentionné. L’abbréviation « spp ». est le pluriel de « sp. » et indique qu’on parle de plusieurs espèces de ce genre. ex : Vanilla sp. signifie « une espèce du genre Vanilla » et Vanilla spp. signifie « plusieurs espèces du genre Vanilla« .

De façon plus formelle, le nom de l’espèce est suivi du nom ou de l’initiale de l’auteur qui, le premier, a décrit l’espèce ainsi que l’année de publication. Il est d’usage que le nom de l’espèce soit écrit en italique ou souligné.

Quand on a une liste d’espèces appartenant à un même genre ou lorsqu’on mentionne de nouveau le nom d’une espèce dans un texte, il arrive souvent que l’on n’utilise que l’initiale du nom de genre suivi d’un point. ex : Citrus aurantiifolia (limetier), C. grandis (pamplemoussier), C. sinensis (oranger).

La nomenclature prend en compte l’existence de variétés botaniques naturelles, par exemple, Pandanus tectorius var. laevis (pandanus sans épine), P. tectorius var. rapensis (endémique de Rapa), P. tectorius var. taepa (énorme pandanus de Nuku-Hiva).

Pour désigner les variétés cultivées, autrement dit qui ont été sélectionnées et cultivées, le nom du cultivar suit le nom de l’espèce et est encadré par des guillemets simples. Il commence par une majuscule et n’est pas en italique. Dans certains anciens textes, on peut trouver l’abbréviation cv. devant le nom du cultivar. ex : Geranium endressii ‘A. T. Johnsoni’ ou Geranium endressii cv. A.T. Johnson, Rosa ‘Lord Penzance’.

Les hybrides peuvent résulter du croisement de deux ou plusieurs espèces ou même entre genres différents. On utilise le signe de multiplication  × , de préférence à la lettre x comme pour : Fragaria × ananassa (fraisier hybride), Populus deltoides × P. nigra, ×Orchiserapias (hybride entre Orchis et Serapias).

Si vous ne connaissez que le nom commun, entrez ce nom dans un moteur de recherche sur Internet. Vous pouvez y avoir une première idée du nom scientifique ou en avoir confirmation. Les noms communs créés et utilisés uniquement en Polynésie française ne vont malheureusement pas apparaître sur Internet ou correspondre à une espèce totalement différente.

Bien que tous les efforts soient faits pour assurer le caractère unique du nom scientifique pour une plante donnée, des synonymes existent et peuvent entraîner une certaine confusion. Reste que la nomenclature binomiale permet de désigner une plante avec seulement deux mots et que le même nom peut être utilisé dans tous les pays, dans toutes les langues, sans avoir à être traduit.