Après avoir obtenu le soutien du fonds pour l’innovation de la presse numérique, autrement appelé “Fonds Google-Aipg”, le groupe La Dépêche a annoncé le lancement d’ici la fin de l’année du site Internet South Pacific Online, pour ne plus laisser la presse anglophone traiter seule de l’actualité de la vingtaine d’États de la région. Dominique Auroy, le gérant du groupe, dévoile ce projet qui nécessitera 100 millions de francs d’investissement. Un projet soutenu par le président de la République, le ministère de la Culture et de la Communication, le haut-commissariat, mais également par le président du Pays.

Vous préparez actuellement le lancement d’un site multimédia bilingue français/anglais. Quelle en est la finalité ? 
Nous étions N°1 en Polynésie en termes d’information avec La Dépêche et les magazines. Comme je l’ai précisé quand nous avons repris ce groupe, l’objectif était de le développer au niveau local et, naturellement, au niveau international. Maintenant, nous investissons un montant de 100 millions de francs de façon à développer un magazine bilingue au niveau de l’ensemble du Pacifique Sud.
Il y a un potentiel d’environ 25 millions de personnes qui ne sont actuellement concernées que par des publications anglo-saxonnes. Il me paraissait important de pouvoir développer un média d’expression française, en anglais, pour que l’ensemble des 20 pays qui composent cette région ait une autre information que celle qui leur vient d’Australie et de Nouvelle-Zélande.

Quelle sera sa ligne éditoriale ? 
L’objectivité et l’information réelle car, en l’état actuel, il n’existe qu’une seule information qui est souvent très incomplète. Notre but sera d’avoir quatre ou cinq correspondants dans chacun de ces pays, de regrouper toutes leurs informations, d’en faire la synthèse pour, ensuite, la diffuser au niveau international.
Notre but est d’avoir une approche polynésienne et mélanésienne avec un raisonnement franco-polynésien puisque nous avons cette double culture.

Quels journalistes allez-vous recruter pour faire fonctionner ce site ? 
Caroline Perdrix, qui travaillait aux Nouvelles et qui, après avoir rejoint La Dépêche, prendra en main le développement de ce site. Il conviendra également de recruter du personnel bilingue.

Vous aurez également des correspondants dans la région ? 
Nous aurons au minimum quatre ou cinq correspondants dans chaque pays, que ce soit au niveau des attachés culturels, de ce qui est sportif, politique ou information générale. Ces correspondants et nos journalistes permettront d’avoir une information réelle, objective et détaillée chaque jour.

En 2015, investir 100 millions de francs pour le fonctionnement d’un site Internet, est-ce raisonnable ? 
Tout à fait. Le papier, ce n’est pas du passé, mais il n’y a plus d’extension possible. Le numérique, c’est l’avenir. Je l’ai dit au départ, nous avons pris un peu de retard, mais nous allons d’abord refaire complètement le site de La Dépêche qui sera prêt dans un mois et demi, et notre nouveau site pour l’ensemble du Pacifique Sud sera opérationnel en octobre.

Vous avez eu des soutiens importants ? 
Nous travaillons sur ce sujet depuis huit mois. Il a fallu faire la preuve de notre crédibilité au niveau national pour être aidé par le fonds pour l’innovation de la presse numérique ; cela a été fait, j’ai plaisir à l’annoncer maintenant.

Article paru dans La Dépêche de Tahiti