Les étudiants de l’école de commerce de Tahiti participent cette semaine à un séminaire d’entrepreneuriat social, chapeauté par un jeune polynésien de 27 ans, diplômé d’une école de commerce métropolitaine, et qui a réussi en quelques années à peine à devenir un relais international de l’économie sociale. Quatre projets d’économie sociale portés par des acteurs locaux et des groupes composés de 6 à 7 étudiants de première ou de deuxième année de l’ECT. Le défi : que les étudiants proposent d’ici la fin de la semaine des stratégies, des objectifs à atteindre et les modes opératoires pour y parvenir. Pour ce séminaire d’entrepreneuriat social, les étudiants de l’ECT quittent définitivement les grandes théories économiques pour se planter dans le concret et la réalité socio-économique de la Polynésie. Il sera question pour eux d’aider l’ADIE à recruter des bénévoles et des financeurs, d’imaginer une structure participative du genre «café repair» ou encore de convaincre des entrepreneurs d’embaucher des salariés handicapés au profit de l’APRP.Entre l’entrepreneuriat social (ou solidaire) et de jeunes étudiants en école de commerce, le lien n’est pas si aisé. Et pourtant. «Toutes les grandes écoles de commerce ont désormais des cours ou un chaire réservée à l’économie sociale. C’est la prestigieuse HEC qui a ouvert la voie, en premier. Il fallait répondre, après la crise économique mondiale de 2008, à des critiques visant ces écoles de commerce et leur management pas assez solidaire» explique Christian Vanizette, cofondateur de Make Sense. Cette plateforme collaborative utilise à fond les réseaux sociaux et les techniques d’internet, pour mettre en relation, dans le monde entier, des entrepreneurs sociaux et des bénévoles. Ce jeune tahitien de 27 ans est à peine plus âgé que les étudiants qu’il encadre à l’ECT, toute cette semaine. Ce genre de séminaire visant à intéresser des étudiants d’écoles de commerce à l’économie sociale et solidaire, il le répète depuis trois ans un peu partout, dans le monde. «Il n’y a pas besoin de tous les convaincre à cette nouvelle façon d’entreprendre. En même temps, c’est beaucoup plus challegeant de faire ce type de projet que de diriger une entreprise. Ici, il y a un double objectif : faire tourner un projet et il y a l’impact social. Tous ceux qui arriveront à mener un projet d’économie sociale seront à l’aise ailleurs» insiste-t-il.