Dans le cadre de son programme de protection de la biodiversité des îles et atolls de la Polynésie française, la Direction de l’environnement (Diren) organise en partenariat avec la Direction Générale de l’Education et des Enseignements, (DGEE), deux concours sur le thème de la biodiversité terrestre de la Polynésie française intitulés « RAURAA ORA ».

La première édition de ces concours s’adresse aux élèves de cycle 3.

En favorisant le dialogue entre la littérature, l’audio-visuel et la culture scientifique, le comité organisateur est heureux de promouvoir la biodiversité et les milieux naturels terrestres auprès du jeune public.

Ces deux concours sont également l’occasion pour les enseignants et les élèves de découvrir ou de redécouvrir le kit éducatif « Vallées et rivières de Polynésie française » qui a été distribué dans chaque établissement du premier degré en 2019 et  disponible en ligne.

De nombreux lots individuels à gagner pour les participants, grâce aux partenaires de l’évènement : tablettes, kits éducatifs, livres, …

Présentation des 2 concours

Concours d’écriture illustrée

Il invite à écrire une histoire illustrée en langue française ou en langues polynésiennes sur les thèmes de la biodiversité et des milieux naturels de Polynésie française. 

Concours de production audiovisuelle

Il invite à réaliser un reportage ou une fiction qui pourra être en langue française, anglaise ou polynésienne sur les thèmes de la biodiversité et des milieux naturels de Polynésie française.

Le calendrier des concours

L’inscription est effectuée par un enseignant référent entre le 01/10/202 au 26/11/2021. Elle s’opère en remplissant la fiche d’inscription présente dans le dossier ci dessus et en la renvoyant par mail à l’adresse invasives@environnement.gov.pf  avec comme objet ” Inscription au concours Rauraa Ora ”.

Pour les élèves, l’écriture d’une histoire et/ou la réalisation audiovisuelle s’inscriront dans les activités ordinaires de la classe et répondront aux objectifs définis par les programmes de cycle 3. Les productions seront à rendre au plus tard le vendredi 1er avril 2022 pour une remise des prix le 21 mai 2022.

Définitions liées au thème

La Polynésie française, avec sa Zone Economique Exclusive de plus 5 millions de km², répartie entre 5° et 30° de latitude sud, présente une grande diversité de climats – des Marquises tropicales humides aux Australes sub-tempérées, ainsi qu’une grande variété de milieux et d’habitats – des îles hautes basaltiques aux atolls calcaires soulevés.

Cette diversité des milieux et des climats, alliée à l’isolement des îles ainsi qu’aux hasards dans la reproduction et la dispersion des espèces, a permis la formation au cours du temps d’espèces uniques au monde retrouvées seulement sur nos îles : les espèces dites endémiques.

La biodiversité terrestres de Polynésie française

La Flore de Polynésie française, originale et diversifiée, est une parfaite illustration de cette diversité. Le taux d’endémisme chez les plantes vasculaires est ainsi parmi les plus élevés du bassin Pacifique et le second des départements et territoires d’outre-mer français, derrière la Nouvelle Calédonie. De la même manière, l’avifaune de Polynésie française présente un taux d’endémisme chez les oiseaux terrestres nicheurs très élevé, approchant les 85%. Nombre de ces espèces, endémiques ou indigènes, ont été assimilées au patrimoine culturel polynésien, au travers de légendes ou de chants, au travers du symbolisme s’y rattachant, dénotant leur particularité, leur unicité et leur importance. Citons rapidement en exemple le tiare ’apetahi, le tiare ’anei, le au’ona, le tiare porea, le ‘ora, le puarata, le ‘upe, le ‘ura, ou encore le cocotier.

En fonction de leur aire de répartition naturelle, nous pouvons distinguer :

  • Espèce endémique: Espèce qui existe spontanément (sans intervention humaine) sur une zone restreinte (ex. le monarque, oiseau endémique de Tahiti)
  • Espèce indigène : Espèce qui existe spontanément (sans intervention humaine) sur une large zone géographique (ex. le purau ou naupata)
  • Espèce introduite : Espèce originaire d’une autre zone géographique, introduite volontairement ou non par l’homme en Polynésie française
  • Espèce envahissante : Espèce introduite qui prolifère dans les milieux naturels (ex. le miconia en Polynésie française)

Quelques sources d’information disponibles sur les espèces terrestres de Polynésie française :

  • Les fiches du « Quizz de Natives« 
  • Les guides floristiques de la DIREN en cliquant sur l’onglet « Guides floristiques » de la page « Documentation » 
  • Le site de la Société d’Ornithologie de Polynésie SOP MANU

Les milieux naturels terrestres de Polynésie française

Le milieu naturel (ou biotope) est l’espace qui permet aux êtres vivants (animaux, plantes, bactérie, champignon, …) de vivre et se reproduire. Pour identifier les différents milieux, plusieurs éléments vont être observés parmi lesquels :

  • Les caractéristiques abiotiques (non vivantes)
    • La nature du sol (sable calcaire, roche basaltique, terre riche en humus, …),
    • Le relief,
    • La température,
    • L’exposition au vent et au soleil,
    • La quantité de pluie,
    • Le niveau d’humidité maintenu dans le sol, …
  • Les caractéristiques biotiques (vivantes).
    • Le type de végétation présente sur la zone avec arbres, arbustes et herbacée apportant ombre, abris et nourriture à de nombreuses plantes et animaux
    • La présence d’insectes ou d’oiseaux polinisateurs
    • La présence d’oiseaux permettant la dispersion des graines des fruits et d’enrichir le sol
    • La présence d’insectes, de champignons et de vers dans le sol pour enrichir la terre, …

Décrire, raconter ou présenter un milieu naturel terrestre, c’est donc parler à la fois du vivant et du non-vivant !

Pour te permettre d’identifier les milieux naturels terrestres présents sur ton île et de choisir le thème sur lequel tu souhaites travailler, voici une rapide présentation de ceux que tu pourras rencontrer en Polynésie. Chaque île ayant ses particularités, il sera nécessaire pour toi de faire tes recherches afin de nous les présenter.

Le littoral, les motu et le corail soulevé

Le littoral est la bande de terre située le long des côtes, au bord de la mer, des océans. Selon les îles, il sera fait de sable blanc, sable noir ou encore de bloc rocheux. La végétation et les animaux du littoral varient beaucoup selon les îles et selon les archipels.

Exemple : Forêt de Pandanus de la presqu’île de Tahiti, la forêt de puatea (Pisonia grandis) des atolls des Tuamotu et son cortège d’oiseaux de mer, …

Les marécages et zones humides

Les marécages et zones humides sont des terres inondées en période de pluies, et généralement gorgées d’eau en tout temps. Les marécages peuvent être d’eau douce ou d’eau salée et subir ou non l’influence des marées.

Ils sont souvent recouverts d’une végétation naturelle dense, dominée par des espèces herbacées. Les zones humides sont présentes sur les plaines littorales et plateaux d’altitude des îles hautes mais également sur les motu de grandes tailles !

Les rivières

Une rivière est un cours d’eau naturel issu de l’écoulement d’une source et de la collecte des eaux de pluies. Elle s’étend de la source qui l’a fait naitre à l’estuaire, zone de connexion avec l’océan.

Les rivières et leurs berges végétalisées procurent de nombreux habitats pour les petits animaux (poissons, crustacés, mollusques, …).

Les falaises

La falaise est un escarpement en pente très forte (entre 15 ° et le surplomb) et de hauteur variable, faiblement couverte de végétation. Présent sur le littoral et dans les terres, les cavités présentent peuvent offrir un abri favorable à de nombreuses espèces d’oiseaux. Exemple des falaises de Makatea, de Rurutu ou encore de certaines vallées et sommets des îles hautes de la Société, des Marquises ou des Gambier.

Les landes sèches

Une lande est caractérisée par la dominance d’espèces végétales de petites tailles telles que de petits arbustes et quelques tapis ou touffes d’herbes ou de fougères. Exemple des landes à anuhe présentes sur de nombreuses crêtes des îles hautes.

Les forêts

Une forêt est une vaste étendue de terre couverte d’arbres. La forêt retient le sol grâce aux nombreuses racines des végétaux qui la constituent et permet donc de lutter contre l’érosion. Elle a une grande importance écologique. Outre la forêt littorale déjà présentée dans le premier paragraphe, on distingue en Polynésie française 4 autres types de forêts.

La forêt sèche

Cette forêt plus ou moins dense est composée d’espèces capables de résister à un climat relativement sec. Devenue très rare sur les îles de la Société, suite à la déforestation et aux invasions d’espèces envahissantes, elle se maintient principalement dans l’archipel des Marquises. Exemple des forêts de Sapindus saponaria.

La forêt mésophile et la forêt humide

Ces forêts se rencontrent généralement dans les vallées des îles hautes. Elles se développent autour des rivières et remontent sur les flancs de montagne. Alors que la forêt humide sera présente sur les parties les plus ombragées et sur les zones proches de la rivière, la forêt mésophile caractérisera une végétation légèrement plus sèche présente sur les pentes jusqu’aux crêtes de basse altitude.

La forêt de nuages

Cette forêt, présente uniquement sur les îles plus grandes de Polynésie française, correspond à l’altitude où les nuages s’accrochent le plus souvent. Cette forêt, très humide, est remarquable par la présence de nombreux épiphytes (mousses, lichens, fougères et orchidées). Cet forêt héberge une importante biodiversité. Elle n’est présente que sur Tahiti, Moorea, Raiatea, Huahine, Nuku Hiva, Hiva Oa, Fatu Hiva, Tahuata, Ua Pou, Ua Huka et Rapa.

Les maquis d’altitude

Les maquis sommitaux sont présents en Polynésie française sur toutes les crêtes et sur certains plateaux d’altitude (les crêtes des marquises, le Temehani, le mont Marau, …). La forte exposition au vent et au soleil favorise une végétation constituée d’arbres, arbustes et d’herbacées de petites tailles.