Falcata

Tumu marumaru, farakata

Nom latin : Falcataria moluccana
Synonyme(s) : Paraserianthes falcataria, Albizia falcataria, Albizia moluccana
Autre(s) nom(s) : Molucca albizia
Famille : Fabaceae

Comment reconnaître le falcata ?

  • Type : arbre
  • Taille : 10-20 m (pouvant atteindre 40 m) (1, 2) avec un port tabulaire*
  • Tronc : jusqu’à 2 m de diamètre, écorce lisse et grise (2, 3)
  • Feuille : grande feuille composée de 6-20 paires de pennes* divisées chacune en 5-25 petites folioles* (10-20 mm de long sur 3-6 mm de large) (1)
  • Fleur : petites fleurs (3-5 mm) blanchâtres à vert-jaunâtres réunies sur des grandes inflorescences* (10-25 cm de long) 1, Première floraison à 3 ans (2)
  • Fruit : grands fruits secs aplatis et allongés (appelés gousses, de 9-12 cm de long et 1-3 cm de large), bruns à maturité (1), fructification (2) mois après floraison (2)
  • Graine : petite graine elliptique, aplatie (5-7 mm de long sur 2-4 mm de large) (1). Leur germination est possible dès 5 jours (2)

Où trouve-t-on cet arbre ?

  • Mode(s) de dispersion : par le vent (les gousses), en tombant au sol par gravité, ruissellement (1)
  • Type(s) de végétation envahi(s) en Polynésie française : forêts sèches et humides de basse, moyenne et haute altitude (1)
  • Habitat(s) potentiel(s) : forêt naturelle, forêt cultivée, bord de rivière, terrain en friche sur sol variable, incluant les sites dégradés à sols acides ou pauvre en nutriments. Il nécessite un fort ensoleillement (2) Résistant au feu, il colonise rapidement les endroits ayant brûlé (3)
  • Altitudes : 0-1400 m (1)
  • Durée de vie : moyenne 25 ans (3)

Peut atteindre jusqu’à 7 m la première année (2)

Quels sont ses impacts ?

Entre en compétition pour la lumière, l’eau et les nutriments avec les espèces indigènes et endémiques et menaçant leur survie (2)
Enrichit le sol en fixant l’azote dans des habitats où celui-ci est naturellement limité, ce qui modifie la composition en espèces (plantes, micro-organismes, invertébrés) (26) de la zone envahie.
Déstabilise les pentes rocheuses, favorise les glissements de terrain et la chute de blocs
Augmente les coûts d’entretien des zones ouvertes (terrain de particuliers, infrastructures, plantations forestières)
Occasionne, avec ses racines traçantes et puissantes, des dégâts importants sur les infrastructures (fondations, chaussées) et sur les canalisations

Que peut-on faire contre falcata ?

  • Prévention :
    • Éviter la mise à nu du sol par incendies, ceux-ci favorisant l’installation et la multiplication de l’espèce
    • Éviter de propager les graines en transportant de la terre depuis des zones infestées et veiller à ne pas en véhiculer par le biais de terre ou de boue collées aux engins
    • Bien nettoyer ses chaussures et son matériel de randonnée après chaque excursion en montagne
  • Méthode physique :
    • Résistante au feu, colonise rapidement après un incendie (3)
    • Arrachage des jeunes plants
    • Annélation du tronc sur une large bande profonde et proche du sol, de préférence en saison sèche. Surveiller que la plante ne rejette pas sous la bande écorcée.
    • Endommagement des racines par des équipements lourds (26)
  • Méthode chimique :
    • Application sur coupe fraîche de souche pour les individus plus âgés d’une solution de dicamba ou de triclopyr amine diluée à 10% avec de l’eau sur souche fraîchement coupée. Possible également par injection dans le tronc de l’arbre (2, 3) ou par pulvérisation ​sur tronc écorcé (annélation) (26)
    • Pulvérisation sur écorce basale d’une solution de triclopyr ester dilué à 15% dans du diesel (efficace pour les dhp* inférieur à 80 cm) (21, 26)
    • Le 2,4-D et le glyphosate sont moins efficaces que les molécules précédentes (26)
    • Pulvérisation sur les rejets après reprise d’un contrôle physique (2)
  • Méthode intégrée : Renforcement de l’ombrage par plantation d’espèces indigènes

 

Références

(1) Meyer J.-Y., Wan, V. & Butaud J.-F. (2008) Les plantes envahissantes en Polynésie française. Direction de l’environnement, Délégation à la recherche, 84 p.
(2) Global Invasive Species Database, (2005). Available from: http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=19&fr=1&sts=sss [Accessed 23 December 2013]
(3) Groupement espèces envahissantes (2012) Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie. Agence pour la prévention et l’indemnisation des calamités agricoles ou naturelles Editeur, Noumea. 223 p.
(21) Benitez D.M., Loh R. & Tunison T. (2012) The distribution of invasive plant species of concern in the Kilauea and Mauna Loa strip areasof Hawaii Volcanoes National Park, 2000–2010. Technical report 179. Pacifc Cooperative Studies Unit, University of Hawaii, Honolulu
​(26) Motooka P., Castro L., Nelson D., Nagai G. & Ching L. (2003) Weeds of Hawaii‘s Pastures and Natural Areas; An Identifcation and Management Guide. College of Tropical Agriculture and Human Resources, University of Hawaii at Manoa. 184 p.