Lantana, ​Tarataramoa

Nom latin : Lantana camara
Famille : Verbenaceae

Comment reconnaître le lantana ?

  • Type : arbrisseau à arbuste, parfois lianescent
  • Taille : 1-2 m (pouvant atteindre 5 m) (1)
  • Tige : épineuse de forme quandrangulaire (1) (présence d’angles)
  • Feuille : petites feuilles odorantes simples, opposées (2-12 cm de long sur 2-5 cm de large), rugueuses dessus et poilues en dessous (1)
  • Fleur : petites fleurs jaunes, oranges, roses ou rouges regroupées en petites inflorescences (appelées corymbes*, de 3-5 cm de diamètre) (1)
  • Fruit : petits fruits charnus (6 mm de diamètre), violets à noirs à maturité (1)
  • Graine : petites graines (1,5 mm de long), une par fruit (appelé drupe*) (1), germent très facilement (2) dès 7 semaines (7)

Où trouve-t-on cet arbuste ?

  • Répartition: Australes (Rapa, Rimatara, Rurutu, Tubuai) – Gambier (Mangareva, Taravai, Vahanga) – îles du vent (Moorea, Tahiti) – îles sous le vent – Marquises – Tuamotu
  • Mode(s) de dispersion : oiseaux, rats (1, 2), chèvres, bœufs (2), homme (horticulture). Multiplication végétative par marcottage, les tiges au sol s’enracinent pour donner une nouvelle plante.
  • Type(s) de végétation envahi(s) en Polynésie française : zones sèches et humides de basse, moyenne et haute altitude (forêt de nuages) (1)
  • Habitat(s) potentiel(s) : zone agricole, zone littorale, forêt naturelle, forêt secondarisée, friche, zone arbustive (fourré), zone urbaine, zone humide, milieux ouverts (2), zones rocheuses et falaises, lisières de forêts, bords de plages, zones récemment incendiées, exploitations forestières, bords de routes et de rivières (2). Il se développe dans une grande variété de sol, incluant les sols salés de la côte, mais est sensible aux trop fortes concentrations de sel (embruns) (29) et aux sols hydromorphes* (2) Plantes fertiles dès la 2ème saison de croissance 2, la germination des graines et croissance des plantules se font sous fortes lumières. La germination est améliorée après passage dans un tube digestif (2)
  • Altitudes : 0-1500 m (1)

Quels sont ses impacts ?

Sur l’environnement

Forme des massifs denses pouvant gêner la régénération des espèces indigènes et menacer la survie des espèces indigènes et endémiques (2)
Modifie les régimes de feux favorisant sa propagation (2)

Sur l’économie

Augmente les coûts d’entretien des zones ouvertes (terrain de particuliers, infrastructures, plantations forestières)
Possède des propriétés allélopathiques* réduisant la vigueur des espèces voisines et pouvant réduire la productivité des exploitations agricoles (11)
Responsable de l’empoisonnement de jeunes bétails (bœuf, mouton, et chèvre) (11)

Que faire contre lantana ?

  • Prévention :
    • Éviter la mise à nu du sol par incendies, ceux-ci favorisant l’installation et la multiplication de l’espèce
    • Éviter de propager les graines en transportant de la terre depuis des zones infestées et veiller à ne pas en véhiculer par le biais de terre ou de boue collées aux engins
    • Bien nettoyer ses chaussures et son matériel de randonnée après chaque excursion en montagne
    • Ne pas planter, cultiver pour ses qualités ornementales, les conséquences pour l’environnement sont trop importantes
  • Méthode physique :
    • Arrachage manuel ou mécanique efficace sur le moyen terme sur de petite surface (3, 4). Plus ou moins facile selon la taille des sujets et la nature du sol 4. Le système racinaire est superficiel, bien faire attention de supprimer toutes les racines latérales pour éviter les reprises
    • La coupe sans traitement chimique des souches est inefficace (4, 7)
    • Le brûlage sans traitement chimique est inefficace, il favorisera l’accroissement de la taille de la population (7, 11, 26)
    • Mise en tas des produits de coupe pour éviter la reprise des branches (4, 5)
  • Méthode chimique :
    • Pulvérisation sur feuillage des jeunes plants, le glyphosate est le plus efficace, 2,4-D, dicamba et triclopyr sont inefficaces en application foliaire (13, 26)
    • Application sur coupe fraîche de souche, pour les individus plus âgés, avec triclopyr amine à 50%, triclopyr ester à 10% 28, 2,4-D, fluroxypyr (3, 6), glyphosate, et dichlorprop à des doses standard (13)
    • Pulvérisation sur l’écorce basale modérément efficace avec triclopyr ester à 10% (28)
  • Méthode intégrée : Renforcement de l’ombrage par plantation d’espèces indigènes (3, 4, 5, 7)

 

Références

(1) Meyer J.-Y., Wan, V. & Butaud J.-F. (2008) Les plantes envahissantes en Polynésie française. Direction de l’environnement, Délégation à la recherche, 84 p.
(2) Global Invasive Species Database, (2005). Available from: http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=19&fr=1&sts=sss [Accessed 23 December 2013]
(4) Hivert J. (2003) Plantes exotiques envahissantes – Etat des méthodes de luttes mises en œuvre par l’ofce national des forêts de la Réunion – Volume 1 : Rapport. Ofce national des Forêts, Direction régionale de La Réunion, 292 p. + Annexes
(5) Hivert J. (2003) Plantes exotiques envahissantes – Etat des méthodes de luttes mises en œuvre par l’ofce national des forêts de la Réunion – Volume 2 : Atlas. Ofce national des Forêts, Direction régionale de La Réunion
(7) Francis J. K. ( )– Wildland shrubs of the United States and its Territories . General technical Report IITF-WB-1. U.S. Department of Agriculture, Forest Service. International institute of tropical Forestry and shrub sciences laboratory
(11) Meyer J.-Y. ( 2008) Rapport de mission d’expertise a Rapa Nui du 02 au 11 Juin 2008: Plan d’action strategique pour lutter contre les plantes introduites envahissantes sur Rapa Nui (Île de Pâques) [Strategic action plan to control invasive alien plants on Rapa Nui (Easter Island) [unpublished report]. Délégation à la Recherche, Ministère de l’Education, l’Enseignement supérieur et la Recherche, B.P. 20981 Papeete, Tahiti, Polynésie française. 62 p. .
(13) Swarbrick J. T. (1997) Environmental weeds and exotic plants on Christmas Island, Indian Ocean: a report to Parks Australia. 101 p. plus appendix.
(26) Motooka P., Castro L., Nelson D., Nagai G. & Ching L. (2003) Weeds of Hawaii‘s Pastures and Natural Areas; An Identifcation and Management Guide. College of Tropical Agriculture and Human Resources, University of Hawaii at Manoa. 184 p.
(28) Langeland K. A., Ferrell J. A., Sellers B., MacDonald G. E. & Stocker R. K. (2011) Integrated Management of Nonnative Plants in Natural Areas of Florida. University of Florida