Miconia, Pa’a honu

Nom latin : Miconia calvescens
Synonyme(s) : Miconia magnifica
Autre(s) nom(s) : Velvet tree
Famille : Melastomataceae

UNE DES PLUS GRANDES MENACES DES FORÊTS HUMIDES TROPICALES INSULAIRES

Description

Type : petit arbre
Taille : 4-12 m (pouvant atteindre 16 m) (1)
Feuille : grandes feuilles opposées (atteignant 80 cm de long sur 50 cm de large), ovales à rondes à revers pourpre lie-de-vin (1)
Fleur : petites fleurs blanches regroupées en inflorescences* (appelées panicules*, de 20-30 cm de long) (1), 2 à 3 floraison par an qui produisent chacune 2 à 3 millions de graines (2)
Fruit : petits fruit charnus (5-8 mm de diamètre), rose puis violet à maturité (1)
Graine : graines minuscules (0,5-0,6 mm de diamètre), plus de 200 par fruit (appelé baie*) (1) Germination en 15-20 jours en laboratoire (2, 48)

Biologie – Écologie

Mode(s) de dispersion : oiseaux, rats, cochons, hommes (transport de terre contaminée) (1)
Type(s) de végétation envahi(s) en Polynésie française : forêts humides de basse, moyenne et haute altitude (forêt de nuages) (1)
Habitat(s) potentiel(s) : forêt naturelle (44, 46, 48), forêt cultivée, bord de rivière, terrain en friche, zone urbaine, zone humide (2). Il préfère un sol riche et minéral, germe sur les troncs d’arbre ou de fougère arborescente en décomposition. Il est tolérant au sol pauvre si l’humidité est suffisante (2)
Altitudes : 0-1400 m (1)
Croissance rapide, les plantules grandissent de 1 à 1,5m par an (45, 48), les plants sont fertiles à partir de 4 à 5 ans (46, 48)
Répartition : îles du vent (Tahiti – Moorea) – île sous le vent (Raiatea, Tahaa) – Marquises (Fatu Hiva, Nuku Hiva)

Quels sont ses impacts ?

Forme des sous-bois et des canopées denses entrant en compétition pour la lumière avec les espèces indigènes et endémiques, limitant leur régénération et menaçant leur survie (44)

Favorise l’érosion des sols en limitant la densité d’herbacées et arbustes en sous-bois. favorise les glissements de terrain (36)
Limite la recharge en eau des nappes phréatiques et augmentant la quantité de sédiment dans les eaux de surface du lagon (44)

Que faire contre le miconia ?​

  • Prévention :
    • Éviter de propager les graines en transportant de la terre depuis des zones infestées et veiller à ne pas en véhiculer par le biais de terre ou de boue collées aux engins
    • Bien nettoyer ses chaussures et son matériel de randonnée après chaque excursion en montagne
    • Ne pas planter, cultiver pour ses qualités ornementales, les conséquences pour l’environnement sont trop importantes
  • Méthode physique :
    • Arrachage manuel des plantules et jeunes plants et suspension des plants arrachés afin d’éviter qu’ils ne reprennent. La totalité de la racine doit être éliminée pour éviter les drageons (48). A renouveler annuellement car les graines restent dormantes dans le sol plus de 16 ans (47).
    • Couper les arbres sans traiter les souches est inefficace, car l’arbre rejette rapidement (48). Cette méthode peut être utile pour éviter la fructification d’un pied prochainement fertile dans une zone peu envahie. Un nouveau passage sera à prévoir.
  • Méthode chimique :
    • Pulvérisation sur feuillage des jeunes plants d’une solution herbicide à base de triclopyr ester (6). A éviter sur les tapis de plantules en milieu naturel.
    • Application sur coupe fraîche de souche, pour les individus plus âgés, d’une solution herbicide à base de triclopyr ester (non dilué) (6), de glyphosate (dilué à 25% dans l’eau) (6, 48) ou de triclopyr ester + 2,4-D (dilué dans du diesel à 1L pour 20L) (45)
      Pulvérisation sur écorce basale efficace d’une solution herbicide à base de triclopyr ester (6)

Références

(1) Meyer J.-Y., Wan, V. & Butaud J.-F. (2008) Les plantes envahissantes en Polynésie française. Direction de l’environnement, Délégation à la recherche, 84 p.
(2) Global Invasive Species Database, (2005). Available from: http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=19&fr=1&sts=sss [Accessed 23 December 2013]
(6) US Forest Service, Pacifc Island Ecosystems at Risk (PIER). Online resource at http://www.hear.org/pier/ accessed [23 12 2013].
(36) Kaiser B.A. 2006. Economic impacts of non-indigenous species: Miconia and the Hawaiian economy. Euphytica 148 : 135-150
(44) MEYER J.-Y. & FLORENCE J. (1996) Tahiti’s native flora endangered by the invasion of Miconia calvescens DC. (Melastomataceae). Journal of Biogeography 23(6): 775-781
(45) Meyer J. -Y. and Malet J.-P. (1997) Study and Management of the alien invasive tree Miconia calvescens DC. (Melastomataceae) in the islands of Raiatea and Tahaa (Society Islands, French Polynesia): 1992-1996. Technical Report 111, Cooperative National Park Resources Studies Unit, University of Hawai’i at Manoa.
(46) MEYER J.-Y. (1998) Observations on the reproductive biology of Miconia calvescens DC (Melastomataceae), an alien invasive tree in the island of Tahiti (South Pacifc Ocean). Biotropica 30(4): 609-624.
(47) MEYER J.-Y. (2010) The Miconia saga: 20 years of study and control in French Polynesia (1988-2008). In LOOPE, L. L., MEYER, J.-Y., HARDESTY, D. B. & SMITH, C. W. (eds), Proceedings of the International Miconia Conference, Keanae, Maui, Hawaii, May 4-7, 2009, Maui Invasive Species Committee and Pacifc Cooperative Studies Unit, University of Hawaii at Manoa.
(48) MEYER J.-Y. & TAVAEARII R. (2007) Bio-écologie du miconia (Miconia calvescens) et protocole de lutte en Polynésie française. Fiche Technique, Délégation à la Recherche/Service du Développement Rural, Papeete, 8 p.