Les espèces envahissantes menaçant la biodiversité

Les invasions d’espèces introduites, couplées aux pressions humaines, affectent profondément la biodiversité conduisant à l’extinction de certaines espèces endémiques et à la perturbation du bon fonctionnement des écosystèmes.

Les espèces envahissantes sont, dans la grande majorité des cas, des espèces animales ou végétales qui ont été introduites, volontairement ou accidentellement par l’homme, dans un milieu où elles étaient naturellement absentes.

Après une phase de latence qui est variable selon les espèces (35 ans pour le miconia par exemple), elles se propagent, menaçant ainsi les écosystèmes, les habitats et les espèces indigènes.

Leur invasion peut avoir des effets néfastes sur les écosystèmes, les activités économiques ou encore pour la santé.

Ainsi, les plantes et les animaux envahissants peuvent provoquer des dommages :
– au niveau des processus écologiques, en altérant le fonctionnement des écosystèmes et les relations entre les organismes vivants et leur milieu ;
– au niveau de la composition des écosystèmes, en causant la régression ou l’extinction d’espèces indigènes ;
– au niveau des activités économiques, en pénalisant les rendements agricoles, le renouvellement des stocks halieutiques ou la valeur touristique des paysages ;
– au niveau de la santé humaine, en causant des allergies ou en favorisant la transmission de virus et de bactéries. » (Soubeyran, 2008)

Pour protéger notre patrimoine naturel de ces pestes, le code de l’environnement interdit l’introduction de nouvelles espèces sur le territoire, ainsi que le transport inter-insulaire des espèces envahissantes déjà présentes afin d’éviter leur propagation vers les îles encore indemnes.

Aujourd’hui, 52 espèces animales et végétales introduites sont classées selon le code de l’environnement en tant qu' »espèces menaçant la biodiversité de Polynésie française ».

Dix huit d’entre elles sont sur la liste de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) qui regroupe les 100 espèces les plus envahissantes du monde.

Parmi celles-ci se trouve notamment la petite fourmi de feu détectée à Tahiti dans la commune de Mahina en juillet 2004. Des initiatives initiales de traitement et d’éradication pour combattre l’invasion de la fourmi de Tahiti ont été effectuées entre 2005 et 2009, mais ont été arrêtées en 2010 faute de réussite probante. La propagation de cette espèce est typiquement lente et va de 10 à des centaines de mètres par an. Par contre, la dispersion avec les moyens de transports humains permet une colonisation rapide de nouveaux sites non infectés et la propagation d’un site infesté à un autre peut se faire rapidement et sur de grandes distances. Signalée également fin 2016 à Moorea, Rurutu, Raiatea et Bora Bora il apparaît primordial de focaliser les efforts contre la dissémination par l’homme plutôt que de démultiplier les opérations de lutte directe.

Que faire contre les espèces envahissantes ?

 

Le moyen le plus efficace de préserver les îles contre les espèces envahissantes est de les empêcher d’y parvenir.

Ces espèces se déplacent d’une île à l’autre essentiellement grâce à l’homme. Il existe des précautions permettant d’empêcher leur propagation :

  • Ne pas acheter/vendre d’espèces envahissantes (Lantana, tortue de Floride, …)
  • Pour envoyer des plantes dans les îles, les transporter à racines nues et après traitement par le service phytosanitaire du SDR (Motu Uta ou Aéroport de Faaa)
  • Bien nettoyer ses chaussures de sport et son matériel de randonnée avant d’aller sur une autre île
  • Inspecter les matériaux de construction avant envoi dans les îles : présence de fourmilière entre les planches de bois, de rats dans les tuyaux et cartons, de graines dans les agrégats…
  • Nettoyer les engins de chantier après chaque chantier
  • Ne pas transférer de terre contaminée (terrassements) vers une zone indemne
  • Ne pas transférer d’objets stockés à l’extérieur, d’unezone contaminée vers une zone non contaminée, sans les avoir inspectés ou traités au préalable
  • Informer la DIREN des comportements à risque que vous auriez observé
  • Informer le personnel des sociétés de transport en cas de présence d’une espèce envahissante « clandestine » (oiseaux, rats, escargots) dans un bateau ou un avion.

Il ne s’agit pas ici de dénoncer ou de blâmer mais d’avertir, d’informer les personnes qui n’auraient pas encore conscience du danger que représentent ces espèces.

-> Voir les supports de sensibilisation édités par la DIREN.

Lorsque la prévention n’a pas suffi et qu’une espèce envahissante a atteint une île encore indemne, une stratégie de lutte doit être rapidement mise en place. La stratégie adoptée va dépendre du niveau d’invasion et des moyens techniques disponibles.

L’éradication vise à éliminer tous les individus de l’espèce envahissante présents sur l’île concernée. Lorsqu’elle est réalisable, cette méthode est la plus efficace sur le long terme puisque définitive. Après élimination de tous les individus, un contrôle régulier de la zone traitée et des alentours doit être maintenu pendant plusieurs années avant de pouvoir déclarer l’éradication réussie.

Lorsque l’espèce est déjà trop développée pour être éradiquée mais que la zone sur laquelle elle se développe présente un fort intérêt écologique, un programme de contrôle sur le long terme peut être entrepris. Ces programmes sont très couteux leur objectif doit être précisément déterminé avant de commencer.

Lorsque que l’invasion est localisée et connue mais que l’éradication n’est pas possible, un programme de confinement peut être une solution envisageable. Le confinement vise à mettre en place toutes les mesures nécessaires pour que l’espèce ne soit pas dispersée sur l’île.

Malgré la réglementation visant à limiter le transport de produits et d’espèces représentant un risque pour les îles, il arrive que le système soit défaillant. De manière volontaire ou non, de nouvelles espèces envahissantes risquent d’atteindre des îles encore indemnes.

Le réseau espèces envahissantes est un outil participatif visant à prévenir l’introduction de nouvelles espèces dans ces îles.

Animé par la DIREN, le réseau est composé de membres formés à la reconnaissance des espèces et informés des risques spécifiques à chaque île. Attentifs à leur environnement et à toutes nouvelles espèces envahissantes, les membres du réseau sont un relais pour la surveillance de leur île et alertent la DIREN en cas d’espèce suspecte et d’invasion potentielle.

Les interventions précoces sont celles qui obtiennent les meilleurs résultats et qui sont les moins coûteuses. Ces interventions ponctuelles pourront être mise en place par les membres actifs du réseau.

Tout le monde est concerné. Secteur privé, public, associatif, tout le monde a un rôle à jouer dans la protection de nos îles. Matelots de goélette, agriculteurs, retraités, agents de l’administration… tout le monde peut agir et œuvrer pour la surveillance de son île.

Pour intégrer le réseau, envoyez un mail à invasives@environnement.gov.pf

Télécharger les newsletters du réseau.

Liste des espèces menaçant la biodiversité

39 espèces végétales et 13 espèces animales sont considérées comme menaçantes pour la biodiversité de nos îles.

>Télécharger la liste des espèces menaçant la biodiversité

> Télécharger le guide des espèces envahissantes

Extraits du guide des espèces envahissantes


Les newsletters Espèces envahissantes

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Une newsletter trimestrielle recense les actions réalisées en matière de lutte contre les espèces envahissantes.

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