Petite fourmi de feu

Nom latin : Wasmannia auropunctata
Autre(s) nom(s) : PFF, fourmi électrique
Famille : Formicidae

Description

Les ouvrières

  • Taille : 1,5 à 2 mm

  • Se déplacent lentement

  • Espérance de vie :  au plus une quarantaine de jours

Les reines

  • Taille : 5 mm

  • Espérance de vie : 11 à 14 mois

  • Fécondité maximale : 70 œufs par jour

Les mâles

  • Espérance de vie :  au plus une quelques semaines

Biologie – Écologie

La petite fourmi de feu Wasmannia auropunctata est originaire des forêts d’Amérique centrale et du Sud.

Mode(s) de dispersion : par ses propre moyens sur quelques mètre (10 à 150 m par an), par l’homme sur de longues distances avec le transport de terre (pot de fleur), déchets verts, de marchandises à risque (matériaux de construction stockés en zone infestée).

Habitats : fourmi arboricole, les nids sont présents dans le sol et dans les arbres à tous les niveaux de la canopée. Préfère les zones humides et ombragées.

Régime alimentaire : omnivore (graine, insecte, végétation, nectar, miellat de puceron, matière en décomposition.
Durée de vie : au plus une quarantaine de jours pour les ouvrières,  de 11 à 14 mois pour les reines et quelques semaines pour les mâles.

Reproduction: la reine, fertile dès l’age de 1 à 2 mois, commence à pondre entre 35 et 70 œufs par jour. Ainsi la reine va produire un très grand nombre d’ouvrières stériles, quelques femelles (futures reines) et mâles.

Répartition: la petite fourmi de feu est aujourd’hui présente sur les îles de Tahiti, Moorea, Rurutu, Raiatea et Bora Bora

Quels sont ces impacts ?

Cette fourmi étant classée parmi les 100 espèces les plus envahissantes de la planète (ISSG, 2012), son impact écologique est un vrai problème :

La PFF réduit fortement et rapidement la diversité des espèces de fourmis endémiques. Cette diversité est haute dans les sites où la PFF est absente, et chute sévèrement à la suite d’infestations. D’autres études ont montré que la PFF peut avoir des impacts indirects sur la diversité des lézards (Jourdan et al. 2001), des impacts directs sur les tortues et les oiseaux (Lowe et al. 2000, Wetterer &Porter 2003) et sur les animaux domestiques tels que les chiens et les chats (Wetterer et al. 1999) et leurs homologues sauvages (Walsh et al. 2004)..

Du fait du nombre élevé d’individus de PFF pouvant se trouver dans une zone, les impacts sur la diversité et la densité des invertébrés dans le milieu peuvent être très importants et provoquer des bouleversements majeurs (Clark et al. 1982).

La PFF se nourrit notamment d’invertébrés, de miellat et de plantes en fonction des périodes de l’année. Bruneau de Miré (1969) a montré que dans des zones infestées par W. auropunctata, les populations des autres insectes ont diminué, à l’exception de celles des homoptères comme les cochenilles ou les pucerons. Ceci s’explique par le fait que les petites fourmis de feu se nourrissent de miellat, l’excrétion sucrée produite par les homoptères ; en échange, elles les protègent des parasites et des prédateurs.

Elle modifie les ressources alimentaires disponibles pour les oiseaux insectivores et déséquilibre la chaîne alimentaire.

Que peut-on faire contre cet insecte?

Pour limiter la prolifération de cet insecte, il est important d’éliminer les zones propices à son développement (recoins humides notamment, tas d’herbe, zones ombragées….). Il est également important de ne pas transporter de reines depuis le lieu infesté vers une autre zone encore indemne (par le transport de végétaux et autres matériaux infestés).

Pour ce qui concerne les traitements, bien que nous préconisons autant que possible de réduire la lutte chimique dangereuse pour la santé humaine et l’environnement, il existe des produits dans le commerce pour lutter contre les fourmis.

Il faut privilégier l’utilisation d’appâts à effet retard de manière à atteindre le couvain et les reines.

Enfin il est possible de faire appel à des professionnels du traitement de la même manière que dans le cas d’infestation de termites.

Liens utiles:

Le Hawaii Ant Lab dispose d’un site internet étoffé sur le sujet (en anglais) : www.littlefireants.com
Ils présentent une manière de procéder afin de préparer une solution insecticide.
Voici le lien vers la vidéo de démonstration pour la fabrication et l’application de ce gel:https://www.youtube.com/watch?v=DD8ndBGjXIk

Le Pacific Invasive Ant Toolkit, est une « boite à outils » qui rassemble diverses ressources pour lutter contre les fourmis invasives dans le Pacifique

Références :

(1) Meyer J.-Y., Wan, V. & Butaud J.-F. (2008) Les plantes envahissantes en Polynésie française. Direction de l’environnement, Délégation à la recherche, 84 p.
(2) Global Invasive Species Database, (2005). Available from: http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=19&fr=1&sts=sss [Accessed 23 December 2013]
(3) Groupement espèces envahissantes (2012) Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie. Agence pour la prévention et l’indemnisation des calamités agricoles ou naturelles Editeur, Noumea. 223 p.
(7) Francis J. K. ( )– Wildland shrubs of the United States and its Territories . General technical Report IITF-WB-1. U.S. Department of Agriculture, Forest Service. International institute of tropical Forestry and shrub sciences laboratory
(​11) Meyer J.-Y. ( 2008) Rapport de mission d’expertise a Rapa Nui du 02 au 11 Juin 2008: Plan d’action strategique pour lutter contre les plantes introduites envahissantes sur Rapa Nui (Île de Pâques) [Strategic action plan to control invasive alien plants on Rapa Nui (Easter Island) [unpublished report]. Délégation à la Recherche, Ministère de l’Education, l’Enseignement supérieur et la Recherche, B.P. 20981 Papeete, Tahiti, Polynésie française. 62 p. .
(12) Motooka P., Ching L. & Nagai G. (2002) Herbicidal Weed Control Methods for Pasture and Natural Areas of Hawaii. Cooperative Extension Service, College of Tropical Agriculture and Human Resources, University of Hawai‘i. CTAHR free publication WC-8
(13) Swarbrick J. T. (1997) Environmental weeds and exotic plants on Christmas Island, Indian Ocean: a report to Parks Australia. 101 p. plus appendix.
(26) Motooka P., Castro L., Nelson D., Nagai G. & Ching L. (2003) Weeds of Hawaii‘s Pastures and Natural Areas; An Identifcation and Management Guide. College of Tropical Agriculture and Human Resources, University of Hawaii at Manoa. 184 p.
(29) Fergusson C. R. (1952) Salt-tolerant plants for south Florida, Florida State Horticultural Society, p. 306-313