Arbre à quinine, quinquina

Nom latin Cinchona pubescens  
Synonyme(s) Cinchona succirubra
Autre(s) nom(s) : Quinine tree
Famille : Rubiaceae

Comment reconnaître l’arbre à quinine ?

  • Type : arbre
  • Taille : 4-10 m (pouvant atteindre 30 m) (1)
  • Feuille : grandes feuilles simples, opposées, ovales à elliptiques (10-25 cm de long, 7-11 cm de large), légèrement poilues sur la face inférieure, stipules elliptiques rouges (1)
  • Fleur : petites fleurs blanches à rose pâle (1-2 cm) regroupées sur de grandes inflorescences terminales (appelées panicules*, de 10-20 cm de long) (1)
  • Fruit : fruits secs ovales (appelés capsules, de 2-6 cm de long) (1)
  • Graine : graines aplaties entourées d’une aile membraneuse (2 mm de diamètre) (1) viable moins de 1 an dans le sol (14)

Où trouve-t-on cet arbre ?

  • Mode(s) de dispersion : vent (1, 2)
  • Type(s) de végétation envahi(s) en Polynésie française : forêts humides de moyenne et de haute altitude (forêt de nuages) (1)
  • Habitat(s) potentiel(s) : Forêt naturelle, forêt secondarisée, zone agricole, littoral, plantation forestière 15. Il est capable de se développer sur des sols volcaniques riches en matière organique mais aussi sur des zones rocailleuses. Il se développe dans des habitats perturbés, après un incendie (2) ou non perturbé, comme c’est la cas dans les forêts naturelles de Tahiti
  • Altitudes : 500-1400 m (1)
  • Croissance rapide de 1 à 2 m par an, maturité sexuelle à partir de 2 ans
  • Capable de fructifier dès 1,8 m de hauteur et 1,5 cm de diamètre à hauteur de poitrine (dhp) (2)
  • Production de rejets à partir des racines à plusieurs mètres du pied mère (2)

Quels sont ses impacts ?

Forme des sous-bois et des canopées denses entrant en compétition pour la lumière avec les espèces indigènes et endémiques, limitant leur régénération et menaçant leur survie (19)
En Polynésie française, colonise les forêts de nuages série, de végétation concentrant une grande partie des espèces endémiques (41)
Favorise l’érosion des sols en limitant la densité d’herbacées et arbustes en sous-bois

Que peut-on faire contre l’arbre à quinine ?

  • Prévention :
    • Éviter de propager les graines en transportant de la terre depuis des zones infestées et veiller à ne pas en véhiculer par le biais de terre ou de boue collées aux engins
    • Bien nettoyer ses chaussures et son matériel de randonnée après chaque excursion en montagne
    • Ne pas planter, cultiver pour ses qualités ornementales, les conséquences pour l’environnement sont trop importantes
  • Méthode physique :
    • Arrachage manuel des plantules possible sur les racines de petits diamètres
    • Sur les grands sujets, les résultats sont mitigés car toutes les racines d’un diamètre supérieur à 2 cm doivent être déracinées si l’on ne veut pas que l’individu rejette (16) ; toutes les branches coupées doivent être isolées du sol car le bouturage naturel est très efficace
    • Écorçage sans traitement chimique inefficace (2)
  • Méthode chimique :
    • Pulvérisation sur feuillage des jeunes arbustes d’un herbicide à base glyphosate (3,6 g de molécules actives par L), efficace sur les arbres moins de 2 m de hauteur (16)
    • Application sur coupe fraîche de souche, pour les individus plus âgés d’un herbicide à base de piclorame + 2,4-D ou 2,4-D seul efficace. Couper l’arbre au plus près du sol (16)
    • Pulvérisation d’un mélange herbicide de piclorame (240 g de molécules actives par L) dilué à 5, 10 et 25% dans l’eau sur un annélation profond. Les plus fortes concentrations sont utilisées sur les plus gros arbres (16)
    • Surveiller les rejets après 1 an et traiter par pulvérisation sur le feuillage (16)

Références

(1) Meyer J.-Y., Wan, V. & Butaud J.-F. (2008) Les plantes envahissantes en Polynésie française. Direction de l’environnement, Délégation à la recherche, 84 p.
(2) Global Invasive Species Database, (2005). Available from: http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=19&fr=1&sts=sss [Accessed 23 December 2013]
(14) Renteria J. L. (2002) Ecología y manejo de la cascarilla (Cinchona pubescens Vahl), en Santa Cruz, Galapagos. Área Agropecuaria y de Recursos Naturales Renovables. Loja, Ecuador: Universidad Nacional de Loja. p. 1-89.
(16) Buddenhagen C.E., Rentería J.L., Gardener M., Wilkinson S.R., Soria M. Yánez, P., Tye A. & Valle, R. (2004) The Control of a Highly Invasive Tree Cinchona pubescens in Galápagos. Weed Technology 18:1194-1202. Weed Science Society of America, Lawrence, Kansas, USA.
(19) Jäger H., Kowarik I. & Tye A. (2009) Destruction without extinction: long-term impacts of an invasive tree species on Galápagos highland vegetation. Journal of Ecology 97 : 6, 1252-1263
(41) Meyer J.-Y. (2000) Preliminary review of the invasive plants in the Pacifc islands (SPREP Member Countries). In Sherley G., ed. Invasive Species in the Pacifc: A Technical Review and Draft Regional Strategy. Apia, Samoa: South Pacifc Regional Environment Programme. p. 85-114.