Dans le Pacifique peut être plus qu’ailleurs, le cocotier mérite son nom « d’arbre de vie ». Cette espèce a accompagné les premiers marins polynésiens dans leur migration et installation sur nos îles. Planté depuis plusieurs générations dans les fa’a’apu, il a contribué à fournir aux populations aliments et matières premières pour l’artisanat et la construction. Cette multifonctionnalité lui a conféré une place singulière dans nos usages, notre patrimoine culturel mais aussi dans notre identité.

La production commerciale de noix de coco pour la production de coprah et d’huile a débuté à l’époque coloniale. Dans les années 60, la filière a du faire face à une forte concurrence exercée par d’autres huiles comme l’huile de soja. Les cocoteraies ont alors été négligées et les investissements pour leur régénération fortement ralentis. Le soutien des pouvoirs publics à la coprahculture a néanmoins permis de maintenir une production et donc un revenu pour de nombreuses communautés rurales dans un contexte où l’emploi formel reste rare et où il n’existe souvent pas d’autre production marchande.

En outre, de nouveaux débouchés et de nombreuses innovations pour les produits à haute valeur ajoutée issus de nos cocoteraies se développent. En utilisant la technologie appropriée, les producteurs pourraient être en mesure de jouer un rôle plus important dans les chaînes de valeur liées à la noix de coco ou même de vendre directement au marché de consommation final.

Les enjeux de la filière sont particulièrement forts et ils justifiaient pleinement que des espaces de dialogue et d’échanges s’organisent aux échelles locale mais aussi régionale afin de co-construire la filière cocotier de demain. Il s’agissait donc de l’une des vocations du séminaire cocotier qui a été organisé par la Communauté du Pacifique (CPS) et la Direction de l’Agriculture du 4 au 8 novembre 2019 en Polynésie française dans le cadre du projet PROTEGE financé par l’Union européenne.

Ce séminaire à rassemblé des représentants de la filière originaires de Polynésie française, de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna ainsi que des experts techniques.

En termes de contenu, une journée a été consacrée à la présentation des enjeux, des politiques publiques, de diverses initiatives issues des divers territoires ainsi qu’à des présentations plus techniques sur la production et la valorisation des produits des cocoteraies.

Une autre journée a permis l’organisation d’ateliers autour de 4 thématiques : systèmes semenciers et conservation variétale, gestion intégrée des plantations, transformation et valorisation de la production et actions de communication destinées à promouvoir la filière cocotier. Les résultats de ces ateliers sont en cours d’analyse et seront rendus public au cours du mois de décembre 2019.

Enfin, il est important de préciser que ce séminaire a aussi été l’occasion de valoriser les savoir-faire polynésiens en matière de production et de valorisation des produits issus des cocoteraies.