La forêt de Polynésie Française est mal connue. Aucun inventaire forestier n’a jamais été réalisé, aussi les surfaces des différents types de forêts primaires et secondaires ne sont actuellement qu’estimées.
La surface boisée (y compris les plantations forestières et les cocoteraies) est estimée à environ 200 000 hectares soit un taux de boisement de 57 %. Seules les plantations forestières ont pu être chiffrées de façon fiable mais dans une moindre mesure pour les cocoteraies implantées depuis plus d’une centaine d’années pour la production de coprah.
La répartition des types forestiers et des types de végétation (végétation littorale, forêts supra-littorale, semi-sèche, mésophile, hygrophile et ombrophile, maquis sommitaux) entre archipels est également très variable du fait des caractéristiques écologiques spécifiques à chaque archipel ou île et de leurs potentialités agricoles et forestières.
Les forêts littorales, de plaines et de vallées ont été modifiées depuis l’arrivée des premiers polynésiens. Ceux-ci ont introduit diverses plantes à fruits (‘Uru, Bananier, Kava, Māpē…) et se sont intéressés aux plantes fournissant des fibres pour leurs filets et lignes, pour la fabrication de pirogues (Pūrau , ‘Uru…) et l’emploi de plantes ichtyotoxiques pour la pêche (Hotu). Des espèces indigènes ou introduites furent et sont encore utilisées dans la médecine traditionnelle (Tāmanu, Santal, Miro…), dans la confection d’étoffes (Banyan, ‘Uru), pour la teinture. De nombreuses autres espèces ont été introduites depuis l’arrivée des Européens et certaines comme le Miconia sont devenues envahissantes.
Les principales menaces qui pèsent sur la forêt sont liées à la présence et à la progression de nombreuses espèces envahissantes tant animales (surpâturages des mammifères herbivores, prédations de semences par les rats ou les insectes) que végétales (compétition avec les espèces indigènes). Seules les forêts d’altitude et plus largement celles couvrant les pentes très fortes sont encore peu perturbées directement par les activités humaines (déforestation, feux).
Des essais de plantation de Pin des Caraïbes ont été réalisés en 1 966. Il s’ensuivit un programme de reboisement en pin qui couvrent actuellement 5 900 ha. Ces plantations ont été réalisées sur les landes dégradées à fougères, parfois sur des terrains à très forte pente et peu accessibles. Le choix de cette essence a été heureux puisque ces arbres à croissance rapide et à faibles exigences se développe de façon très satisfaisante sur les sols les plus difficiles avec un diamètre moyen de 45 cm à 30 ans.
À partir de 1 977, la politique forestière s’est traduite par des plantations dans tous les archipels afin de produire du bois d’œuvre (Pin des Caraïbes – Pinus caribaea) localement pour limiter les importations, de restaurer les sols érodés par les feux et le surpâturage (plantations de Bois de fer – Casuarina equisetifolia, de Falcata – Falcataria moluccana et de pins) et de créer une filière bois et des emplois dans les archipels éloignés.
Découvrez dans les deux vidéos suivantes un aperçu de la transformation du bois (de la coupe jusqu’au produit final) et des formations supérieures dans la filière bois.
Découvrez des acteurs de la filière bois en Polynésie française avec l’emission Fa’ahotu 2: le bois.
Découvrez la filière bois aux Australes avec l’émission Ca Pousse Au Fenua: Le Mag.
Le cycle de gestion durable de la forestière que la DAG mène sur ses plantations forestières.