Le pôle agrotransformation
Le pôle Agro-transformation (IAA) du centre recherche, innovation et valorisation a pour missions la valorisation des productions agricoles locales par la transformation. Il est également au service des entreprises et des particuliers nécessitant une assistance technique : informations, conseils, formulations de produits, formations, et essais sur machine pilote avec production d’échantillons commerciaux.
Situé au PK 39.3 C/Montagne, à Papara le pôle dispose :
- d’une halle technologique équipée de nombreux matériels de transformation (broyage, cuisson, extraction, pasteurisation, stérilisation)
- d’un laboratoire où sont mis au point les formulations des produits avant test de fabrication à l’échelle pilote.
Parallèlement, dans le cadre de ses programme de recherche, le pôle développe de nouveaux produits (uru pré-cuit surgelé par ex) ou de nouveaux procédés de transformation (huile vierge de coco par double centrifugation) dont les formulations ou la technologie sont mis à disposition des usagers.
Transformation des produits vivriers
Conservation réfrigérée des produits agricoles
Le département a initié en 2001 une étude relative au brunissement interne de l’ananas Queen Tahiti sur l’île de Tahiti dans le cadre d’une éventuelle exportation du fruit par fret maritime de Polynésie française. Bien que le facteur génétique prédomine avec une sensibilité exacerbée au brunissement interne des ananas du groupe Queen, notre étude a montré que le développement du désordre dépendait aussi des caractéristiques du fruit à la récolte, des pratiques culturales et des caractéristiques du milieu naturel (température, insolation). Il est sans doute possible, malgré l’importance du phénomène, d’intervenir efficacement sur la filière par une sélection rigoureuse des fruits exportés et une amélioration des itinéraires techniques.
Les résultats de nos travaux montrent qu’il est sans doute possible d’intervenir sur les fruits demi-jaunes (maturité apparente égale à 2) par l’intermédiaire d’une augmentation de leur teneur initiale en acide ascorbique. La composition en potasse de la fumure minérale appliquée avant la floraison apparaissant la clé de cette augmentation, Jus de Fruits de Mo’orea, en partenariat avec le LEPA de ’Opunohu, a réalisé des essais de fertilisation. Les analyses réalisées au DIAA ont mis effectivement en évidence l’impact positif d’une augmentation de l’apport en potasse sur la diminution du BI après réfrigération du fruit.
Les expérimentations menées au DIAA en 2005 (rapport 01/IAA/SDR du 12.01.06) ont permis d’établir une série de recommandations relatives à l’itinéraire post-récolte optimal des fruits avec pour conséquence le maintien de leur état de fraîcheur sur une durée de 16 jours à 8°C. Compte tenu de la forte production du fruit cette année, il a été décidé de reconduire ces essais avec comme objectif, d’une part de valider les résultats de 2005 et les recommandations qui en ont découlé et, d’autre part, de tester de nouveaux conditionnements susceptibles d’améliorer encore la durée de vie postrécolte des fruits à 8°C.
Les résultats de la conservation en frais obtenus en avril confirment qu’il est possible d’étendre la commercialisation du ramboutan au-delà de 15 jours par une stratégie adéquate de contrôle des processus de dessiccation affectant le fruit dès sa récolte. A 8°C, les fruits conditionnés sous PE 40µm ont une durée de vie d’environ 18 jours sans incidence majeure sur leur qualité gustative (rapport 168/IAA.SDR du 03.12.07). La basse température de stockage associée à l’emballage protecteur permet une réduction sensible des pertes de masse par évaporation contribuant ainsi à réduire de façon efficace le flétrissement et le noircissement du fruit. La création d’une atmosphère modifiée enrichie en CO2 autour du fruit permet d’autre part de limiter le brunissement physiologique du fruit entreposé à basse température. L’extension de la durée de vie postrécolte du ramboutan à 18 jours n’a cependant été rendue possible que par un strict respect des recommandations précédemment établies, à savoir :
- Sélection des fruits à la récolte en fonction de leur maturité,
- Limitation du délai postrécolte avant la mise au froid à 2 ou 3 h maximum
- Préréfrigération des fruits entre 10 et 12°C.
Le manque de maîtrise des itinéraires de récolte et des opérations postrécoltes du ramboutan en Polynésie reste cependant un frein sérieux à la régularité de l’approvisionnement du marché local. L’identification des cultivars existants sur le Territoire et peut être l’introduction de nouvelles variétés pourraient constituer un des points fort d’un éventuel programme de développement de la filière.
Le problème de la longue conservation de la carotte (Daucus carota var. sativus) se posant pour le développement agricole des îles Australes en Polynésie française, des essais ont été mis en place au DIAA pour en évaluer les possibilités. Ces essais ont été réalisés en octobre à partir des parcelles du DRA et sur 3 variétés de carottes (Terracotta, Royal cross et New kuroda).
Les résultats mettent en évidence la nécessité de maîtriser les pertes en eau affectant les carottes tout au long du stockage ; ces pertes étant en effet responsables des dégradations observées durant l’entreposage des racines et plus particulièrement de leur flétrissement (rapport 97/IAA/SDR/MAE du 6.07.2012). Les conditions de production et de conservation des 3 cultivars étudiés étant rigoureusement identiques, le facteur variétal apparaît comme la clé des différences observées quant à leur aptitude à la conservation avec d’un côté d’excellents résultats pour le cultivar Terracotta (6 mois entre 0 et 1°C) et de l’autre une durée de conservation postrécolte limitée pour les cultivars New Kuroda et Royal Cross (4 à 5 mois). Le statut physiologique des carottes à la récolte et selon le cultivar considéré apparaît comme la composante principale de leur aptitude à la longue conservation.
Les recommandations suivantes ont pu être établies :
- Entreposage rapide des racines entre 0 et 1°C avec une HR voisine de 100% pour limiter les pertes en eau,
- Élimination des fanes à la récolte pour limiter les processus de repousse au collet,
- Élimination des racines de petit calibre (< 40 mm) trop sensibles aux processus d’évapo-transpiration du fait de leur fort ratio surface/volume,Retour ligne automatique
- Récolte des carottes à pleine maturité pour limiter les stress postrécoltes qui impactent les qualités visuelles et gustatives des racines durant leur entreposage réfrigéré.
Ce dernier point apparaît comme le plus délicat et demande pour chaque cultivar une maîtrise parfaite des conditions de production. Des essais sont prévus sur la prochaine saison de production pour tenter de définir le point optimal de récolte pour au moins 2 des 3 cultivars évalués cette année.
Les résultats obtenus sur la mangue ohurepi’o de Polynésie française montrent qu’il est possible, sous certaines conditions, de conserver le fruit 5 à 6 semaines entre 8 et 10°C. Cependant, il a également été montré que l’aptitude du fruit à la conservation réfrigérée dépendait, pour une zone de production donnée, des conditions climatiques relevées d’une part durant l’ontogenèse du fruit et d’autre part durant les 3-4 semaines précédant la récolte, une pluviométrie importante durant ces périodes favorisant le développement d’un désordre physiologique appelé « jelly seed » (cœur noir). Ces résultats ont fait l’objet d’une présentation orale aux journées scientifiques du CIRAD-Fhlor en septembre 2001.
Vous trouverez ci-dessous un document sur la conservation réfrigérée de la mangue ohurepi’o.
Avec 400 tonnes de limes commercialisées en 2012, la Polynésie française assure en quantité la couverture des besoins en citrons de sa population. Cependant, le caractère saisonnier de cette production, qui s’étale de février à septembre, pose le problème de l’approvisionnement des marchés locaux en limes entre octobre et janvier. Le citron des Marquises, à production plus étalée, compense en partie durant la saison creuse la pénurie en limes des Îles du Vent mais présente très souvent des signes de sénescence avancée en relation avec des itinéraires techniques postrécoltes déficients (rapport 43/IAA.DR du 19.01.01). Dans tous les cas, la pénurie en limes s’accompagne d’une hausse des prix à la vente de plus de 50% sur le marché local .
Les essais de conservation de limes mexicaines (Citrus aurantifolia) menés au DIAA depuis 1999 visent la régulation des flux de citrons commercialisés sur le marché local. En effet, dans le contexte d’un volume de production suffisant, la conservation à l’état frais de la lime permettrait, d’une part, l’écoulement des surproductions saisonnières pour les producteurs et, d’autre part, une plus large disponibilité de ces fruits pour le consommateur. Ce cadre bien défini est la base essentielle des expérimentations menées car il sous-entend l’optimisation des conditions de stockage dans le but d’obtenir une durée de conservation la plus longue possible (au moins 3 mois).
Sont présentés ci-joint, une synthèse des résultats obtenus jusqu’en 2002 et posant les bases et les recommandations pour une conservation réfrigérée longue durée réussie du tāporo Tahiti ainsi que les résultats des derniers essais réalisés en 2011 confirmant l’importance de maintenir une hygrométrie élevée dans l’atmosphère de stockage lorsque l’entreposage longue durée de la lime mexicaine (3 mois) est envisagé. Le contrôle des processus d’évapotranspiration des fruits durant l’entreposage permet en effet de conserver le fruit dans de bonnes conditions 3 mois entre 8 et 10°C et ce, même en considérant ensuite une commercialisation d’une semaine en conditions ambiantes.
Dans ce contexte, le traitement d’enduction postrécolte des fruits par une émulsion cireuse semble indispensable. Il permet dans le cadre d’une longue conservation (> 3 mois) suivie d’une commercialisation en conditions ambiantes de maintenir l’aspect général des fruits et de les maintenir dans un état de fraîcheur proche de celui du fruit frais. Dans ce cadre, la cire Decco Lustr 202, à base de paraffine et de polyéthylène, peut être recommandée pour sa capacité à réduire efficacement les pertes de poids postrécoltes et donc tous les processus de flétrissement pouvant altérer les fruits. Elle permet également de ralentir les processus de dégradation des chlorophylles épidermiques du fruit et de retarder l’initiation de leur phase de sénescence.
Vous trouverez ci-dessous plusieurs documents techniques sur la conservation réfrigérée de la lime mexicaine.
Commercialisation des productions agricoles