Monsieur le Vice-président

Mesdames et messieurs les ministres

Mesdames et messieurs les Représentants

Mesdames et messieurs les journalistes,

Mesdames et messieurs,

Cher public qui est en direct avec nous ce matin.
Ia ora na.

Je vous remercie pour votre présence.
Je sais que ce rendez-vous était attendu.Il y a quelque temps déjà que j’avais annoncé que je viendrai devant vous pour présenter mon nouveau gouvernement. Le moment est venu.

Vous me connaissez à présent, je ne suis pas quelqu’un qui précipite les décisions. Je prends le temps de la réflexion, le temps de murir aussi mes choix, le temps d’écouter, de beaucoup écouter et enfin de consulter.

Le gouvernement c’est une équipe, elle doit être cohérente et soudée. Elle doit « coller » aux défis et aux enjeux qui s’ouvrent à nous. Elle doit aussi refléter la diversité et les équilibres démographiques de notre société. Et enfin, elle doit être assise sur des compétences et des capacités d’écoute, d’analyse, de proposition et d’animation des publics dont chaque ministre a la charge.

Pour reprendre une image bien connue chez nous, un gouvernement c’est comme une équipe sur une pirogue, avec un barreur qui donne le cap, et tous les rameurs qui suivent le tempo, et rament de manière coordonnée et en cadence.

C’est donc bien un équilibre qui allie à la fois compétence, personnalité, confiance, et aussi une part d’audace. C’est notamment le cas lorsqu’il s’agit de faire confiance à de jeunes personnalités qui ne sont pas nécessairement issues du milieu politique, mais qui incarnent de belles valeurs. C’est aussi notre responsabilité d’amener une nouvelle génération aux responsabilités, de rénover, de faire entrer de nouveaux regards, de nouvelles expériences.

Durant la période de transition, le gouvernement n’était pas empêché de travailler, loin de là, puisque les portefeuilles vacants ont été répartis sur d’autres ministères.

Je remercie d’ailleurs les ministres Yvonnick RAFFIN, Christelle LEHARTEL et René TEMEHARO, qui ont accepté d’assumer cette charge supplémentaire depuis quelques mois. Je les remercie pour leur engagement et d’avoir continué à porter les dossiers qu’ils ont hérités.

Mais, ce n’est pas parce qu’il n’y avait pas d’urgence ni de péril, qu’il fallait attendre davantage.

Le gouvernement s’est réuni récemment en séminaire pour faire le point sur le Plan de relance qui fait l‘objet de financement de la part de l’Etat avec la signature à Paris du PGE2. J’avais besoin de faire le point afin de pouvoir expliquer au Premier ministre et au ministre des Outremers, les actions du plan de relance qui seront financées dans le cadre de ce PGE2. J’aurai l’occasion d’y revenir.

Ce furent trois jours intenses, au calme et isolés de notre lieu de travail habituel pour pouvoir être mieux concentré. C’était surtout l’occasion de prendre, ensemble, avec un sens critique et d’autoévaluation, un moment de recul et de prise de hauteur sur notre gestion des affaires,publiques, après deux années difficiles et intenses marquées par la pandémie.

Nous nous sommes posés des questions simples mais essentielles : avons-nous bien protégé notre population ? Avons-nous préservé nos familles de la détresse sociale ? Avons-nous préservé nos entreprises et nos outils de production de la faillite ? Avons-nous les moyens de rebondir pour relancer notre Pays vers les voies de la prospérité et de l’emploi ?

Ce fut un exercice très utile et propice à des réajustements de priorités, de méthodes et de
calendrier.

Dans peu de temps, sous quinzaine, je vais à nouveau réunir le gouvernement désormais au complet, pour un nouveau séminaire de deux jours, ici à la présidence. Il s’agira cette fois de définir les axes stratégiques prioritaires et permettre aux nouveaux ministres, ou à ceux qui ont des portefeuilles modifiés ou complémentaires, d’écouter leurs éventuelles propositions. Je reviendrais vers vous à cette occasion.

Je ne vais pas faire un exercice de sémantique, mais je tiens à préciser que ce n’est ni un nouveau gouvernement, ce qui supposerait d’avoir changé un grand nombre de ministres. Que ce n’est pas non plus un remaniement ministériel, ce qui supposerait d’avoir changé des ministres et de répartir différemment les portefeuilles de certains d’entre eux.

Non, il s’agit plus simplement d’un gouvernement complété et rajeuni.

Un ministre démissionnaire, celui du Tourisme, est remplacé.

Un nouveau ministère est créé, celui de la Jeunesse.

Un ministre est remplacé, celui des affaires sociales.

Voici donc le nouveau gouvernement complété, présenté dans l’ordre protocolaire.

Monsieur Jean-Christophe BOUISSOU, Vice-président, ministre du Logement, de l’Aménagement, en charges des transports interinsulaires ;

Monsieur Yvonnick RAFFIN, ministre des Finances, de l’Economie, en charge de l’énergie, de la coordination de l’action gouvernementale, de la protection sociale généralisée et des télécommunications ;

Monsieur Tearii ALPHA, ministre de l’Agriculture et du Foncier, en charge du Domaine et de la recherche ;

Monsieur Heremoana MAAMAATUAIAHUTAPU, ministre de la Culture, de l’Environnement, des Ressources marines, en charge de l’artisanat ;

Monsieur René TEMEHARO, ministre des Grands travaux, des Transports terrestres, en charge des relations avec les institutions ;

Madame Christelle LEHARTEL, ministre de l’Education et de la Modernisation de l’administration, en charge du numérique ;

Monsieur Jacques RAYNAL, ministre de la Santé, en charge de la prévention ;

Madame Virginie BRUANT, ministre du Travail, des Solidarités et de la Formation, en charge de la condition féminine, de la famille et des personnes non autonomes ;

Et enfin, monsieur Naea BENNETT, ministre de la Jeunesse et de la Prévention contre la délinquance, en charge des Sports,

Et enfin, pour ma part, j’aurai la charge du tourisme, de l’égalité des territoires et des affaires internationales.

Comme vous le constatez, il y a le Président, le Vice-président et 8 ministres. C’est le même nombre que précédemment.

C’est un choix volontaire de rester à 8 ministres alors que la Statut me permet de nommer 10 ministres.

Par ce choix, nous avons voulu réduire nos dépenses du gouvernement et de personnel de cabinet. Ce sont 120 millions de francs de réduction en 2021, soit 12 % d’économie sur le budget prévu.

Pour cette année 2022, nous devons maintenir cet effort. Contrairement aux rumeurs, le gouvernement est, permettez-moi l’expression, plus fourmi que cigale.

Les ministres sont lourdement chargés en responsabilité. Ils ont montré qu’ils en sont capables.

Comme vous avez pu le constater, il y a quelques ajustements dans la répartition des portefeuilles. Je vais vous donner quelques éléments concernant ces ajustements.

J’ai pris le portefeuille du tourisme. Je voudrais donner une impulsion pour relancer les investissements hôteliers et touristiques dans notre Pays d’une part, et pour aller à la conquête de nouveaux marchés touristiques de haut de gamme, et notamment du côté de l’Asie. Nous avons vu, ces dernières années avant la crise sanitaire, que le tourisme était un secteur moteur très important pour la création de richesses et d’emplois pour l’ensemble de nos îles.

Monsieur RAFFIN aura les télécommunications. Par ailleurs, 2022 sera une année intense de concertation avec les partenaires sociaux, notamment sur le dossier majeur de la réforme de la protection sociale qu’il faut finaliser avant la fin de cette année. De ce fait, monsieur RAFFIN aura la charge du Dialogue social. Il aura également à suivre le dossier des transports aériens domestiques et internationaux et, parmi les dossiers, il y a celui de ATN qui, comme vous le savez, a besoin d’un accompagnement financier pour assurer sa pérennité.

Monsieur Tearii ALPHA est allégé du portefeuille de l’économie bleue. Je prends les devant pour vous dire que ce n’est pas une sanction puisque je l’ai maintenu au gouvernement et dans le même ordre protocolaire. En fait, je lui confierai d’autres responsabilités et d’autres activités en rapport avec son statut de maire.

Monsieur Heremoana MAAMAATUAIAHUTAPU, cède la Jeunesse et le Sport. Je lui confie le portefeuille de la mer. La durabilité du développement de l’économie bleue est devenue un sujet majeur ici en Polynésie, dans le Pacifique et dans le monde. Nous voulons que nos ressources marines soient encore mieux et plus protégées au bénéfice de nos pêcheurs polynésiens et des générations futures. Notre ZEE n’est pas à vendre. Nous voulons la gérer en tant qu’océaniens et en tant que peuple de la mer.

A cet égard, nous avons pris des engagements lors du Sommet des Océans à Brest. Notre ministre aura la responsabilité de les concrétiser selon le calendrier évoqué. En outre, l’intégration de la culture à l’océan est une démarche que nous devons également privilégier.

Les ministres TEMEHARO, LEHARTEL et RAYNAL gardent les mêmes prérogatives. Il n’y a pas de modification apportée à leurs portefeuilles respectifs.

Nous abordons maintenant les deux nouveaux ministres.

Tout d’abord, madame Virginie BRUANT, 42 ans. Elle est à son second mandat de
Représentant à l’Assemblée. Elle a aussi été élue au conseil municipal de Arue de 2014 à 2021,
puis conseillère municipale à Pirae depuis mars 2021. Elle connaît bien la vie politique et
institutionnelle, que ce soit à l’échelon local que territorial. Son dynamisme et sa force de
proposition font d’elle une jeune personnalité, suffisamment aguerrie pour être au service de
notre Pays et en particulier, elle aura à mettre en œuvre une politique d’insertion sociale plus
vigoureuse et plus large dans l’ensemble de ses actions. L’assistance et l’accompagnement au
lieu de l’assistanat. Puis créer des passerelles entre le traitement social et le traitement
économique du chômage. Notre but est de redonner de la dignité aux personnes par l’activité et
le travail.

Enfin, Naea BENNETT, 45 ans. Sa notoriété de sportif est bien connue. Je n’ai pas besoin de vous présenter son curriculum de sportif. Ce que j’attends du ministre Naea BENNETT, c’est plutôt en matière de jeunesse. Comme je l’ai annoncé, il y a trois mois, je veux une politique forte en matière de jeunesse. Nous avons créé la DPDJ dirigée par monsieur Teiva MANUTAHI pour s’occuper de la jeunesse en voie de délinquance. Mais, je veux aussi que nous nous
occupions de la jeunesse normale, la plus nombreuse.

C’est cette jeunesse que l’on n’entend pas et qui ne défraie pas l’actualité. Certes, cette jeunesse ne se plaint pas, mais elle a des besoins comme toute personne humaine ; des besoins de se déplacer plus facilement, de s’instruire dans de bonnes conditions, de se divertir dans des activités saines et épanouissantes, de se socialiser et de se préparer à la citoyenneté adulte.

Par ailleurs, notre jeunesse connaît mal son propre pays. Certains disent même, pour caricaturer, qu’ils connaissent mieux la Californie que les Australes ou les Marquises, qu’ils connaissent mieux les noms des fruits importés que nos propres fruits et ainsi de suite. Pour être bien dans leur peau et dans leur tête, les Polynésiens doivent connaître leur langue, les îles dans lesquelles ils vivent, au travers de ses composantes animales, végétales et humaines. Voilà des sujets
passionnants et utiles pour former une jeunesse normale.

Mesdames et messieurs, vous me connaissez de mieux en mieux. Je ne suis pas un adepte des rumeurs, des éclats politico-médiatiques et des mondanités. Je suis un adepte de la sobriété et du pragmatisme.

Je n’ai qu’une seule obsession : rendre ma population heureuse dans la paix et la solidarité.

Je vous remercie et je suis à présent prêt à répondre à vos questions, ainsi que les ministres.

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