« Tahiti, le 22 février 2024 – Ce jeudi, le ministre en charge des transports, Jordy Chan, a présenté en commission permanente de l’assemblée de la Polynésie française son projet de rendre obligatoire l’utilisation de la plateforme numérique Revatua par les armateurs. Destinée à la gestion dématérialisée des connaissements, la plateforme implique une profonde réorganisation du travail pour les professionnels du secteur.

Créée et mise en place depuis 2021, la plateforme numérique Revatua, destinée à la gestion dématérialisée des marchandises expédiées par voie maritime, ne fait toujours pas l’unanimité du côté des armateurs. Pourtant, la plateforme a très vite conquis les professionnels qui ont accepté de franchir le cap du numérique. En effet, cette dernière permet, d’une part, une économie de papier considérable : d’ordinaire, on dénombre plus d’un million de connaissements enregistrés chaque année, qui constituent à chaque fois des documents de 5 à 10 pages, et que l’on retrouve entre 5 et 7 exemplaires. Ce qui représente plus de 140 tonnes de papier par an. Ensuite, la plateforme permet de faciliter les démarches et de gagner énormément de temps pour les usagers et les transporteurs : tout se fait en ligne, la plateforme est disponible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et la transmission du connaissement est traitée par l’armateur qui répond à la demande également en ligne.

En revanche, la plateforme numérique implique l’utilisation de nouveaux outils par les armateurs : à l’exemple de la signature électronique, du QR code ou encore des tablettes tactiles. Une transition que chacun a entamé à son rythme : “Certains sont très en avance”, assure Charles Taputuarai, directeur adjoint des affaires maritimes. “Certains ont déjà commencé à mettre en place de nouvelles procédures et comptent créer de nouvelles applications annexes qui viendraient compléter la plateforme existante. On parle notamment d’applications permettant le paiement à distance pour les particuliers.” Mais en termes d’adaptation, tous ne sont pas logés à la même enseigne : “Cette nouvelle organisation, il faut la construire avec l’ancien personnel également : les guichets, les équipes comptables ou encore les équipes de terrain comme les pointeurs ou les subrécargues. Il faut les habituer à travailler d’une nouvelle façon. Certains ont évidemment montré de la réticence”, explique Charles Taputuarai.

Si le projet est validé par l’assemblée, les armateurs auront sept mois pour s’adapter à la plateforme numérique : “C’est un délai important pour que les armateurs puissent adapter leur système informatique et former davantage leurs employés à l’usage de la plateforme”, rassure Jordy Chan, ministre en charge des transports. Car pour l’heure, si 90% des armateurs sont inscrits sur la plateforme numérique Revatua, tous ne l’utilisent pas encore pleinement :  certains ne font que réceptionner les connaissements via l’application, tandis que d’autres en profitent uniquement pour la saisie des plannings. Le chantier reste entier. »

Source : Tahiti Infos