Le plan ORSEC 3 a été déclenché lundi 25 juin 2018 à la suite de l’échouement d’un cargo de 132m de long sur le récif de Raroia aux Tuamotu, transportant une cargaison de 20.000 tonnes de poudre de zinc et plus de 500 m3 de carburant. Une cellule de crise réunissant l’Etat et le Pays permet de centraliser toutes les informations. Une équipe de 9 experts a été hélitreuillée sur le Thorco Lineage pour faire un point de situation pour déterminer la suite des opérations. Un groupe de plongeurs doit également vérifier l’état de la coque et les possibilités de manœuvre. Un point particulier retient l’attention de tous : « Des premières appréciations, il n’y a pas de pollution. Ce que vous voyez, c’est simplement la soupe de corail que le navire soulève. Mais il nous faut avoir une appréciation beaucoup plus détaillée de l’état de la coque. D’après le capitaine du navire, il n’y aurait pas de voie d’eau à l’heure où je vous parle », a annoncé le haut commissaire René Bidal lors du point de presse qui s’est tenu en fin de journée.

 Mais le temps est compté, car si la flottaison du navire ne semble pas remise en cause à ce jour, le temps passé à cogner le récif risque de l’endommager et de compliquer sérieusement les opérations de sauvetage du navire. La météo devrait être clémente durant les 5 jours à venir. Mais cela pourrait ne pas durer. L’affréteur du navire a fait appel à un cargo et à un remorqueur basé à San Diego capable de déplacer le bâtiment et de transvaser sa cargaison pour éviter tout risque de pollution, ce qui est la principale préoccupation du pays comme l’a rappelé Monsieur Jean Christophe Bouissou, ministre en charge du transport maritime. Le remorqueur ne devrait toutefois arriver à Raroia que dans 10 jours. Il pourrait être renforcé sur place par le remorqueur du Port Autonome de Papeete.

En attendant, le Pays et l’Etat mobilisent tous les moyens dont ils disposent pour éviter tout type d’incident et limiter l’impact de cet échouement sur l’environnement. Le Pays a également mis en demeure dès lundi soir le propriétaire du navire ainsi que son affréteur. Un mystère subsiste : le navire est tombé en panne de moteur, deux jours avant l’accident et n’a envoyé aucun message de détresse. La cellule de crise se réunit chaque jour et restera active jusqu’à la fin des opérations de déséchouement du navire. La directrice des affaires maritimes polynésiennes (DPAM), Madame Cathy Rocheteau, a été désignée coordinatrice des opérations pour le Pays.