Le cargo THORCO LINEAGE a quitté le port de Papeete

Le jeudi 19 juillet 2018, à 6h30 du matin, le THORCO LINEAGE, cargo battant pavillon philippin échoué le 24 juin dernier sur l’atoll de Raroia, a quitté le Port de Papeete, pour être remorqué vers un chantier naval situé en Corée du Sud.

Rappelons que, lors de son échouement sur le platier du petit atoll de Raroia le 24 juin dernier, le navire avait subi d’importants dégâts notamment de son système de propulsion mettant hors d’usage son safran et son hélice. Grâce à l’intervention du B2M Bougainville de la Marine nationale et du remorqueur Aito Nui I du Port autonome de Papeete, le vraquier avait réussi à rejoindre Tahiti.

Depuis son arrivée au port de Papeete dans la soirée du 3 juillet 2018, le navire a subi des réparations afin d’obtenir toutes les autorisations nécessaires afin de pouvoir quitter la Polynésie française, ce que le directeur du Port autonome a confirmé dès jeudi matin par voie de communiqué après avoir reçu les assurances de la compagnie SMIT SALVAGE qui les a effectués, et que « les précautions d’usage réclamées par l’administration de la Polynésie française » sont respectées.

Ayant répondu aux obligations légales et de sécurité, l’armateur a souhaité que le navire soit tracté par le remorqueur américain, Michèle Foss, spécialement affrété pour l’occasion. Le cargo a été aidé dans sa manœuvre par les remorqueurs du Port autonome, le Aito Nui I et le Aito Nui II pour le dégager du quai où il était amarré et lui faire franchir la passe de Papeete vers la haute mer. Ce convoyage, estimé à 30 jours de navigation, ralliera le port de Gwangyang dans le sud de la Corée du sud afin de procéder à des réparations majeures, notamment de ses moyens de propulsion et de direction. Ces travaux lui permettront ainsi de reprendre la mer sans assistance et de terminer son voyage vers sa destination originale, le port de Hobart en Tasmanie où il pourra enfin livrer sa cargaison de 10.000 tonnes de Calcine de zinc en vrac.

Si la Polynésie, a cette occasion, a échappé à une catastrophe écologique qui aurait pu avoir de lourdes conséquences, cette affaire met en lumière bien des carences, à commencer par celles du capitaine du navire qui n’a pas alerté les autorités locales de sa situation, ni fait appel aux secours. Rappelons que le procureur de la République a décidé d’engager des poursuites contre le capitaine du navire, des chefs de défaut de  transmission d’un rapport lors d’un événement de mer et de défaut de signalement lors d’un accident de mer. L’affaire est fixée à l’audience correctionnelle du 20 novembre 2018 à 14h00.