Le navire chinois Xin Shi Ji 203 a été condamné à une amende de 35,789 millions de francs (environ 300.000€). Le tribunal correctionnel a rendu son délibéré ce mardi matin. Le capitaine de navire de pêche est également condamné à une amende de 300 000 F (environ 2500€). Le préjudice moral du Pays n’a pas été retenu. En revanche, le préjudice de la fédération des associations de protection de l’environnement, la FAPE, qui avait engagé la procédure a été reconnu et indemnisé à hauteur de 500 000 F (environ 4200€). Elle avait demandé 4,5 millions de francs, lors du procès, le 14 janvier.

L’affaire remonte au 12 mai 2019, lorsque des pilotes de deux avions d’Air Tahiti en phase d’approche de l’aéroport de Faa’a remarquent le « sillage irisé » d’un navire situé à près de quatre  kilomètres de Pirae.

Le JRCC alerte alors la brigade nautique qui se rend sur les lieux et constate des taches à la surface de l’eau et une odeur d’hydrocarbures à la suite du Xin Shi Ji 203, l’un des six navires de la compagnie Zhoustan Pacific Tuna Pelagic, qui font escale à Tahiti pour changer d’équipages et envoyer vers la Chine les poissons pêchés dans les eaux internationales. Environ 450 litres d’eau mazoutée s’étaient échappés des cales du thonier de 42 mètres. En cause, la rupture d’une durite blindée du système de refroidissement.

À l’issue des constations et prélèvements réalisés par les gendarmes, le parquet de Papeete avait ordonné au navire de se dérouter vers Papeete. En juin 2019, une caution de 36 millions de francs avait été imposée à l’armateur. Comme le prévoient les règles internationales en la matière, un navire a le droit de rejeter des hydrocarbures en mer seulement si le navire ou son équipage sont en danger.

Le directeur adjoint de l’entreprise, armateur du navire, avait fait le déplacement le 14 janvier dernier pour être à la barre du tribunal correctionnel pour rejet en mer de substance polluante contraire aux lois nationales ainsi qu’au code de l’environnement polynésien. (Image : la Dépêche de Tahiti)