Mercredi 24 mars – Le charter nautique, niche touristique en Polynésie française a bénéficié avant 2020 de la dynamique du secteur du tourisme. Ce segment a malheureusement été, lui aussi, frappé par la crise liée à la pandémie mondiale qui sévit depuis près d’un an maintenant. Il est par ailleurs confronté à de nouvelles difficultés règlementaires compte tenu de son évolution, mais également à des contraintes d’infrastructures, les marinas étant en nombre insuffisant et la question des mouillages étant une problématique de plus en plus importante un peu partout en Polynésie.

2019, année aux résultats exceptionnels

Par rapport à 2018, en termes de chiffre d’affaires, la catégorie « professionnelle » a enregistré en 2019 une progression de 36,8% et la catégorie « grande plaisance » une baisse de 23,4% bien qu’elle conserve 30% de parts de marchés. La catégorie « professionnelle » est portée par les quatre principales sociétés que sont Dream Yacht Tahiti, Tahiti Yacht Charter, The Moorings et Private Charter Tahiti qui concentrent les principaux moyens en la matière.

Concernant le nombre et la nationalité des clients, ce sont plus de 10 700 personnes qui ont effectué des sorties charter en 2019 : 3 200 en provenance de métropole ; 3 000 des États-Unis ; et 2 000 résidents de Polynésie française. Ces trois pays d’origine représentent 77% du marché, le reste des clients provenant d’Allemagne, du Royaume Uni, des autres pays d’Europe, d’Australie, de Nouvelle Zélande, du Canada et de la Suisse.

2020, une année impactée par la pandémie

Le secteur du charter à l’instar des autres secteurs a subi de plein fouet les effets négatifs de la pandémie Covid-19, mais les professionnels du secteur, résilients, restent confiants sur l’avenir de ce segment touristique comme ont pu le démontrer le succès de leurs journées portes ouvertes organisées début février et l’arrivée de nouveaux navires de charter nautique dans nos eaux. Aussi, pendant cette période difficile il parait nécessaire d’accompagner au mieux les professionnels demandeur de plus de souplesse dans l’exercice de leurs activités et d’un accompagnement juridique sur la mise en œuvre des réglementations relatives au charter nautique pour permettre dès le second semestre 2021 une reprise plus agile du secteur.

Les professionnels du charter nautique ont aussi fait part des difficultés d’interprétation et des inquiétudes quant à l’exigence « nouvelle » de l’obtention d’un titre de sécurité (NUC) pour l’immatriculation des navires.

Refonte des textes relatifs à la navigation charter

La délibération de référence datant de plus de 25 ans, les travaux de refonte de cette règlementation ont été initiés au regard du développement et des évolutions considérables de ce secteur. Les nouvelles dispositions viendront définir les différents types de location de navires, avec un régime correspondant à chaque exploitation considérée. Ces mesures devront proposer une simplification des procédures, des modalités de régulation équilibrée pour cette activité commerciale (régime déclaratif et/ou d’autorisation), des définitions et un périmètre clairement identifié, des modes de contrôles, et de suivi de l’activité.  De la même manière, les dispositions actuelles concernant la fiscalité et les aides à l’emploi, à la formation professionnelle et à la promotion touristique devront être mises à jour. Des travaux qui seront conduits, il sera élaboré un pré-projet qui devrait être présenté prochainement pour un premier arbitrage, et être soumis ensuite à la validation de l’assemblée de la Polynésie française.

Cette refonte sera réalisée en concertation avec toutes les entités partenaires (Ministère du Logement, en charge des transports inter-insulaires, ministère du Tourisme et du travail, Direction Polynésienne des Affaires Maritimes, Service du Tourisme, Direction des Impôts et des Contributions Publiques, mais aussi Service des Affaires Maritimes, Douanes, etc.) en réalisant une étude d’impact de la situation, une consultation appropriée des professionnels et une analyse de ce segment du tourisme nautique.

Extrait communiqué du conseil des ministres du 24 mars 2021