Le 11 juillet 2024 s’est réuni sous la présidence de Monsieur Jordy CHAN, ministre des grands travaux, de l’équipement, en charge des transports aériens, terrestres et maritimes, l’observatoire du transport maritime intérieur permettant ainsi de faire le point sur la desserte maritime interinsulaire existante et ses perspectives d’évolutions.
L’Observatoire comprend les armateurs, les tavana, les représentants de l’Assemblée, du SPC, des communautés de communes, des services administratifs concernés par le maritime.
La desserte maritime de la Polynésie française est actuellement assurée par 20 navires dont 5 en exploitation sur Moorea, 5 aux ISLV, 7 aux Tuamotu Gambier, 2 aux Marquises et 1 aux Australes.
L’année 2023 a connu une progression de l’activité maritime en fret (461 481 tonnes de fret en 2023 contre 451 004 en 2022) mais surtout en passagers. En effet, le nombre de passagers a augmenté de près de 30% ces 10 dernières années pour atteindre le chiffre record de 2 millions (contre 1,6 millions en 2013). Ce traffic concerne essentiellement Moorea et ne cesse d’augmenter régulièrement.
Deux nouveaux navires ont été mis en service en 2023 sur les ISLV : le Hava’i (juin) et le Apetahi Express (juillet), ce qui a contribué à l’augmentation du fret sur cette ligne 196 000 tonnes contre 171 000 tonnes ; Cette progression sera amenée à se poursuivre pendant les 3 années à venir avec la mise en exploitation de pas moins de 5 navires neufs : le Vaitere 2 (juillet 2024), le Hawaiki Nui 2 (2025), le Dory 2 (2026), l’Aranoa (2026) et le Na Hiro A Pae (2026).
Ce renouvellement de la flotte maritime Polynésienne est le résultat d’un effort conjoint mené par nos armateurs grâce au soutien financier du Pays au travers du mécanisme de la défiscalisation (plus de 6,5 milliards de crédits d’impôts accordés pour les seuls navires précités, et 13 milliards de crédits d’impôts pour la totalité des navires et projets de navires).
Il s’agit là d’un enjeu majeur pour la pérennité de la desserte maritime de nos îles. En effet, le constat actuel est celui d’une flotte maritime excessivement vieillissante (40% des navires ont plus de 40 ans) induisant des pannes récurrentes et de longue durée (à l’image du Saint Xavier Maris Stella III immobilisé depuis le mois d’avril 2024) perturbant l’approvisionnement des populations et commerces concernés et rendant même parfois nécessaire l’envoi du navire Tahiti Nui 8 appartenant au Pays pour assurer leur ravitaillement. C’est pourquoi le gouvernement a décidé de consacrer chaque année 1,5 milliards de crédits d’impôts au soutien des projets d’acquisition de navires.
Enfin, dans la poursuite d’une amélioration du transport maritime, il doit encore être souligné qu’à partir du mois d’octobre 2024, les armateurs auront l’obligation de procéder au traitement dématérialisé de leurs connaissements (établissement, transmission, validation), plannings et avis de départ via le téléservice REVATUA.
Ce téléservice, disponible depuis 2021, constitue un progrès significatif et présente l’avantage de simplifier les démarches de l’ensemble des usagers (les chargeurs peuvent livrer directement sur le quai et éviter une attente aux guichets bondés le jour du départ du navire, les armateurs n’ont plus à ressaisir les connaissements et les particuliers peuvent suivre leur fret,…) ; permettre une réduction des délais de remboursement du fret pris en charge par le Pays et a le mérite de tendre vers le « zéro papier » ( ce sont plus d’1 million de connaissements papier qui sont édités chaque année par l’administration, sachant que chacun d’eux peut être imprimé jusqu’à 7 fois). Il commence aussi à porter ses fruits grâce à la saisie et la publication en ligne des plannings qui permet d’optimiser les périples des navires qui disposent désormais d’un outil avec les programmes des autres navires.
Les chargeurs ont ainsi une meilleure visibilité des départs des navires et arrivées dans les îles